Electra Glide in Blue (1973) : le test complet du DVD

Réalisé par James William Guercio
Avec Robert Blake, Billy Green Bush et Mitchell Ryan

Édité par Wild Side Video

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Le 29/05/2009
Critique

Attention, film unique ! Pas seulement parce que c’est le seul jamais réalisé par James William Guercio, guitariste, compositeur et producteur de musique de son état, accessoirement un fou de cinéma, contaminé par le virus transmis par son père et son grand-père, tous deux projectionnistes. Mais aussi pour l’originalité de son scénario et la qualité de sa réalisation.

Le film s’ouvre sur une scène intrigante : des plans très serrés nous font entrevoir ce qui a toutes les apparences d’un suicide. Pourtant, John Wintergreen, à qui sa petite taille a valu le surnom de Big John, tient tête au médecin légiste, persuadé que l’homme trouvé mort dans un cabane perdue en plein désert a été assassiné.

C’est que Big John rêve de quitter sa moto et les routes interminables de l’Arizona, bordées par les paysages insolites de Monument Valley, pour entrer à la criminelle, sa vraie tasse de thé, sa vocation même.

Le récit nous confronte à une série de ratés de tout poil. Zipper, le motard raciste obsédé par un rêve qu’il sait hors de portée de ses finances : avoir un gros cube de 1 400 cc avec des chromes partout et les accessoires les plus tape à l’oeil ; il y a aussi Jolene qui a remisé au placard tous ses rêves de succès à Hollywood, pour lesquels elle avait laissé filer l’occasion de fonder une famille avec le VRP qui l’aimait ; sans oublier le détective tant envié par Big John, Harve, incompétent, impuissant et sadique tout à la fois, ou encore Willie, le faible d’esprit, brillamment interprété par Elisha Cook Jr.

En quelques très gros plans, le réalisateur nous en apprend plus sur les personnages que ne le feraient plusieurs lignes de dialogues. L’écriture filmique est souvent surprenante, avec des changements de plan abrupts. Par exemple, à la longue séquence du concert de rock, filmée en courts plans serrés, succède le plan très large de la salle de concert, déserte et silencieuse. Aux scènes sombres et enfumées prises dans les bars, s’opposent les vastes étendues désertiques de l’Arizona inondées de soleil, sous des ciels toujours bleus, à peine tachetés de petits cumulus.

De nombreuses touches humoristiques donnent à ce qui pourrait être vu comme un drame des allures de comédie noire. Lorsque Big John se fait embaucher en tant que chauffeur par Harve, franchissant ainsi un premier pas vers la réalisation de son rêve, la caméra le filme lentement dans son nouvel accoutrement, en partant du haut, du Stetson immaculé, en passant par le cigare, puis l’impossible chemise à jabot, la veste impeccable pour arriver aux bottes impeccablement cirées et révéler un détail d’importance : rien ne manque… sauf le pantalon !

Si vous ne connaissez pas ce film, précipitez-vous vers les bacs et voyez comment un coup d’essai peut-être un coup de maître ! Une autre pierre blanche dans la collection Les introuvables - L’âge d’or du cinéma américain.

Présentation - 3,0 / 5

Menus sans grande originalité. Le DVD offre le choix entre trois versions : la version originale, avec sous-titres français imposés, une version avec les commentaires sous-titrés du réalisateur, plutôt intéressants, et une version doublée en français. Film divisé en 12 chapitres.

Bonus - 3,5 / 5

Electra Glide In Blue, vu par Jean-Baptiste Thoret. (14 min., 1.78, mono 2.0, français) Cet historien du cinéma et critique ressitue le film dans son environnement temporel, au terme de plusieurs années pendant lesquelles des cinéastes contestataires ont porté un regard très critique sur la société américaine.
Il nous dit le rôle important joué par le chef op’ Conrad L. Hall, spécialiste confirmé, également derrière la caméra pour Cool Hand Luke et In Cold Blood, par exemple.
Il souligne les références au cinéma de John Ford et, aussi, à Easy Rider.

Introduction de James Williams Guercio. (10 min., 4/3, mono 2.0, VO avec sous-titres français optionnels) Le réalisateur nous raconte comment le président de United Artists, un de ses amis, lui a un jour proposé de lui donner les moyens de réaliser un film ; moyens comptés, toutefois, à l’intérieur d’un budget d’un million de dollars, ce qui l’a obligé à donner son salaire au chef op’. Une anecdote : Nick Nolte fait une apparition caméo dans une communauté hippie ; il aurait fallu une rallonge d’argent pour qu’il puisse tenir le rôle initialement prévu pour lui !

En plus de ces deux documentaires intéressants :
- bande-annonce (1.78, VOST, 3 min.)
- galerie de photos (10)
- liens internet.

Image - 3,5 / 5

Le grain assez marqué de la photo et un bruit discret rendent légèrement flous les plans éloignés. La photo est propre, à l’exception de quelques rares taches.

Son - 4,0 / 5

Son clair, en mono 2.0, avec très peu de souffle.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur InFocus IN76
  • Denon DVD-3910
  • Denon AVR-3806
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918 (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080i - Diagonale image 270 cm