1001 grammes (2014) : le test complet du DVD

Lorsque Marie, une scientifique norvégienne, assiste à un séminaire sur le poids réel du kilo à Paris, c’est son propre étalon de la déception, du chagrin, et surtout de l’amour, qui se retrouve sur la balance.

Le cinéaste norvégien Bent Hamer s’est fait connaître en 1995 avec son premier film Eggs, sélectionné au Festival de Cannes et primé dans plusieurs autres festivals. Après Kitchen Stories en 2003, c’est finalement en 2005 avec Factotum, son excellente adaptation du roman éponyme de Charles Bukowski avec Matt Dillon dans le rôle principal qu’il se fait une place dans le cinéma international. Si La Nouvelle vie de Monsieur Horten (2007) et Home for Christmas (2010) sont un peu passés inaperçus chez nous, son dernier long métrage 1001 grammes est à ne pas manquer.

Ce petit bijou poético-dramatico-burlesque sort des sentiers battus et révèle une remarquable et magnifique comédienne, Ane Dahl Torp, vue dans Pioneer d’Erik Skjoldbjaerg, qui porte le film sur ses belles épaules. Bent Hamer semble tomber lui-même sous le charme de son actrice puisqu’elle est de tous les plans. Ce très beau portrait de femme a été inspiré au réalisateur après avoir entendu un reportage à la radio sur le mètre et le kilogramme, ainsi que sur l’Institut Norvégien de Métrologie « Justervesnet ». Ce sujet est on ne peut plus sérieux puisque des chercheurs et scientifiques se réunissent chaque année afin d’établir le poids exact du kilogramme, chaque pays étant représenté par un membre officiel, apportant avec lui un échantillon du kilo référence national afin de le faire homologuer. Grâce à ce postulat de départ quelque peu décalé et où flotte constamment un humour léger comme une brise, Bent Hamer se focalise sur une scientifique, Marie, 35 ans, sans enfant et fraîchement divorcée, repliée sur elle-même (y compris dans sa voiture électrique et dans le couloir-fumoir), qui arrive à un carrefour de sa vie au moment de la mort de son père.

Tourné entre Oslo, Cologne et Paris, 1001 grammes ravit autant le coeur que les mirettes grâce à un superbe travail sur les couleurs (esthétique stylisée, omniprésence de teintes bleues) et le cadre, sans oublier la beauté des dialogues notamment lors des diverses rencontres entre Marie et Pi (Laurent Stocker) quand elle découvre alors qu’une relation ne peut se résumer à un pourcentage de chances, de chiffres, mais doit faire place à l’inattendu et au lâcher prise.

Oeuvre métaphorique sur le poids de l’héritage, celui des sentiments, celui du corps, 1001 grammes est une fable légère, aérienne, très attachante et pleine de fantaisie, qui mérite vraiment l’attention du spectateur.

Le test du DVD de 1001 grammes, disponible chez Potemkine, a été réalisé sur un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est disponible en guise de supplément.

Le master restitue habilement l’omniprésence des gammes bleues avec l’horizon, les costumes, les éléments de décors de la partie norvégienne, alors que les scènes tournées à Paris apparaissent chaudes avec un vert éclatant. Les contrastes sont superbes, les noirs denses. Si quelques baisses de la définition demeurent constatables, le piqué reste très appréciable, les détails abondent, la clarté est de mise. Un transfert très élégant.

L’unique piste Dolby Digital 5.1 offre une immersion totale, un confort sonore dynamique et un bel écrin acoustique qui sait respecter le calme et la sensibilité de certaines séquences. Les dialogues (en norvégien en anglais et en français) sont exsudés avec force par la centrale, la balance frontale est ardente, la musique et les ambiances ne sont jamais oubliées et étonnent même souvent par leur vivacité, à l’instar des effets sur le lieu de travail de Marie.

Crédits images : © Potemkine