Réalisé par Alexandre Arcady
Avec
Richard Berry, Patrick Bruel et Bruno Cremer
Édité par Metropolitan Film & Video
Sixième film d’Alexandre Arcady, après
(1978), « Le grand pardon » (1981), « Le grand carnaval » (1983),
Hold-Up (1985) et « Dernier été à Tanger » (1987), dont
les scénarios ont tous été écrits par lui, avec la complicité
de Daniel Saint-Hamont.
Un paquebot en provenance du Liban a été arraisonné dans les
eaux territoriales françaises ; les policiers, sous la
conduite du fougueux lieutenant de police Simon Atlan, y
trouvent de l’héroïne pure. Karim Hamida, un flic d’origine
algérienne, a infiltré l’équipage.
On retrouve sur un petit dealer la même drogue pure, qui a
déjà tué trois lycéens.
Simon, le Juif, et Hakim, l’Arabe, vont devoir faire équipe
pour démanteler un réseau islamiste, dirigé par le fanatique
Radjani, « attaché culturel » à l’ambassade d’un état du proche
orient. Sous le couvert d’une école islamique, il pénètre les
milieux maghrébins de Paris, pour y recruter et y former des
terroristes ; la distribution drogue dure, non coupée, vise
froidement à tuer les « infidèles ».
La collaboration entre Simon et Karim (qui n’est pas flic,
mais agent de la DGSE) est d’autant plus difficile que ce
dernier tombe sous le charme de Lisa, d’avec laquelle Simon
vient de divorcer, mais qu’il aime toujours.
Dans le feu de l’action, les deux hommes vont cependant
apprendre à s’apprécier…
Des menus animés, sur fond de scènes ou de décors du film,
jamais pris en défaut, dans lesquels on navigue sans risquer
de se perdre.
Le film est pertinemment divisé en 17 chapitres, repérés par
un titre et une vignette animée.
Bonne performance d’acteurs, particulièrement de Richard Berry
et de Saïd Amadis, qui incarne un Radjani terrifiant. Et, en
prime, le charme gracile de Corinne Dacla…
Bandes-annonces du film et de sept autres réalisations
d’Alexandre Arcady.
Les commentaires du réalisateur, assisté de Daniel
Saint-Hamont, co-scénariste, ne sont jamais ennuyeux.
C’est l’occasion d’apprendre que des lieux (la place Saint-
Ferdinand, la chambre de Lisa) ou des objets (un cheval à
bascule, une photo dans un cadre), ou des personnages sont
autant de références à ses films précédents (Marthe Villalonga
avait déjà été la mère du jeune Patrick Bruel dans
).
Comme dans ses autres films, Alexandre Arcady ancre la fiction
dans la réalité : le Delicatessen tenu par Marthe Villalonga
dans la rue des Rosiers n’est autre que la restaurant de Jo
Goldenberg, qui fut le théâtre d’un attentat sanglant cinq ou
six ans avant le tournage.
Le réalisateur nous dit aussi l’importance qu’il accorde aux
éclairages et vante la beauté de la lumière un peu dorée d’une
fin d’après-midi ensoleillée à Paris…
Making of filmé en vidéo -d’où une image qui laisse
souvent à désirer au format 1.33:1 (36’), où séquences de
tournage sont entrecoupées de commentaires du réalisateur, de
répétitions et d’interviews de Richard Berry et de Patrick
Bruel.
Cinq interviews, d’Alexandre Arcady, des deux acteurs
principaux et du co-scénariste, Daniel Saint-Hamont, le tout
d’une durée de 45’, en format 16/9, initiative assez rare pour
être saluée, même si l’on peut regretter que la dominante
généralement trop cuivrée de l’image n’ait pas été corrigée.
En complément, la filmographie succincte des principaux
acteurs et une galerie de photos de plateau.
Enfin, le scénario complet, en format texte (avec
quelques tabulations anarchiques), est accessible avec un
ordinateur équipé d’un lecteur de DVD-Rom.
Remarquable remastérisation !
En dépit d’un bitrate relativement faible, la définition est
parfaite, y compris celle des arrières-plans. L’image est
fluide. Aucun moirage, pas la moindre pixellisation.
Les couleurs sont magnifiques (voir, par exemple, la coupe de
fruits, mangues et oranges, à 1:25:02).
Irréprochable !
Pas d’esbroufe ; un son clair, cohérent dans l’ensemble,
auquel le transfert au format 5.1 donne suffisamment de
relief.