Réalisé par Stuart Gordon
Avec
Ian Patrick Williams, Carolyn Purdy et Carrie Lorraine
Édité par Sidonis Calysta
Sur la route des vacances, David Bower, sa future épouse Rosemary et sa fille Judy sont surpris par un violent orage, qui les contraint à s’arrêter sur le bord de la route. Rejoints par trois autres égarés, ils trouvent refuge dans une maison aux murs décrépits où vit un étrange couple de vieillards, fabricants et collectionneurs de poupées. Pendant la nuit, les poupées, soldats de bois, pantins, dévoilent leur vraie nature, prennent vie et entreprennent de châtier ceux qui ont perdu leur âme d’enfant…
Dolls, ou Les Poupées est un merveilleux film d’épouvante, inscrit dans toutes les mémoires. Oeuvre culte que n’aurait pas renié un Tod Browning, réalisateur mythique de Freaks, la monstrueuse parade (1932) et Les Poupées du diable (1936) auquel on pense évidemment tout du long, Dolls est réalisé par Stuart Gordon, tout juste auréolé du succès de Re-Animator en 1985, sur un scénario d’Ed Naha, futur auteur de Chérie, j’ai rétréci les gosses.
A partir d’une histoire maline et pleine de surprises, Stuart Gordon se fait littéralement plaisir à travers une mise en scène inspirée, dynamique, percutante et vive (1h17 montre en main), soutenu par un casting brillant (inoubliables Guy Rolfe et Hilary Mason), une photo chiadée (Mac Ahlberg), des décors soignés, un humour constant - bien que le producteur Charles Band (la saga Puppet Master) aurait souhaité plus de violence - et des animations réalisées en stop-motion toujours aussi poétiques et magiques.
La musique signée Fuzzbee Morse et Victor Spiegel participe également à l’atmosphère inquiétante à travers un thème soulignant l’humour noir de cette fascinante entreprise et véritable conte de fées macabre installé dès le formidable générique.
Si From Beyond - Aux portes de l’au-delà a été tourné après Dolls, ce dernier sort l’année suivante, en 1987, puisque Stuart Gordon préférait peaufiner au maximum les effets visuels des attaques des poupées, qui font toujours aussi froid dans le dos. Si le succès est honnête dans les salles, il connaît un triomphe en VHS et acquiert rapidement un statut culte auprès des cinéphiles, qui ne s’est jamais démenti au fil des années. Inoubliable, jusqu’à l’affiche !
Un beau 5/5 car l’objet est vraiment très beau. La jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, reprend le cultissime visuel de l’affiche du film, sur lequel Dolls a été vendu dans le monde entier alors que pas une seule ligne de scénario n’avait été écrite. L’ensemble est glissé dans un surétui cartonné du plus bel effet. Le menu principal est animé et musical.
En plus d’une galerie de photos et de la bande-annonce du film, Sidonis joint un document intitulé La Maison des poupées (18’), réalisé par l’historien du cinéma Christophe Champclaux. Il s’agit en réalité d’une présentation du film de Stuart Gordon écrite par le journaliste Marc Toullec et racontée face caméra par l’historienne du cinéma Linda Tahir. Si les propos ne manquent évidemment pas d’intérêt, la présentation laisse en revanche à désirer. Monocorde, plutôt triste, Linda Tahir lit son prompteur sur un ton « cinéma de minuit » qui finit par agacer.
C’est franchement pas mal du tout. Même si le générique fait peur avec ces points blancs agaçants qui pullulent durant le mythique générique en ouverture, ce master HD, au format 1080p (AVC) trouve rapidement un équilibre fort convenable et offre un nouveau lot de détails que nous n’attendions pas. Le piqué est ferme, les couleurs ravivées, la copie stable, les contrastes fermes, même si les points n’ont pas été éradiqués par le Biactol numérique. Quelques stock-shots du ciel orageux sont toujours marqués par un grain accentué, mais il y en a très peu puisque l’essentiel de l’action se déroule dans la maison.
Les partis pris de la photo de Mac Ahlberg (Re-Animator, Shocker, Piège en eaux troubles) est ainsi entièrement respectée avec de savoureux clairs-obscurs. Les plans à effets spéciaux ont passé les années sans trop de dégâts et s’incrustent parfaitement à l’ensemble, avec fluidité, sans décrochage. C’est pour cela que nous n’hésitons pas à attribuer cette note, compte tenu de la rareté de Dolls.
Bien que les versions originale et française (DTS-HD Master Audio Mono) aient été restaurées, cette dernière n’arrive pas à la cheville de la première. La piste française demeure confinée, lointaine, sourde et manque singulièrement de peps. En revanche, la langue de Shakespeare est incroyablement nette, claire, précise dans ses effets, riche et le thème musical principal est dynamique. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue ne peut se faire qu’à travers le menu contextuel.
Crédits images : © Sidonis Calysta