Night Fare (2015) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Julien Seri
Avec Jonathan Howard, Jonathan Demurger et Fanny Valette

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 28/06/2016
Critique

Night Fare

Luc et Chris, son ami anglais, montent dans un taxi pour rentrer chez eux après une soirée parisienne bien arrosée. Arrivés à destination, ils s’enfuient sans payer la course. Ils sont tombés sur le mauvais chauffeur… Le taxi va se mettre en chasse toute la nuit. Mais, est-ce vraiment l’argent qu’il veut ?

Le réalisateur Julien Seri a fait ses classes dans le clip vidéo puis dans plusieurs centaines de films publicitaires qui l’ont fait remarquer et gagner de nombreux prix. Passionné d’arts martiaux et de cinéma d’action, il signe en 2001 le scénario du film à succès d’Ariel Zeitoun, Yamakasi, pour lequel il a également dirigé les scènes de baston. En 2004, il signe son réel premier long métrage avec Les Fils du vent, un film d’action à gros budget, qui malgré la présence au générique des mêmes athlètes que dans les Yamakasi, se solde par un échec. En 2007, il signe Scorpion avec Clovis Cornillac en pratiquant du free fight, dont la sortie demeure confidentielle. Julien Seri se tourne alors vers la télévision et réalise deux téléfilms. Après une longue période de projets avortés suite à un manque de financements ou passés dans d’autres mains, il pense alors prendre sa retraite, quand le producteur Pascal Sid (Derrière les murs), lui lance un challenge : écrire, financer et réaliser un long métrage en trois mois. Julien Seri accepte de relever ce défi.

Pour composer son casting, il fait principalement appel à des amis ou à des proches. Certains acteurs peu ou pas connus, Jonathan Howard, Jonathan Demurger, donnent la réplique à d’autres plus installés comme Edouard Montoute et la trop rare Fanny Valette, superbe révélation de La Petite Jérusalem de Karin Albou et Changement d’adresse d’Emmanuel Mouret. Athlète français de MMA, Jess Liaudin prête sa carrure et ses tatouages au personnage énigmatique du mutique et déterminé Driver, les mains nouées au volant de son taxi Chrysler 300 C, qui poursuit deux jeunes types partis sans payer la course. Tourné durant l’été 2014, pendant trois semaines, de nuit dans la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines, en un temps-record avec une équipe légère, Night Fare est un vrai film de genre, réalisé en totale indépendance grâce à l’investissement de plusieurs producteurs, mais également grâce aux dons de plus de 700 particuliers via une plate-forme de financement participatif. 50 000 euros supplémentaires ont été collectés. Une somme qui a permis au réalisateur de pouvoir tourner davantage de scènes d’action et de cascades. Le budget total de Night Fare est en dessous du million d’euros.

Mis en scène avec une passion contagieuse pour le cinéma de genre, un peu d’huile de coude et de système D, le long métrage de Julien Seri ne déçoit pas et impressionne souvent par sa beauté plastique, sa maîtrise du rythme et du cadre. Alors certes, on pourra reprocher au film ses dialogues peu recherchés avec un langage «  fleuri  », mais Night Fare, marqué par des références à John Carpenter (Christine notamment) - y compris à travers la composition d’Alex Cortés (Martyrs) - et un amour absolu pour la série B, crée un personnage intéressant, le Driver, respecte les codes inhérents au genre et va aussi loin dans ses idées que son budget le permettait. C’est le cas pour ce dernier acte, que nous ne dévoilerons pas, mais qui tenait tellement à coeur à Julien Seri que le réalisateur a été obligé de trouver un subterfuge osé, brillant et singulier.

Il n’est pas interdit de se préparer du popcorn avant d’entamer (et d’apprécier) Night Fare. Sélectionné et récompensé dans plusieurs festivals de cinéma dans le monde entier, le film de Julien Seri a d’ores et déjà une suite en préparation, un deuxième volet annoncé à travers un plan très impressionnant durant le générique de fin.

Night Fare

Présentation - 3,5 / 5

Le test du Blu-ray de Night Fare, disponible chez Universal, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

Cette section s’ouvre sur un excellent commentaire audio de Julien Seri. Le réalisateur revient sur la genèse de Night Fare, les conditions spéciales du financement et du tournage, le casting, l’évolution du scénario, la musique, bref, sur tout ce que le spectateur est en droit de se demander sur ce film réalisé en totale indépendance. A la fin de son commentaire, Julien Seri évoque que Night Fare 2 arrivera très prochainement sur les écrans.

Nous enchaînons avec un making of (14’) sympathique, composé d’entretiens avec le réalisateur, les coscénaristes, les producteurs, mais aussi d’images issues du plateau qui dévoilent l’envers du décor et les conditions des prises de vues. Les propos font parfois redondance avec ce que nous avons déjà pu entendre au fil du commentaire audio, surtout lorsque l’équipe explique comment le film a été financé.

Un segment intitulé Les Origines expliquées est consacré exclusivement à la partie du film réalisée en animation (9’). Dessinateur français de bandes dessinées, mais également story-boarder et créateurs de designs pour la publicité et le cinéma, Stéphane Levallois revient sur son magnifique travail pour Night Fare. Julien Seri est également présent et explique comment et pourquoi cette séquence a été créée.

Le 26 octobre 2015, Night Fare a été présenté au mythique cinéma parisien, le Max Linder Panorama. L’équipe du film était présente, le réalisateur et les comédiens répondent aux questions des journalistes (6’).

Deux bandes-annonces sont également au programme, tout comme les credits du disque et la liste complète des contributeurs «  Ululeurs  » avec un petit message d’excuse écrit par Julien Seri qui explique que des noms avaient été oubliés sur le générique de fin en raison d’un souci technique.

Cette section se clôt sur un amusant bonus caché qui joue sur le côté rétro de Night Fare à travers un (faux) service après-vente vintage. A vous de trouver le logo de la société de production Daigoro Films !

Night Fare

Image - 5,0 / 5

Si l’on excepte deux ou trois plans plus doux, la copie HD (1080p, AVC) du film de Julien Seri se révèle irréprochable. Le master restitue brillamment les décors urbains et les partis pris de la très belle photographie nocturne du chef opérateur Jacques Ballard. Le relief est omniprésent, le piqué aiguisé comme une lame de rasoir, la clarté de mise et les contrastes d’une densité indiscutable. Le cadre large est magnifiquement exploité, les détails sont légion et la profondeur de champ impressionnante. Le nec plus ultra de la Haute définition, c’est superbe.

Son - 4,5 / 5

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre un mixage DTS-HD Master Audio 5.1, aussi percutant dans les scènes de violence que dans les séquences plus calmes. Les scènes les plus agitées peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. La version Stéréo devrait largement contenter ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

Universal livre également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Night Fare

Crédits images : © Daigoro Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm