Fantôme à vendre (1935) : le test complet du DVD

The Ghost Goes West

Réalisé par René Clair
Avec Robert Donat, Jean Parker et Eugene Pallette

Édité par Elephant Films

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Le 07/08/2014
Critique

Ecosse, XVIIIe siècle. Envoyé au front, Murdock Glourie déshonore son clan en préférant batifoler avec les jeunes filles qu’en défendant l’honneur de sa famille face à une terrible famille ennemie, celle des McLaggen. Résultat : il se retrouve banni des lieux célestes et est contraint à errer dans le château des Glourie jusqu’à ce qu’un McLaggen se prosterne devant lui et affirme qu’un Glourie vaut mieux que vingt-cinq McLaggen. Quelque deux cents ans plus tard, Donald Glourie partage le château avec son ancêtre fantomatique et, accablé par les dettes, il revend le château à un homme d’affaires américain, décidé à transporter la demeure jusqu’en Floride !

Suite à l’échec de l’ambitieux et décrié en 1934, le cinéaste français René Clair (1898-1981) répond positivement à une offre du producteur-réalisateur Alexander Korda : se rendre à Londres pour réaliser Fantôme à vendre, The Ghost Goes West en version originale. Cette comédie-fantastique aux effets spéciaux désuets mais furieusement poétiques, plus gros succès britannique de l’année 1935, est un véritable petit bijou dans lequel le metteur en scène met sa maestria habituelle au service d’un récit léger et souvent truculent.

René Clair dirige Robert Donnat, starisé grâce aux triomphes de La Vie privée d’Henry VIII d’Alexandre Korda (1933) et Le Comte de Monte-Cristo de Rowland V. Lee (1934), absolument génial ici dans un double-rôle. Le comédien allait connaître la consécration ultime avec Les 39 marches d’Alfred Hitchcock juste avant la sortie de Fantôme à vendre. A ses côtés, la délicieuse Jean Parker (Les Quatre Filles du docteur March de George Cukor) et l’imposant Eugene Pallette (Le Ciel peut attendre d’Ernst Lubitsch, Mr. Smith au Sénat de Frank Capra) témoignent du soin apporté aux seconds rôles, chers à René Clair.

Sur un rythme enlevé, avec des dialogues très drôles, des situations cocasses et une interprétation inspirée, Fantôme à vendre demeure une oeuvre drôle, pleine de fantaisie, de charme et de tendresse, à redécouvrir.

Édition - 6,75 / 10

La jaquette très attractive de ce nouveau titre de la collection Cinéma MasterClass est glissée dans un boîtier classique transparent, lui-même glissé dans un fourreau cartonné. Le menu principal est animé et musical. Notons que Fantôme à vendre avait déjà connu les honneurs d’une sortie en DVD chez Studiocanal en 2005.

En plus d’un lot de bandes-annonces, d’une galerie de photos, de liens internet et des credits du DVD, nous trouvons une excellente présentation de Fantôme à vendre par Jean-Pierre Dionnet (10’). Producteur, scénariste, journaliste, éditeur de bande dessinée et animateur de télévision, notre interlocuteur replace Fantôme à vendre dans la filmographie de René Clair (qu’il souhaite réhabiliter), évoque le caractère particulier de cette oeuvre plutôt légère et détaille ensuite longuement le casting du film. L’ancienne édition proposait un documentaire rétrospectif de 26 minutes.

La copie de Fantôme à vendre proposée par Elephant Films est une version restaurée. Sans être exceptionnelle, l’image se révèle correcte, même si quelques scories demeurent, ainsi que diverses tâches, raccords de montage et griffures. La compression demeure solide, la luminosité fait plaisir, certaines séquences parviennent à sortir du lot grâce à un relief certain, tandis que les contrastes sont plutôt bien assurés. Le grain cinéma est évidemment conservé et équilibré. Peu importent les défauts constatés et le piqué émoussé, revoir une oeuvre de René Clair est toujours un plaisir.

Comme pour l’image, le son alterne le bon et le médiocre. La version française Dolby Digital Mono l’emporte haut la main sur la piste anglaise, beaucoup plus confidentielle. En anglais Dolby Digital Mono, les dialogues paraissent souvent couverts et lointains, mais l’écoute reste plus ou moins homogène. Si les grésillements et les saturations ne sont pas rares, au moins les partis pris originaux sont respectés. La version française semble avoir été réalisée pour cette édition, mais la jaquette indique qu’il s’agit bel et bien du doublage d’époque. Les voix sont certes trop mises en avant, mais les effets et ambiances annexes sont clairs et nets. Certains diront trop propre pour être honnête…

Crédits images : © Élysées Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
6,75 / 10
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Franck Brissard
Le 30 juillet 2014
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