Arrêtez-moi (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Jean-Paul Lilienfeld
Avec Sophie Marceau, Miou-Miou et Marc Barbé

Édité par France.TV Distribution

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Le 30/07/2013
Critique

Un soir, une femme se rend dans un commissariat pour confesser le meurtre de son mari violent, commis il y a plusieurs années. Seulement plus la policière de permanence interroge cette femme, plus elle connait sa vie, moins elle a envie de l’arrêter. Pourquoi cette femme que personne ne soupçonnait veut-elle absolument être reconnue coupable ? Pourquoi cette policière ne veut-elle absolument pas l’arrêter ? L’une des deux gagnera. Mais que veut dire gagner dans ce genre de circonstances ?

Ayant bénéficié d’un engouement (exagéré) avec La Journée de la jupe, le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld, coupable de pantalonnades du genre XY, Quatre garçons pleins d’avenir, acteur occasionnel dans les comédies des années 80 (Inspecteur la Bavure, Les Sous-doués en vacances), adapte le roman Les Lois de la gravité de Jean Teulé et aborde les thèmes de la violence conjugale et de la culpabilité.

En France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon. En partant de ce chiffre hallucinant le réalisateur tente de mettre les spectateurs dans la peau d’une femme battue et humiliée au moyen d’une caméra subjective (portée réellement par Sophie Marceau), un procédé qui se révèle grossier et finalement artificiel, quand le mari s’en prend à sa femme.

L’interprétation est également décevante, on peut même dire que les deux actrices sont d’ailleurs plutôt mauvaises. Tout d’abord, Miou-Miou, peu subtile dans le rôle de la flic revenue de tout dont les répliques sonnent faux tout du long, tandis que Sophie Marceau dans la peau d’une prolo n’est vraiment pas crédible, y compris en caméra subjective, c’est dire ! Marc Barbé hérite du rôle du mari violent et ne se révèle pas plus convaincant. Il faut dire que les acteurs ne sont guère aidés par une mise en scène assez prétentieuse, lorgnant allègrement du côté de Garde à vue de Claude Miller (auquel on ne peut s’empêcher de penser), les dialogues étant particulièrement pompeux, les flashbacks (la rencontre Barbé-Marceau) ridicules à souhait et le mélange des tons, entre drame réaliste et conte, inapproprié. Seuls une belle photo, des décors soignés et la maîtrise du huis clos intimiste dans le commissariat demeurent véritablement réussis. Malheureusement, aucune émotion ne se dégage de ce théâtre filmé qui pourtant partait d’une bonne volonté.

Présentation - 3,5 / 5

France Télévisions Distribution reprend l’interface commune pour l’ensemble de ses éditions. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,5 / 5

Le making of de 19 minutes est très complet, alliant les interviews du réalisateur, du chef décorateur, de Sophie Marceau et de Marc Barbé, avec les images de tournage à travers lesquelles nous pouvons voir la comédienne arborer un casque de moto de huit kilos comprenant l’appareil photo HD Canon 5D et tout un tas de câbles reliés à un combo destiné à représenter la vision subjective du personnage. Tout ce petit monde aborde également la transposition et les thèmes du roman Les Lois de la gravité de Jean Teulé.

Sous l’intitulé Modules (4’) se dissimule en réalité un montage de mini-featurettes promotionnelles constituées d’images tirées du making of précédent. Un supplément qui n’a strictement aucun intérêt si ce n’est de faire du remplissage.

L’éditeur joint également la bande-annonce ainsi que deux scènes coupées, l’une montrant le personnage de Miou-Miou interrogeant une petite fille sur ses parents après un drame familial, l’autre prolongeant sensiblement la dernière confrontation des deux femmes dans le commissariat lors de la déposition.

Image - 4,5 / 5

Ce master SD d’Arrêtez-moi est superbe et n’a de cesse de flatter les yeux avec une superbe restitution de la colorimétrie stylisée, des clairs-obscurs concis, un piqué souvent renversant, des contrastes denses et élégants. Les partis pris esthétiques raffinés du chef opérateur ainsi que les prises de vue réalisées au moyen de l’appareil photo HD Canon 5D sont affûtées et regorgent de détails. En matière de qualité d’image et d’encodage c’est probablement ce que le DVD peut apporter de mieux.

Son - 4,0 / 5

La piste Dolby Digital 5.1 offre une immersion totale, un confort sonore dynamique et un bel écrin acoustique qui sait respecter le calme et la sensibilité de ce drame intimiste. Les dialogues sont exsudés avec force par la centrale, la balance frontale est ardente, la musique (voir l’ouverture et la scène du bal) et les ambiances rajoutées en postproduction pour signifier l’extérieur du commissariat, ne sont jamais oubliées. La piste stéréo est également impressionnante et propose un confort suffisant pour le spectateur qui ne serait pas équipé sur les arrières. L’éditeur joint les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Rezo Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm