La Ronde de l'aube (1958) : le test complet du Blu-ray

The Tarnished Angels

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Douglas Sirk
Avec Rock Hudson, Robert Stack et Dorothy Malone

Édité par Elephant Films

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Le 24/08/2015
Critique

La Ronde de l'aube

1932, en pleine Dépression, à La Nouvelle-Orléans. Alors qu’il couvre les fêtes du mardi gras, Burke Devlin, un journaliste, se lie avec Roger Schumann, un héros de la Première Guerre mondiale, reconverti dans les acrobaties aériennes. Il l’héberge chez lui, ainsi que son fils, Jack, son mécanicien Jiggs et son épouse LaVerne, belle, sensuelle et manifestement malheureuse. LaVerne lui raconte qu’elle a épousé Roger après que celui-ci l’a jouée aux dés avec Jiggs, également amoureux d’elle. Choqué, ému, fasciné, Burke s’éprend de LaVerne, qui reste insensible à ses avances. Elle ne pourrait aimer nul autre que l’homme amer et brutal auquel elle s’est liée…

 » Douglas Sirk contemple ces corps avec tendresse et splendeur… J’ai rarement éprouvé autant de crainte et de solitude que dans ce film «  disait Rainer Werner Fassbinder en évoquant La Ronde de l’aube considéré à juste titre comme l’un des plus beaux films de Douglas Sirk (1897-1987). Ce dernier adapte Pylône, le roman de William Faulkner publié en 1935, peuplé de personnages héroïques et désabusés, de marginaux, et de grands espaces propices à la mise en scène de Douglas Sirk, notamment lors de fabuleuses courses aériennes capturées dans un fabuleux Cinemascope. Sirk disait qu’il avait procédé à la «  défaulknarisation  » du roman afin de mieux se l’approprier et rendre la trame plus linéaire pour les spectateurs. Faulkner considérait La Ronde de l’aube comme la meilleure transposition d’une de ses oeuvres au cinéma.

Le film marque la dernière collaboration entre le cinéaste allemand d’origine danoise, de son vrai nom Hans Detlef Sierck, et le comédien Rock Hudson avec qui il aura tourné 9 films de 1952 à 1958. L’acteur trouve ici l’un de ses plus beaux rôles et se trouve solidement entouré par Jack Carson, le grand Robert Stack et Dorothy Malone, décidément à part dans le cinéma de Douglas Sirk avec son explicite sensualité et sexualité, dès sa mythique apparition dans le générique d’ouverture.

Lauréate de l’Oscar de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle pour Ecrit sur du vent, Dorothy Malone trouve ici un des rôles de sa vie. The Tarnished Angels, son titre anglais, vaut pour son merveilleux trio d’acteurs - le même que pour Ecrit sur du vent sorti quelques mois auparavant, La Ronde de l’aube étant une quasi-relecture - pour la beauté de chaque plan, de chaque décor (les miroirs et les fenêtres, chers à Sirk sont ici très présents) et pour la volonté du cinéaste, qui avait déjà pensé à adapter le roman de Faulkner avant son arrivée aux Etats-Unis, de s’éloigner du mélodrame traditionnel au profit cette fois du film d’aventures sentimental et psychologique, mettant en scène des marginaux au destin tragique (alcoolisme, suicide, prostitution), des êtres «  imparfaits  » qui ne parviennent pas à montrer leurs sentiments, à communiquer entre eux, à trouver leur place en société en accumulant défaite sur défaite. Ils ne peuvent se rapprocher du bonheur qu’en côtoyant la mort et le danger au quotidien. La Ronde de l’aube s’illustre des précédents films de son auteur par son ton baroque souligné par la splendide photo de Irving Glassberg. C’est magnifique.

La Ronde de l'aube

Présentation - 5,0 / 5

La Ronde de l’aube est édité en combo par Elephant Films, avec un joli fourreau cartonné et un boîtier plastique contenant le Blu-ray et le DVD du film. Le visuel de la jaquette est vraiment très élégant, tout comme le menu principal, animé et musical.

Bonus - 2,5 / 5

En plus d’un lot de bandes-annonces, d’une galerie de photos, de liens internet et des credits du disque, nous trouvons une excellente présentation de La Ronde de l’aube par Jean-Pierre Dionnet (25’). Producteur, scénariste, journaliste, éditeur de bande dessinée et animateur de télévision, notre interlocuteur, visiblement très inspiré et pour cause puisque Douglas Sirk est un de ses cinéastes favoris, se penche sur l’adaptation du roman de William Faulkner, la carrière du cinéaste, met en parallèle Ecrit sur du vent et La Ronde de l’aube, deux films liés par son casting et ses thèmes. Dionnet en vient ensuite aux comédiens du film, en particulier Dorothy Malone, tout en abordant l’équipe technique, le producteur, le directeur de la photographie. Enfin, les décors, la mise en scène, les partis pris esthétiques sont analysés dans une dernière partie.

Nous le disions précédemment, Douglas Sirk est un des réalisateurs fétiches de Jean-Pierre Dionnet. Ce dernier lui consacre un petit module de 9 minutes, en parcourant rapidement les grandes phases de sa carrière, ses thèmes récurrents, ses comédiens fétiches…

La Ronde de l'aube

Image - 4,5 / 5

Franchement, nous ne nous attendions pas à un résultat aussi resplendissant. Ce nouveau master restauré HD s’impose aisément comme l’un des plus beaux livrés par Elephant Films. Ce qui frappe d’emblée, mis à part le fantastique usage du Cinémascope, ce sont les contrastes sensationnels respectant la photo de Irving Glassberg. La profondeur de champ est admirable, Douglas Sirk jouant avec les perspectives durant tout le long métrage, une impression de relief venant même quelques fois effleurer les rétines notamment lors des séquences de manège. Le N&B est formidablement nuancé avec une large palette de gris, un blanc lumineux et des noirs abyssaux. La gestion du grain est fort plaisante, notamment sur les plans de ciel, bien heureusement d’ailleurs puisque de nombreuses séquences mettent en valeur les courses aériennes. La copie est d’une stabilité exemplaire, la copie est lumineuse et le rendu des textures est très réaliste. Les menus défauts ont tendance à apparaître au moment où les acteurs sont filmés devant une projection arrière simulant le vol de leurs avions. En ce qui concerne les scènes nocturnes, elles sont en tout point hallucinantes de netteté et s’accordent de façon homogène avec les scènes ensoleillées.

Son - 3,5 / 5

Cette fois le spectateur peut choisir entre les langues anglaise et française, DTS HD Master Audio Dual Mono. La première est une petite déception en ce qui concerne le rendu des voix des comédiens. Chaque dialogue s’accompagne d’un grésillement parasite ressemblant à s’y méprendre à du sable qui s’écoulerait d’un tamis. Dommage, car les effets environnants sont plus naturels et plus incisifs qu’en version française. La musique est plus claire et fluide dans le mixage original, la langue française se révélant plus sourde et doublée d’un sensible ronronnement. Cette dernière se montre plutôt axée sur les dialogues, propres et distincts, mais néglige quelque peu les ambiances diverses surtout au moment des courses aériennes. Chose rare, la version française l’emporte haut la main sur son homologue anglaise en matière de dynamisme, même si elle apparaît plus artificielle que la version originale.


La Ronde de l'aube

Crédits images : © Elephant Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 19 août 2015
Pas de commentaire.
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chrisdarko
Le 1 mars 2009
Pas de commentaire.
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Compte utilisateur désactivé
Le 24 février 2009
Pas de commentaire.

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