Le Dernier chasseur de sorcières (2015) : le test complet du Blu-ray

Notre monde actuel repose sur un pacte fragile régissant la paix entre humains et sorcières. Ces dernières sont autorisées à vivre secrètement parmi nous tant qu’elles n’ont pas recours à la magie noire. Kaulder, membre de la confrérie de la hache et de la croix qui garantit ce pacte, chasse les sorcières insoumises depuis plus de 800 ans. Mais lorsque l’un des membres de son groupe est assassiné, la guerre est sur le point d’éclater et de faire des rues de New York un véritable champ de bataille.

Il a beau avoir près de 100 millions de personnes qui le suivent sur son compte Facebook, Vin Diesel tente d’exister au cinéma autrement que grâce à la saga - qui n’a cessé de s’améliorer de film en film depuis l’épisode IV - Fast and Furious. Depuis dix ans, le comédien new-yorkais au crâne étincelant a tourné dans une dizaine de longs-métrages : 5 Fast and Furious, un Sidney Lumet (Jugez-moi coupable), l’inénarrable Babylon A.D. de Mathieu Kassovitz, le troisième épisode la franchise Les Chroniques de Riddick et après avoir prêté sa voix caverneuse à Groot des Les Gardiens de la Galaxie, Vin Diesel est Kaulder dans Le dernier chasseur de sorcières, un exterminateur de mauvaises fées qui traverse les siècles.

On doit ce gentil nanar du samedi soir, sorte de relecture d’Highlander avec des sorcières, à Breck Eisner, déjà responsable du calamiteux Sahara avec Matthew McConaughey et Penélope cruz en 2005. Aux côtés de Baboulinet (© Mozinor), nous retrouvons Rose Leslie, connue pour son rôle d’Ygritte, la sauvageonne amoureuse de l’endive Jon Snow-Kit Harington dans la série Game of Thrones (Le Trône de Fer), et aussi pour son personnage de Gwen dans Downton Abbey. Elle apporte ici un peps sympathique et semble être la seule à croire à cette entreprise avec son partenaire Vin. Citons également Elijah Wood, toujours à la recherche d’un succès post-Le Seigneur des Anneaux, le mètre 90 (de haut comme de large) d’Ólafur Darri Ólafsson (vu dans la première saison de True Detective), Michael Caine qui passe quasiment 1h50 à faire le mort, et Isaach De Bankolé qui préfère traverser le film en prétendant être aveugle.

Le dernier chasseur de sorcières va faire le bonheur des amateurs de nanars. Avec ses effets visuels non finalisés, son histoire à laquelle on ne comprend rien, ses raccourcis scénaristiques, le nawak est de mise dans ces nouvelles aventures de Baboulinet. Vin Diesel est touchant dans le sens où il y a quelque chose d’enfantin dans sa manière de croire à fond à ce qu’il fait. Il faut le voir manier l’épée face à la Reine des Sorcières, en faisant quasiment les bruitages lui-même. 90 millions de dollars ! C’est le budget de ce divertissement gloubi-boulguesque sans prétention, qui ne marquera sûrement pas les esprits et qui sera même oublié aussitôt que le générique de fin arrive. Nous ne dirons pas que Le dernier chasseur de sorcières s’impose comme étant le digne successeur du mythique Beowulf avec Christophe(r) Lambert, indétrônable c’est vrai, mais le film de Breck Eisner n’a souvent rien à lui envier dans le genre médiéval-fantastique-techno-futuriste. Le pire, c’est que cela fonctionne, divertit et tombe à point nommé si vous cherchez quelque chose à mettre en fond pendant que vous remplissez votre déclaration d’impôts.

Avant la sortie du film, Vin Diesel, très confiant, annonçait qu’une suite était déjà en discussion avec le studio Lionsgate. Le film n’ayant rapporté « que » 123 millions de dollars à travers le monde, il est peu probable - même si on avoue que cela nous ferait bien marrer - que Kaulder soit de retour sur les écrans.

Le visuel de la jaquette diffère par rapport à celui de l’affiche française du film. Là où Vin Diesel se la jouait seul contre tous au cinéma, il est accompagné de Rose Leslie et d’Elijah Wood pour la sortie du Dernier chasseur de sorcières en Blu-ray et DVD. Le menu principal est animé sur la musique du film.

L’éditeur joint tout d’abord un making of (29’) entièrement promotionnel. Ce documentaire s’avère très amusant en raison des propos de l’équipe (Vin Diesel et ses partenaires, le réalisateur, les producteurs, les créateurs des effets spéciaux) qui nous vendent le film, persuadés qu’ils détiennent là une nouvelle franchise sérieuse sur laquelle il faudra désormais compter. Ne manquez pas les hommages rendus à Vin Diesel, certains n’hésitant pas à dire « Il n’a pas l’air comme ça, mais il est très intelligent… » ou le concerné qui déclare « J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de rôles différents ». Les images de tournage abondent avec effectivement un Baboulinet très impliqué dans ses scènes de combat ou celles demandant plus de « concentration » (quand il y a des dialogues donc). Si vous ne voulez pas vous embêter avec le film, visionnez ce making of, toute l’histoire y est racontée du début à la fin.

On passe ensuite à deux séquences coupées (5’). La première, aux effets spéciaux non finalisés (d’ailleurs l’ont-ils été un jour ?) montre l’arrivée de Belial (Ólafur Darri Ólafsson) dans le bar de Chloe (Rose Leslie) avant l’arrivée de Kaulder (Vin Diesel). La seconde est une version un peu plus longue de l’affrontement dans la maison d’Ellic.

En plus de la bande-annonce, d’un clip musical rapide (1’30 montre en main), M6 Vidéo livre également quatre courts-métrages d’animation réalisés à partir de scènes inédites du film. Avec un style d’animation différent, ces segments s’avèrent plutôt bons, d’autant plus que Michael Caine en est le narrateur.

Après avoir attiré un peu plus d’un demi-million de spectateurs français dans les salles, M6 Vidéo prend le relais pour la sortie en Blu-ray du Dernier chasseur de sorcières. L’éditeur prend soin de ce titre avec un master haut de gamme et un transfert solide. Sans surprise, la copie se révèle propre et tire agréablement partie de la HD avec des teintes froides, glacées, une palette chromatique spécifique, le tout soutenu par un solide encodage. Le piqué, tout comme les contrastes, sont souvent tranchants comme l’épée de Baboulinet, les arrière-plans sont détaillés, le relief plaisant, les noirs denses et les détails foisonnants. Hormis quelques légers fléchissements de la définition sur les scènes sombres et une incrustation des effets visuels très visible, cette édition Blu-ray offre une belle seconde vie au Dernier chasseur de sorcières.

Bien qu’encodés en DTS-HD Master Audio 5.1, les mixages anglais et français (au doublage rigolo) se révèlent dynamiques aux moments opportuns et la version originale l’emporte du point de vue homogénéité et spatialisation. Il ne faut pas hésiter à monter le volume pour créer un confort acoustique suffisant puisque les latérales distillent leurs effets avec parcimonie, tandis que la balance frontale peine parfois à créer un espace sonore convaincant. Même chose concernant les dialogues qui manquent de peps sur la centrale, autant en français qu’en anglais. Heureusement, les scènes plus agitées sont un peu mieux loties. Le caisson de basses se réveille lors des différents affrontements entre l’ami Vin et la Sorcière. Les versions Stéréo DTS HD Master Audio Stéréo sont également disponibles. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste française en Audiodescription.

Crédits images : © Tony Rivetti jr., SMPSP