Le Cirque des vampires (1972) : le test complet du Blu-ray

XIXème siècle, les habitants d’un petit village exécutent le terrible Comte Mitterhaus qu’ils soupçonnent de vampirisme. Dans son dernier souffle, la créature leur lance une malédiction. Quinze ans plus tard, alors que le village est décimé par une épidémie, un cirque vient distraire la population de ses malheurs avec de fabuleux spectacles de métamorphose. A la nuit tombée, clowns, acrobates, femmes-léopards commencent leur numéro, mais le public ignore tout de l’horrible dessein qui se trame en coulisse pour le village maudit…

Le Cirque des vampires n’est clairement pas le meilleur film du mythique studio de la Hammer. L’érotisme et la violence aussi étonnante que frontale du film ne parviennent pas à cacher un scénario paresseux, un rythme en dents de scie et une interprétation médiocre. S’il n’y a rien à redire du côté technique avec la beauté des décors, le soin apporté aux costumes et à la photo du film signée Moray Grant (The Vampire Lovers, Les cicatrices de Dracula), le réalisateur Robert Young (Créatures féroces), qui signe son premier long métrage, peine à nous plonger dans cette histoire singulière et à nous intéresser aux personnages.

Peuplé de vampires et de créatures surnaturelles prétextes à divers numéros visuels - non, nous ne sommes pas dans Le Plus grand cabaret du monde - ce Cirque des vampires sonne le glas d’un genre qui tente pourtant de survivre en se mettant au diapason des attentes d’un public toujours plus friand de sang et de sexe. Seulement voilà, on s’ennuie beaucoup devant cette succession de saynètes médiocres, kitsch et inégales. Nous retiendrons essentiellement quelques comédiennes dénudées et la danse lascive d’une femme-léopard qui aujourd’hui encore ne peuvent laisser le spectateur totalement indifférent.

Comme les autres titres de la spéciale Hammer d’Elephant Films, Le Cirque des vampires est édité en combo à tirage limité, avec un joli fourreau cartonné et un boîtier plastique à deux plateaux avec le Blu-ray et le DVD du film. Le visuel de la jaquette est vraiment très élégant, tout comme le menu principal, animé et musical.

En plus d’une galerie de photos, des credits, de liens internet et d’un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint une présentation du film par Alain Schlockoff (25’), mythique directeur de la revue L’Ecran Fantastique et grand expert de la Hammer. La présentation survole les grandes phases de la production du Cirque des vampires. Notre interlocuteur replace le film de Robert Young dans son contexte et dans l’histoire de la Hammer, passe en revue le casting du film, tout en croisant le fond avec la forme. Une fois n’est pas coutume, on a souvent l’impression que notre interlocuteur racle les fonds de tiroir pour argumenter sur le film. Les bonus sont identiques pour le Blu-ray et le DVD.

Malgré ce qu’indique la jaquette, ce Blu-ray est au format 1080i (AVC). Heureusement, le film est présenté dans son format respecté et en 16/9 ! Le grain est bien géré, quelques noirs tirent sur le bleu et divers fourmillements demeurent constatables, mais l’image du Cirque des vampires a été excellemment restaurée à partir des bobines originelles. La définition est souvent exemplaire, la propreté indéniable (aucune scorie à l’horizon), la superbe photo de Moray Grant flatte constamment les rétines, la stabilité est de mise et même le piqué est à l’avenant sur certaines séquences, y compris sur les scènes en intérieur. Les couleurs sont claires et vraiment très belles, les contrastes corrects. L’apport HD pour ce titre est vraiment indispensable. Un très beau lifting.

Le film est disponible en version originale ainsi qu’en version française DTS HD Master Audio mono d’origine. Sans surprise, la piste anglaise l’emporte haut la main sur son homologue, surtout du point de vue homogénéité entre les voix des comédiens, la musique et les effets sonores. La piste française mise tout sur les dialogues, comme si le doublage était récent, tout cela au détriment des ambiances annexes et de l’habillage musical de David Whitaker. Dans les deux cas, point de souffle à déplorer, ni aucun craquement. Le changement de langue est possible à la volée et les sous-titres français non imposés.

Crédits images : © Elephant Films