Le Fils de Dracula (1943) : le test complet du DVD

Son of Dracula

Réalisé par Robert Siodmak
Avec Lon Chaney Jr., Louise Allbritton et George Irving

Édité par Elephant Films

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Le 14/04/2016
Critique

Le fils de Dracula

Un mystérieux personnage, le Comte Alucard de Hongrie, se rend dans une petite ville des Etats-Unis, sur l’invitation de Katherine Cadwell. Jeune héritière d’une riche famille de Louisiane, cette dernière est obsédée par les sciences occultes et souhaite recevoir le don d’immortalité du Comte - au grand désespoir de son fiancé…

Après sa fille, Dracula est fier de vous présenter son fils… enfin presque.

S’il avait fallu attendre cinq ans entre le Dracula de Tod Browning et La Fille de Dracula de Lambert Hillyer, Universal décide de donner des nouvelles de la petite famille en sortant Le Fils de Dracula en 1943. Afin de mettre en boite ce troisième volet, les studios choisissent le réalisateur, scénariste, producteur et acteur allemand Robert Siodmak (1900-1973). Né dans une famille d’origine polonaise juive à Dresde, Siodmak sent la montée du nazisme et fuit l’Allemagne au début des années 1930. Après une étape par Paris, il s’envole pour Hollywood. En 1941, il réalise West Point Widow, son premier film américain puis signe un contrat avec les studios Universal pour sept ans. Evidemment très influencé par l’expressionnisme allemand et le cinéma d’Orson Welles, il signe donc Le Fils de Dracula, son premier film pour les Universal Studios, et impose son style qui fera la marque de fabrique de ses plus grands films noirs comme Les Tueurs avec Burt Lancaster et Ava Gardner en 1946 ou Pour toi j’ai tué (Criss Cross) en 1949.

Lon Chaney Jr. succède à Béla Lugosi dans le rôle de Dracula.

Habitué depuis le début des années 1940 à interpréter les créatures les plus mythiques du cinéma, le lycanthrope dans Le Loup-garou (The Wolf Man) de George Waggner et Frankenstein rencontre le loup-garou de Roy William Neill, le monstre dans Le Spectre de Frankenstein, la momie Kharis dans La Tombe de la Momie (The Mummy’s Tomb), Lon Chaney Jr. interprète le comte Alucard dans Le Fils de Dracula. Si le scénario de Curt Siodmak, frère de, habitué du genre après avoir signé les histoires de La Femme invisible, Le Loup-garou, Frankenstein rencontre le loup-garou, Vaudou de Jacques Tourneur, est plutôt classique, Robert Siodmak le transcende avec une mise en scène inspirée, soutenue par la superbe photographie de George Robinson (Le Fils de Frankenstein) aux clairs-obscurs denses et inquiétants.

Le Fils de Dracula est aussi l’épisode où pour la première fois le vampire se transforme en chauve-souris ou en nuage de fumée, grâce à de fabuleux effets visuels qui font encore leur effet. Si Lon Chaney Jr. est plus crédible dans la peau du loup-garou, il campe un convaincant Comte Dracula, « Alucard » pardon, même si son charisme n’égale pas celui de Béla Lugosi ou de John Carradine. Contrairement à La Fille de Dracula, on cherche encore pourquoi le film s’intitule « Le Fils » puisqu’il s’agit de Dracula himself et non pas de son rejeton qui agit dans ce troisième opus. Il n’est donc pas mort comme on pouvait l’imaginer dans le chef d’oeuvre de Tod Browning.

Un vampire dans le monde moderne.

Siodmak intègre le mythique vampire dans une époque plus contemporaine. L’action se situe dans l’Amérique des années 1940. Une confrontation qui crée un décalage aussi intéressant que romantique entre les inspirations d’Alucard et l’égoïsme de son héroïne qui souhaite se servir de lui afin de devenir immortelle. Ou quand la femme devient fatale même pour un vampire. Bien plus qu’une série B, mais moins envoûtant que La Fille de Dracula, Le Fils de Dracula demeure tout de même un formidable divertissement, excellemment mis en scène et interprété.

Le fils de Dracula

Présentation - 4,5 / 5

Le Fils de Dracula fait partie de la collection Cinéma Monster Club, éditée chez Elephant Films.

Le film de Robert Siodmak est uniquement édité en DVD. La jaquette au visuel très soigné et élégant, est glissée dans un boîtier classique transparent, permettant d’apprécier le verso avec deux affiches originales. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné du plus bel effet. Le menu principal est dans le même ton, animé et musical.

Bonus - 2,0 / 5

Du point de vue bonus, le journaliste Jean-Pierre Dionnet nous livre une présentation du film et revient particulièrement sur le réalisateur Robert Siodmak, qu’il admire par-dessus tout, le casting, la représentation de Dracula par Lon Chaney Jr. et la mise en scène qui annonce les grandes oeuvres noires du cinéaste.

On retrouve également un module où Dionnet expose le mythe de Dracula (10’), décliné à travers les arts, de la littérature (John William Polidori, Sheridan Le Fanu) et plus particulièrement depuis le roman écrit en 1897 de Bram Stoker (1847-1912) à ses diverses adaptations au cinéma. Dionnet qui évoque Twilight est assez étonnant ! Un livret de 12 pages intitulé Les Liens du sang de Damien Aubel, rédacteur en chef de Transfuge, qui situe Le Fils de Dracula, La Fille de Dracula et La Maison de Dracula dans leur contexte, est glissé dans le boîtier DVD.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos, les credits du DVD ainsi que les bandes-annonces des films disponibles dans la même collection.

Le fils de Dracula

Image - 4,0 / 5

Uniquement disponible en DVD, Le Fils de Dracula est proposé dans une copie 1.33 (4/3) réellement plaisante. Si quelques effets de pompage, points, rayures et griffures demeurent visibles, surtout sur les fonds noirs, la copie affiche une étonnante stabilité, la propreté est de mise, le grain bien géré, le piqué parfois étonnant et les contrastes tenus.

Son - 3,5 / 5

La bande-son a été restaurée, en français et en version originale. Les deux pistes sont proposées en Dolby Digital Dual Mono 2.0. Les dialogues, tout comme la musique, demeurent propres et distincts sur la piste anglaise. Certains échanges sont peut-être plus étouffés que d’autres, sans que cela perturbe l’oreille. La version française semble avoir été enregistrée récemment. Celle-ci se focalise d’ailleurs essentiellement sur le report des voix, mais le confort acoustique est très appréciable.

Le fils de Dracula

Crédits images : © Universal Pictures

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Franck Brissard
Le 8 avril 2016
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