Il pleut sur notre amour (1946) : le test complet du DVD

Det regnar på vår kärlek

Réalisé par Ingmar Bergman
Avec Gösta Cederlund, Barbro Kollberg et Birger Malmsten

Édité par Artedis Films

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Le 16/02/2014
Critique

Maggie, une jeune campagnarde complètement perdue, rate son train et se trouve dans l’obligation de passer la nuit à la gare. Elle y rencontre David, qui l’invite à partager avec lui une chambre d’hôtel. Le lendemain, ils décident de ne plus se quitter et s’installent dans une misérable petite cabane. David étant chômeur, il se met à rechercher du travail et réussit à trouver un emploi chez un fleuriste, mais il regrette ses efforts et se sent trahi dès qu’il apprend que Maggie est enceinte, et qu’elle n’a pas osé le lui dire le soir où ils se sont rencontrés.

En 1946, Ingmar Bergman a 28 ans quand il réalise Il pleut sur notre amour, son deuxième long métrage. Ce fils d’un pasteur luthérien - qui lui a prodigué une éducation rigoureuse, fondée sur les notions de péché et de culpabilité, qui le marquera à vie - rejoint en 1942 l’équipe de scénaristes de la Svensk Filmindustri.

Son premier script est porté à l’écran en 1944 par Alf Sjoberg (Tourments), mais il passe derrière la caméra en 1946 pour mettre en scène une adaptation d’une pièce danoise (Crise). Le film est un tel échec commercial, que la Svensk Filmindustri rechigne à ce qu’Ingmar Bergman réalise un second long métrage. Il change alors de producteur et signe son deuxième film, Il pleut sur notre amour, la même année que Crise. Il s’agit d’une petite fable contre les institutions (sociales, religieuses, policières) et la bureaucratie qui empêchent les petites gens de s’épanouir et de profiter de la vie.

Influencé par l’expressionnisme allemand dans les éclairages, le néoréalisme italien et le cinéma français des années 1930 (Marcel Carné notamment) pour le fond, Il pleut sur notre amour permet à Bergman de prendre ses marques et de démontrer toute l’étendue de son talent de technicien. Le cinéaste s’applique au cadre, place déjà un couple au centre de son histoire et sublime les femmes à travers quelques pointes d’érotisme marquantes.

Si le film reste un peu léger, Bergman joue habilement avec divers éléments fantastiques à l’instar du personnage de l’ange gardien omniscient qui s’adresse directement aux spectateurs. Le réalisateur convoque également le mythe de Faust et certains contes et légendes dans un mélange finalement homogène, maîtrisé, sensible et émouvant, où le destin des hommes et des femmes dépend des impérieuses autorités, tandis que les saisons se succèdent, d’un hiver froid et rigoureux, à un été lumineux et prometteur.

Un très joli film méconnu de l’immense cinéaste suédois, magnifiquement interprété par Barbro Kollberg et Birger Malmsten, un des futurs comédiens fétiches de Bergman.

Édition - 6,25 / 10

La jaquette est plutôt attractive, le visuel mettant en avant le couple principal. La notion « Palme des Palmes, Festival de Cannes 1997 » est évidemment trompeuse apposée au-dessus du titre. Du film qui nous intéresse. Le menu principal est animé et musical.

Dans la section des suppléments, Artedis propose le synopsis du film, les fiches technique et artistique, un lot de filmographies et une « bande-annonce » qui est en fait un extrait du film… sous-titré en anglais.

Le verso de la jaquette indique que le film est proposé dans une version restaurée et remasterisée en HD. Il faut dire que cela se voit car la copie est propre, claire et les contrastes sont à l’avenant. Alors certes, le master contient son lot de décrochages sur les fondus enchaînés, de flous sporadiques, de raccords de montage, mais le piqué est très agréable, le grain bien géré, les noirs denses, la définition correcte et les blancs lumineux. Il pleut sur notre amour est un film très rare, voire quasiment oublié et la sortie dans les bacs grâce à Artedis permet de (re)découvrir ce très joli film dans de bonnes conditions.

En ce qui concerne le son, Il pleut sur notre amour n’est proposé qu’en version originale sous-titrée en français, les sous-titres étant incrustés sur l’image et demeurent par conséquent inamovibles. Si un chuintement, des craquements et des sautes se font entendre de-ci de-là pendant 1h30, les dialogues restent suffisamment clairs et le souffle limité.

Crédits images : © Artedis

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm