Réalisé par Uli Edel
Avec
Nicolas Cage, Sarah Wayne Callies et Veronica Ferres
Édité par AB Vidéo
Un an après la disparition de son fils pendant un défilé d’Halloween, Mike reste hanté par des visions effrayantes. Accompagné de son ex-femme, il essaie inlassablement de comprendre ces messages et, ainsi, d’enfin pouvoir retrouver son fils. Ses recherches vont lui révéler un ancien secret qui aurait dû rester caché à jamais…
En dix ans, Nicolas Cage a tourné près de 25 longs métrages. Oui. Un tiers est arrivé directement dans les bacs chez nous. Après The Wicker Man, Suspect (très bon), Tokarev, Croisades, Le Chaos, La Sentinelle, The Runner, voici donc Pay the Ghost ! Un tout petit film fantastique réalisé par l’allemand Uli Edel, metteur en scène du célèbre (malgré-lui) Body avec Madonna et Willem Dafoe en 1993 et La Bande à Baader en 2008. Disons-le d’emblée, Pay the Ghost est loin d’être le pire film de Nicolas Cage. D’ailleurs, après Le Chaos et Tokarev, le comédien pourra difficilement tomber plus bas. Alors même si cette nouvelle aventure de l’acteur qui tourne plus vite que son ombre est complètement dépassée, éculée, déjà-vue, il n’est pas interdit de bouder son plaisir. Cage y est très à l’aise, il est même bon et très convaincant dans les séquences émouvantes. La réalisation est fonctionnelle et l’histoire place le spectateur en pilotage automatique après une première demi-heure convenable. La mise en place marche bien, tout comme la séquence de la disparition du fils, mais l’intérêt décline progressivement. L’enquête menée dans le deuxième acte ennuie.
L’apparition de phénomènes paranormaux semble complètement naturelle pour les personnages, malgré la pensée cartésienne du personnage principal qui ne s’étonne guère que son fils ait été enlevé par le fantôme d’une femme brûlée sur le bûcher au XVIIe siècle. Une revenante qu’il devra affronter dans un monde parallèle peuplé de gamins zombies en costumes d’Halloween. Ne riez pas. En revanche vous avez le droit de penser cela vous rappelle Insidious de James Wan. Heureusement, l’alchimie entre Nicolas Cage et sa partenaire Sarah Wayne Callies, Lori Grimes de la série The Walking Dead et le Dr. Sara Tancredi de Prison Break, est évidente. Certaines séquences font leurs effets, surtout dans le dernier tiers où l’on se prend même à sursauter, même si les effets visuels ont l’air souvent fauchés et les jump scares exagérés. Alors certes Pay the Ghost se perd parfois, souvent, la fin est réellement trop expédiée, mais le fait est que le film est souvent attachant et que le rythme demeure soutenu.
Passionné de vieux cinéma d’épouvante au charme surannée, Nicolas Cage a l’air de s’épanouir dans cette production (avec une fin ouverte ! ), qui ne redorera pas le blason de l’acteur, mais dans laquelle il n’a pas trop l’air de se rabaisser pour payer ses impôts. Tout de même, à maitenant plus de 50 ans, on aimerait vraiment le revoir dans des films plus solides. En attendant justement sa prestation dans le Snowden d’Oliver Stone et dans la comédie Army of One de Larry Charles, le réalisateur de Borat, leçons culturelles sur l’Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan, Brüno et The Dictator !
Pour ce DTV, l’éditeur AB Vidéo reprend le visuel américain du film. La jaquette est glissée dans un boîtier Blu-ray classique de couleur bleue. Le menu principal n’est guère recherché, animé et musical.
L’éditeur propose la bande-annonce en version française ainsi qu’un making of (13’) classique, composé d’images de tournage et d’interviews promotionnelles des comédiens et des producteurs.
Ce DTV est proposé en HD dans un format 1080i. Si l’on est d’abord séduit par le rendu de la colorimétrie, force est de constater que la définition chancelle à plusieurs reprises avec un piqué bien trop doux et un manque de détails flagrant, notamment au niveau des visages des comédiens. Le codec AVC tente de consolider l’ensemble, non sans difficulté. De plus, les teintes s’avèrent finalement trop ternes, le cadre large n’est jamais exploité, la profondeur de champ étant d’ailleurs décevante. Quelques fourmillements sensibles s’invitent à la partie et la gestion des contrastes étant au final aléatoire.
Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 se révèlent particulièrement sobres mais instaurent un confort acoustique suffisant. En version originale, les dialogues auraient néanmoins mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale. Dans les deux cas, la spatialisation musicale demeure évidente, les latérales soutiennent l’ensemble comme il se doit, tandis que le caisson de basses intervient à bon escient. Signalons également la présence de deux pistes Stéréo dynamiques. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue est verrouillé.
Crédits images : © Voltage Films, Midnight Kitchen, Rodkos Productions