Réalisé par Scott Cooper
Avec
Christian Bale, Woody Harrelson et Casey Affleck
Édité par Metropolitan Film & Video
À Braddock, une banlieue ouvrière américaine, la seule
chose dont on hérite de ses parents, c’est la misère. Comme
son père, Russell Baze travaille à l’usine, mais son jeune
frère Rodney a préféré s’engager dans l’armée, en espérant
s’en sortir mieux. Pourtant, après quatre missions difficiles
en Irak, Rodney revient brisé émotionnellement et
physiquement. Lorsqu’un sale coup envoie Russell en prison,
son frère cadet tente de survivre en pariant aux courses et en
se vendant dans des combats de boxe.
Endetté jusqu’au cou, Rodney se retrouve mêlé aux activités
douteuses d’Harlan DeGroat, un caïd local sociopathe et
vicieux. Peu après la libération de Russell, Rodney disparaît.
Pour tenter de le sauver, Russell va devoir affronter DeGroat
et sa bande. Il n’a pas peur. Il sait quoi faire. Et il va le
faire, par amour pour son frère, pour sa famille, parce que
c’est juste. Et tant pis si cela peut lui coûter la vie.
Révélé en 2010 par Crazy Heart, qui a valu (enfin) au grand Jeff Bridges son premier Oscar du Meilleur Acteur, le réalisateur Scott Cooper confirme tout le bien qu’on pensait de lui avec son second long métrage, Les Brasiers de la colère.
Porté par un casting quatre étoiles, Christian Bale (dans un de ses meilleurs rôles), Woody Harrelson, Casey Affleck (étonnant dans la peau d’un ancien soldat qui vit grâce à des combats de boxe clandestins après être rentré d’Irak), Forest Whitaker, Willem Dafoe et la sublime Zoe Saldana, Les Brasiers de la colère est un film âpre et sombre qui plonge le spectateur dans la petite (et réelle) bourgade industrielle de Braddock (Pennsylvanie) située dans la Rust Belt (« La Ceinture de la rouille »), qui a vu s’effondrer moult industries lourdes en raison de la crise économique. Scott Cooper se focalise sur ceux qui sont restés, qui s’accrochent à ce qui leur reste, tout en s’intéressant à l’usage inévitable de la violence quand l’espoir ne semble plus permis.
Produit par Leonardo DiCaprio, Ridley et Tony Scott, ce thriller social et portrait difficile de la classe populaire américaine, en l’occurrence ici les américains de la classe ouvrière souvent délaissés par le cinéma US - l’ombre de Voyage au bout de l’enfer plane tout du long - fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac, même si cette histoire de vengeance demeure somme toute classique, mais toujours animée par une sincérité et une sensibilité non feintes. Le gros point fort des Brasiers de la colère est l’attachement que l’on ressent pour les personnages, à part évidemment celui monstrueusement incarné par l’incroyable Woody Harrelson, dont la brutale première scène nous laisse littéralement bouche bée. La mise en scène colle au plus près des protagonistes et les suit jusqu’au point de non-retour sans jamais omettre l’authenticité des situations.
Soutenu par des interprétations stellaires, Les Brasiers de la colère est une évocation rare de la classe ouvrière américaine, qui arrive en Blu-ray avec les soins habituels de Metropolitan. Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé et musical.
Quatre petites featurettes promotionnelles en plus d’un lot de bandes-annonces :
Le premier module intitulé A l’origine (4’) donne la parole aux comédiens du film, qui à tour de rôle indique quel est leur tout premier souvenir de cinéma et ce qui leur a donné envie d’en faire. Sympa, mais anecdotique.
Ensuite, le réalisateur Scott Cooper intervient afin d’évoquer la genèse des Brasiers de la colère (7’), les thèmes, le travail avec les acteurs. Par ailleurs, ces derniers répondent également présent afin de parler des conditions de tournage, le tout largement illustré par des images de plateau.
Un autre segment est consacré aux techniques des scènes de combats (5’), centré essentiellement sur la préparation physique de Casey Affleck avec le coordinateur des cascades Ben Bray. Cette fois encore, quelques images de tournage sont disponibles, tout comme diverses interviews des comédiens.
Plus plaisante est la conversation avec le compositeur Dickon Hinchliffe, le réalisateur Scott Cooper et le superviseur de la musique Bob Bowen (9’). Les trois collaborateurs reviennent sur la bande-son, le thème principal, leurs inspirations et abordent le processus créatif de Dickon Hinchliffe (Winter’s Bone, Shadow Dancer) ainsi que l’enregistrement de la musique aux mythiques studios d’Abbey Road.
Les Brasiers de la colère est un film sombre et la Haute définition restitue habilement la photo du chef opérateur Masanobu Takayanagi (Le territoire des loups, Happiness Therapy). Les volontés artistiques, comme le beau grain palpable et caractéristique d’un tournage en argentique, sont donc respectées mais entraînent quelques pertes occasionnelles du piqué et des détails, notamment sur les séquences nocturnes ainsi que dans certains paysages austères environnants à la texture plus douce. Le cadre large n’est pas avare en détails, les contrastes affichent une densité remarquable (de beaux noirs), le grain cinéma est conservé sans lissage excessif, les scènes diurnes sont lumineuses et la colorimétrie est optimale. Encore un très beau Blu-ray sorti de l’écurie au cheval ailé.
Vous pouvez compter sur les deux mixages DTS-HD Master Audio anglais et français pour vous plonger dans l’atmosphère de cette Pennsylvanie reculée. Toutes les enceintes sont exploitées, les voix sont très imposantes sur la centrale et se lient à merveille avec la balance frontale, riche et dense, ainsi que les enceintes latérales qui distillent quelques ambiances naturelles et effets percutants (les combats), sans oublier la composition de Dickon Hinchliffe (Winter’s Bone) magnifiquement restituée, tout comme le superbe Release d’Eddie Vedder (du groupe Pearl Jam) qui ouvre le film. Notons que la version originale l’emporte sur la piste française (au doublage médiocre) et se révèle plus naturelle et homogène.
L’éditeur joint également les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants, ainsi qu’une piste Audiodescription française.
Crédits images : © Metropolitan Vidéo