Réalisé par Chuck Russell
Avec
John Travolta, Amanda Schull et Christopher Meloni
Édité par Marco Polo Production
Ancien militaire reconverti en ingénieur, Stanley Hill est témoin du meurtre de sa femme. L’équipe de police chargée de l’enquête la laisse au point mort. Rongé par la culpabilité et assoiffé de justice, Stanley décide de faire appel à son vieil ami Dennis pour préparer sa vengeance. Oeil pour oeil…
Le réalisateur Chuck Russell a fait le bonheur des cinéphiles dans les années 80-90 avec d’excellents divertissements comme Freddy 3 - Les griffes du cauchemar, l’efficace Le Blob, le culte The Mask et l’un des meilleurs Schwarzenegger, L’Effaceur. Les années 2000 ont été plus difficiles avec les inénarrables L’Elue et Le Roi Scorpion. Après ce dernier film, Chuck Russell produit le chef d’oeuvre Collateral de Michael Mann puis signe un épisode de la série Fringe en 2010. Nous étions sans nouvelles depuis. Le réalisateur revient avec The Revenge, titre français de I am Wrath, citation du Livre de Jérémie, « Je suis plein de la fureur de l’Eternel, je ne puis la contenir ». À l’origine, William Friedkin devait mettre en scène ce vigilante movie avec Nicolas Cage dans le rôle principal. On en salivait d’avance. Le projet a changé de mains, ainsi que la moumoute de l’acteur qui atterrit sur le crâne - façon pose de moquette angora ou un hérisson mort - de John Travolta. On est d’ailleurs heureux de retrouver l’acteur en forme, quatre ans après l’explosif Savages d’Oliver Stone.
Dans The Revenge, John Travolta reprend pour ainsi dire le rôle de Liam Neeson dans Taken puisque le film de Chuck Russell est comme qui dirait un ersatz du film de Pierre Morel, mais en nettement plus regardable. En effet, si l’histoire et le personnage principal - qui ne paye pas de mine et qui se révèle être un ancien des forces spéciales - font sérieusement écho avec le navet écrit par Luc Besson, l’action demeure lisible et on peut y prendre pas mal de plaisir. D’une part parce que, même s’il n’est pas un virtuose de la caméra comme Friedkin, Chuck Russell est loin d’être un tâcheron, d’autre part parce que le film baigne parfois dans une atmosphère seventies. Le côté rétro avec l’ancienne idole des années 70 n’est pas pour nous déplaire, même si Travolta s’économise dans les scènes d’action, par ailleurs peu nombreuses. Il peut d’ailleurs compter sur son partenaire Christopher Meloni (vu dans Man of Steel) pour apporter l’humour en contrepoint à la quête du personnage principal, ainsi que pour donner du poing et du pied. Rebecca De Mornay fait un petit coucou pour payer ses impôts.
En instaurant le contexte politique et social dès le générique en ouverture, montrant une recrudescence de la violence, des fusillades et des règlements de comptes dans les villes américaines, The Revenge va à l’essentiel - un homme qui n’a pas pu sauver sa femme d’une agression, décide de faire justice lui-même devant l’inaction de la police - et demeure un divertissement fort sympathique, une série B bien emballée, bien jouée et rythmée, qui distrait et fait tout oublier pendant 1h30 avant de s’autodétruire dans nos mémoires dès le générique de fin.
Le Blu-ray de The Revenge repose dans un boîtier classique de couleur bleue. La jaquette est particulièrement laide, typique des bas-fonds des DTV, ce qui est bien dommage puisque le film vaut bien plus que les navets et nanars qui pullulent. Le menu principal est animé et musical.
Deux bandes-annonces pour interactivité, autrement dit rien à se mettre sous la dent.
En revanche, faites confiance à Marco Polo pour assurer la sortie dans les bacs de ce DTV. En effet, si le film de Chuck Russell n’a pas connu de sorties dans nos salles, il bénéficie tout de même d’une édition Blu-ray élégante. Cependant, si les contrastes affichent une densité fort acceptable, le piqué n’est pas aussi ciselé sur les scènes sombres et certaines séquences apparaissent un peu douces avec des visages légèrement cireux. En dehors de cela, la profondeur de champ demeure fort appréciable, les détails se renforcent et abondent en extérieur jour, le cadre large est idéalement exploité et la colorimétrie froide est très bien rendue. Le codec AVC consolide l’ensemble.
Les mixages français et anglais DTS-HD Master Audio 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique. Quelques ambiances naturelles et déflagrations percent les enceintes latérales sans se forcer mais avec une efficacité chronique, tandis que le caisson de basses distille ses effets avec ardeur comme lors de l’attaque dans la boite de nuit. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue s’effectue via le menu contextuel.
Crédits images : © Patriot Pictures, Vallelonga Productions, Vengeance is Mine Productions