Force of Execution (2013) : le test complet du Blu-ray

Un baron du crime est déchiré entre faire fructifier sa fortune et son désir de sortir de sa vie de criminel, grâce à laquelle il a pu construire son empire. Sa puissance va être remise en question lorsqu’un nouveau criminel va tenter de s’imposer dans la ville et le détrôner. Une guerre de barons du crime va alors éclater, dont un seul en sortira vivant…

Keoni Waxman. Le nom de ce réalisateur ne vous dit rien ? Rassurez-vous, nous non plus. Quel est le point commun entre toutes les « oeuvres » DTV mises en scène par l’intéressé, The Keeper, Dangerous Man, la série True Justice, Maximum Conviction, Force of Execution et prochainement A Good Man ? Un acteur, et pas n’importe lequel, Steven Seagal, le seul et unique. Force of Execution permet à Steven Seagal de payer ses impôts, ses nouveaux implants capillaires et sa nouvelle guitare.

Comme au bon vieux temps, l’ami Steven castagne quelques sbires bien qu’il soit à peine capable de marcher, tout engoncé qu’il est dans son petit pantalon. Voyant qu’il n’a plus la patate de Piège en haute mer, son ami cinéaste Keoni Waxman accélère légèrement les combats de ce baron du crime (qui a un coeur et porte le bouc) et se concentre essentiellement sur un autre copain fighter, Bren Foster, champion du monde de taekwondo, découvert dans la série Des jours et des vies. Il faut dire que le bougre demeure très impressionnant dans ses démonstrations physiques, mais se révèle incapable de lever le moindre sourcil pour s’exprimer.

Danny Trejo soigne les fractures avec du venin de scorpion (attention scène culte) et les factures de son tatoueur par la même occasion. Quasi-disparu depuis Mission : Impossible 3 de J.J. Abrams en 2006 et une petite apparition dans l’opus suivant de Brad Bird, Ving Rhames incarne ici le « gros méchant qui veut être calife à la place du calife » en jouant les durs qui fume un cigare en matant des nanas siliconées dans un bar éclairé aux néons.

Tout ce beau petit monde s’amuse à imiter Marlon Brando dans Le Parrain, en baissant la voix, en plissant des yeux, en faisant des propositions que les autres ne peuvent pas refuser sous peine d’être égorgés, fusillés ou battus à coups de battes de baseball, entre deux gunfights fauchés, des punchlines périmées (en français c’est encore mieux) et des bastons mal chorégraphiées. On a déjà vu cent fois. Pourtant, si on a rien d’autre à faire, passer 1h40 en compagnie de ces gugusses reste plaisant et idéal pour en rigoler avec les potes le lendemain.

Le test a été réalisé sur check-disc. La jaquette de ce DTV est plutôt attractive pour le public ciblé, le menu principal est honnêtement animé et musical.

Pour nous récompenser d’être allé jusqu’au bout du film, M6 Vidéo nous gratifie d’un making of de 17 minutes scindé en deux parties distinctes, L’histoire et Les scènes de combat. De nombreuses images de tournage dévoilent l’envers du décor avec un Steven Seagal très impliqué - il est également producteur sur la chose - n’hésitant pas à mimer les scènes de fight aux autres cascadeurs, avant d’aller se reposer dans sa loge et de laisser à sa doublure le soin de faire tout le boulot. Toute l’équipe, acteurs et réalisateur, en mode promo, est heureuse de déclarer face caméra qu’ils participent au plus grand film d’action du monde.

M6 Vidéo livre un Blu-ray au format 1080p AVC correct mais qui demeure marqué par quelques sensibles artefacts de la compression, des moirages, un piqué un peu émoussé (les visages sont trop lisses à notre goût) et une gestion parfois aléatoire des contrastes. Hormis cela, la colorimétrie ambrée est au top, la profondeur de champ acceptable, les noirs denses et l’aspect laqué de certaines séquences flatte la rétine. Le grain cinéma, composante de la photographie du chef opérateur Nathan Wilson, collaborateur fidèle du réalisateur, est respecté et joliment restitué.

Deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 anglais et français à peu près équivalents. Si la piste française se montre beaucoup plus ardente que son homologue du point de vue délivrance des dialogues, la balance frontale est dans les deux cas dynamique et les latérales immersives. Point d’esbroufe inutile ici, le spectacle acoustique est assuré aux moments opportuns, le caisson de basses se mêle allègrement à la partie durant les fusillades et scènes de bastons et le confort indéniable pendant 1h40. La musique bourrin est systématiquement spatialisée.

Crédits images : © M6 Vidéo