Une rencontre (2014) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Lisa Azuelos
Avec Sophie Marceau, François Cluzet et Lisa Azuelos

Édité par Pathé

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Le 29/10/2014
Critique

Elsa écrivain, et Pierre, avocat, se croisent lors de la soirée de clôture d’un salon du livre : un regard, un briquet qui change de mains, des rires un peu trop nerveux, le frémissement d’une histoire possible… Une rencontre ? Sauf que la vie de Pierre, c’est d’abord sa famille : ses enfants et Anne, sa femme depuis quinze ans, celle qui l’aimera toujours, et qu’il aimera toujours, en dépit de la routine et du temps qui passe, il le sait. Elsa, de son côté, se reconstruit peu à peu suite à un divorce compliqué, se partageant entre l’écriture, ses ados qui grandissent trop vite, ses amies et une histoire légère comme l’air avec Hugo, son jeune amant. Pour elle, l’homme marié est un tabou et même pire : une erreur. Pourtant… Dès le premier regard, la rencontre de Pierre et Elsa s’inscrit dans une temporalité différente, comme si présent et futur possible se dédoublaient, s’entrechoquaient… jusqu’à créer une réalité où tout serait possible.

Depuis le succès de Comme t’y es belle ! en 2006 puis le triomphe de LOL (Laughing Out Loud) ® en 2009 (3,7 millions d’entrées), si l’on excepte sa participation à la production de Tout ce qui brille, la réalisatrice Lisa Azuelos a connu un sacré revers avec le remake de ce dernier aux Etats-Unis avec Miley Cyrus et Demi Moore, le scénario de Victor réalisé par Thomas Gilou, et la production de Max de Stéphanie Murat. Son dernier opus en tant que cinéaste, Une rencontre, est tout simplement une catastrophe industrielle.

Si le couple vedette Sophie Marceau et François Cluzet était plutôt attractif, on déchante rapidement devant l’ineptie, l’horreur et la naïveté de cette « chose » voulue comme une comédie-romantique. Prétentieux jusqu’à sa photographie clinquante digne d’une pub pour un parfum de luxe (ou un déodorant on hésite) qui aveugle avec ses lense flare à foison - on se croirait chez JJ Abrams ! - Une rencontre ne fonctionne jamais et ce dès la première séquence de la rencontre éponyme justement. Les dialogues sonnent faux, les répliques sont d’une pauvreté affligeante, Sophie Marceau, lumineuse, a beau subjuguer et minauder comme une ado (LOL 2?) tandis que François Cluzet prendre la pause comme un « bogoss » en souriant à tout bout de champ et cherchant ses boutons de manchette durant tout le film, rien n’y fait, aucune scène ne tombe juste, l’alchimie ne prend jamais, tout est factice, mécanique.

Le montage s’amuse à alterner chez l’un-chez l’autre-ensemble pendant 1h15 (seulement, mais ça en paraît le double) sans aucun sens de la dramaturgie, du rythme, du divertissement, de la cohérence, du jeu d’acteur, tout en cumulant les clichés, les effets tape-à-l’oeil et clipesques en cumulant les tubes pop comme un juke-box où Francis Cabrel croise Robbie Williams. Lisa Azuelos se permet même de passer devant la caméra et s’avère aussi mauvaise que derrière. Désolé pour cet emportement, mais voir autant de millions d’euros gâchés dans une telle entreprise ça ne peut que mettre en colère. Mais enfin, si l’envie vous dit de vous faire un Marc Lévy sous Prozac…

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film et se voit glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est élégant, animé et musical.

Bonus - 3,0 / 5

Seule derrière son micro, Lisa Azuelos commente son film et a l’air de s’ennuyer. Nous en revanche on jubile à plusieurs reprises puisque la réalisatrice distille quelques arguments du genre « Je ne sais pas pourquoi je parle de la ville de Rennes dans tous mes films alors que je n’y suis jamais allée », « Dans tous mes films je filme quelqu’un aux toilettes, c’est mon truc », ou alors le meilleur pour la fin « Normalement on devrait faire ça en 1h30, j’avais envie de torcher ça en une minute trente, à quoi bon ? ». Il est vrai que de nombreux silences indiquent soit que Lisa Azuelos admire avec passion ses comédiens, soit qu’elle s’est endormie en regardant son film. On pencherait plutôt pour la réponse b. N’attendez donc pas grand-chose de ce commentaire audio…

S’ensuit un making of (19’) évidemment sympathique puisqu’on y voit les acteurs à l’oeuvre et qui prennent visiblement plaisir à se donner la réplique. Les images de tournage sont nombreuses, tout le monde est heureux, à commencer par la réalisatrice et le couple vedette dont les propos croisés illustrent ce documentaire plutôt bien fichu et rythmé. Cette fois encore, retenons un des arguments très fins de la réalisatrice : « Jouer dans son propre film revient à se faire dépuceler dans une boite SM ». Charmant.

Chose étonnante, nous retrouvons ensuite quelques séquences du film réalisées en animatiques en préproduction (4’).

Le « bon goût » de Lisa Azuelos s’illustre une fois de plus dans le court-métrage intitulé 14 millions de cris (4’). A l’occasion de la journée de la femme la réalisatrice a tourné en N&B et produit ce film contre le mariage forcé, avec les acteurs Julie Gayet , Alexandre Astier, et Adèle Gasparov, diffusé sur Internet le 8 Mars 2014. Le titre fait référence aux 14 millions de filles mineures mariées de force tous les ans dans le monde (70 000 en France). Summum de vulgarité, 14 millions de cris montre une petite fille de huit ans que les parents emmènent à la mairie pour la marier à un vieil homme (Philippe Nahon) qui n’attend pas la fin de la cérémonie pour la violer devant les parents consentants, tandis que résonne le Everything’s gonna be alright’ de Sweetbox. Sans commentaire.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos et la bande-annonce.

Image - 4,5 / 5

Le codec VC-1 (Pathé…pourquoi ?) a parfois du mal à créer une harmonie sur les mouvements de la caméra, qui saccadent légèrement. En dehors de cela, les contrastes sont riches, la luminosité est omniprésente, les scènes nocturnes sont logées à la même enseigne et le relief est probant. Les visages sont détaillés à souhait, tout comme les décors, la colorimétrie est vive et chatoyante, ambrée, le piqué joliment aiguisé (surtout sur les scènes en extérieur), les détails foisonnent aux quatre coins du cadre large, le relief est indéniable et la photo élégante du chef opérateur Alain Duplantier (De l’autre côté du périph, À bout portant) trouve en Blu-ray un écrin idéal.

Son - 4,0 / 5

La piste DTS-HD Master Audio 5.1 bénéficie d’une large ouverture des enceintes frontales et délivre ses dialogues avec énergie sur les séquences en intérieur. Dommage que les latérales ne se contentent que du minimum syndical ! Elles parviennent à distiller quelques ambiances naturelles, mais manquent singulièrement d’énergie. Le juke-box qui sert de bande-son et la musique du film jouit en revanche d’une spatialisation percutante et le caisson de basses souligne quelques séquences avec brio. La piste DTS-HD Master Audio 2.0 se révèle saisissante, alliant la musique, les dialogues et les effets avec une réelle homogénéité. Une piste Audiovision ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © Pathé Distribution / Roger Do Minh

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm