La Malédiction de la Momie (1944) : le test complet du Blu-ray

25 ans après la disparition de la momie Kharis au fond d’un marais, un projet d’irrigation trouble son repos éternel. Le Grand-Prêtre actuel a pour objectif de faire revenir la momie à la vie, pour qu’elle retrouve la princesse Ananka…

Sentant le filon s’épuiser, les studios Universal décident d’enchaîner très rapidement et La Malédiction de la Momie sort la même année que Le Fantôme de la Momie en 1944. Si de nombreuses incohérences apparaissaient d’un épisode à l’autre (changement de noms des personnages entre autres), cette fois les scénaristes ont décidé purement et simplement de délocaliser l’action principale du Massachusetts à la Louisiane ! Ainsi, le marais dans lequel s’enfonçaient Kharis et Ananka à la fin du Le Fantôme de la Momie, devient ici un bayou. Les scénaristes ont sans doute confondu la Nouvelle-Orléans avec la Nouvelle-Angleterre. Les faits narrés ici se déroulent encore 25 ans après la dernière apparition de Kharis. L’action est donc supposée se dérouler au milieu des années 1990 ! Même si cela n’est jamais mentionné, le cinéphile qui aura noté ces bonds dans le temps, sera donc surpris car les costumes et les décors renvoient pourtant au milieu des années 1940.

Leslie Goodwins (1899-1969) prend donc en main ce dernier volet officiel de la Momie - Universal Monsters, avant que le monstre à bandelettes n’affronte Abbott & Costello dans Deux nigauds et la Momie en 1955. S’il n’y a plus grand-chose à tirer de cet épisode quelque peu fauché et qui racle vraiment les fonds de tiroir, il y a dans ce film une des plus belles séquences de la franchise. Celle de la résurrection de la Princesse Ananka qui surgit de la vase des marais et qui erre après telle la Vénus d’Ile de Prosper Mérimée. Une séquence vraiment superbe qui annonce celles où les zombies sortiront plus tard de leurs tombes. Kharis ne devient plus qu’un faire-valoir, Lon Chaney ayant déjà fait le tour de son personnage très limité et semble fatigué à force de traîner la jambe pour la troisième fois consécutive.

Hormis une ou deux scènes, cette série B ne parvient jamais à innover, se contente une fois de plus de réaliser un flashback en racontant l’embaumement de Kharis (en fait Imhotep dans le premier film) à partir d’images tirées du film de Karl Freund. Après l’interlude Abbott & Costello les Universal Monsters passent le flambeau. Il faudra attendre la fin des années 1950 pour que la Momie fasse à nouveau parler d’elle, sous la houlette de la Hammer avec La Malédiction des pharaons de Terence Fisher, dans lequel l’immense Christopher Lee reprend le rôle de Kharis.

Le test du Blu-ray de La Malédiction de la Momie, disponible dans la désormais impressionnante et indispensable collection Cinéma Monster Club éditée chez Elephant Films, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical. Le film de Leslie Goodwins est disponible en combo DVD-Blu-ray.

Du point de vue bonus, le journaliste Jean-Pierre Dionnet nous livre une présentation du film (5’) et revient particulièrement sur le réalisateur et le casting. Mais on sent que notre interlocuteur rame pour trouver quelque chose de nouveau à dire.

On retrouve également un module où Dionnet expose l’historique de la légende de la Momie (14’), déclinée ensuite à travers les arts, de la littérature (Théophile Gautier, Bram Stoker, Guy Boothby) au cinéma, de La Momie de Karl Freund en 1932, en passant par ses suites dans les années 1940, La Malédiction des pharaons en 1959 avec Christopher Lee, ceux avec Brendan Fraser à la fin des années 1990, jusqu’au prochain reboot avec Tom Cruise prévu sur les écrans en 2017.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos, les credits du DVD ainsi que les nombreuses bandes-annonces des films disponibles dans la même collection.

Le Blu-ray (Encodage MPEG 4 / AVC, 1080p) de La Malédiction de la Momie proposé par Elephant Films contient une version du film remasterisée en HD. La copie se révèle correcte et stable, même si quelques scories demeurent, ainsi que diverses tâches, rayures verticales et griffures. La compression demeure solide, la luminosité fait plaisir, certaines séquences parviennent à sortir du lot grâce à un relief impressionnant, tandis que les contrastes sont assurés. Le grain cinéma est évidemment conservé.