Le Corps sauvage (2018) : le test complet du DVD

Réalisé par Cheyenne Carron
Avec Nina Klinkhamer, François Pouron et Diane Boucai

Édité par Hésiode Productions

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Le 19/03/2019
Critique

Le Corps sauvages

À la recherche d’une nouvelle façon de vivre, Diane, 25 ans, s’installe chez son grand-père dans un village bordant une forêt où elle pratique la chasse à l’arc. Travaillant comme piqueux, le grand-père lui fait découvrir l’univers de la chasse, ses rites et traditions, ainsi que son village où chacun vit en harmonie, uni aux autres par des valeurs fédératrices. Une harmonie bientôt menacée par un groupe de chasseurs sans éthique. Mais Diane est décidée à protéger le village et la nature…

Le Corps sauvage est le dixième long métrage de la scénariste et réalisatrice Cheyenne Carron. Une cinéaste à part, autodidacte, productrice et, en cas de besoin, distributrice de quelques-uns de ses films, tous disponibles sur DVD édités par la maison qu’elle a créée, Carron Éditions. Elle est aussi l’auteur du livre Le Cinéma ou rien (Hésiode Production) et, pourquoi pas, créatrice en 2018 du parfum Le Corps sauvage… sans compter, probablement, d’autres choses qui ont pu m’échapper.

Indépendante, Cheyenne Carron, « une enfant de la Ddass » comme elle se présente elle-même, est aussi entreprenante, jamais rebutée par les rejets répétés de ses demandes d’aide au CNC, avec pas moins de dix longs métrages réalisés, et qu’elle a écrits pour la plupart d’entre eux, depuis Ecorchés, sorti en 2005, une curieuse et violente histoire d’amour entre Marc et Léa, interprétés par Vincent Martinez et Mélanie Thierry.

Le Corps sauvages

Son cinéma accorde une place à la religion. Déjà évoquée avec Extase, sorti en 2009, avec Swann Arlaud et Astrid Bergès-Frisbey, elle sera le thème de L’Apôtre, projeté dans plusieurs festivals. Un sujet sensible : l’histoire, inspirée par des faits réels dont elle a été le témoin, de deux frères musulmans dont l’un, Akim, promis à devenir imam, se convertit au catholicisme. Elle touche aussi à d’autres thèmes, au racisme avec Patries, au terrorisme islamiste avec La Chute des hommes

Le Corps sauvage est un film bucolique, une communion avec la nature, soulignée par quelques poèmes en allemand et en français, sans musique, sauf un choral a cappella et quelques mesures de tambour japonais, l’accompagnement « musical » du film étant assuré par le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles dans le vent, le brame des cerfs, le hennissement des chevaux…

Le Corps sauvage, c’est celui de Diane, interprétée par Nina Klinkhamer pour sa première apparition devant la caméra, avec une expérience des planches et de la chanson : on peut la voir et l’entendre sur YouTube interpréter au Festival du verbe La Solitude de Barbara, Le Port d’Amsterdam de Jacques Brel, et Fais-moi mal Johnny de Boris Vian, accompagnée à la guitare par le trio des… Déconnateurs.

Le Corps sauvages

Autour de Diane, la chasseresse, qui a soudain abandonné ses études et quitté Paris pour vivre dans les bois, son amie Hestia, gardienne du feu sacré et du foyer dans la mythologie grecque, végétarienne et activiste anti-chasse, son grand-père, ex-piqueux et ardent prosélyte de la vénerie, Paul, un paysan, son amant et, venu de loin, Arun, défenseur des droits des Karens, une ethnie luttant pour sa survie en Birmanie… et bien d’autres encore, pour alimenter des discussions revenant souvent sur la chasse que pourront trouver longuettes celles et ceux que le sujet ne passionne pas.

Le Corps sauvage, avec de nombreux acteurs non professionnels, des mouvements de caméra sobres et contrôlés, dégage une indéniable sincérité, mêlée d’ingénuité, une spontanéité qui lui donne des allures de documentaire sur la vie tranquille au milieu de la nature, toutefois troublée par deux drames, et se distingue par la beauté de la photographie des paysages de landes et de forêts (la forêt de Paimpont est citée), manifestement situés en Bretagne, ce que confirme un court plan de Morlaix, le seul aperçu d’une ville au cours du film.

Le Corps sauvages

Présentation - 3,0 / 5

Le Corps sauvage (104 minutes) et son supplément (7 minutes) tiennent sur un DVD-9 logé dans un boîtier épais de 14 mm.

Le menu animé et musical propose le film au format audio Dolby Digital 2.0 stéréo.

Sous-titres en allemand disponibles.

Bonus - 2,0 / 5

Scènes coupées (7’), avec un beau plan en clair-obscur à la lumière d’un feu de cheminée et une séquence qui met l’eau à la bouche sur la cuisson d’un cuissot de chevreuil, accompagné de châtaignes, de trompettes de la mort poêlées au beurre et d’un gratin dauphinois…

Pour finir, Les films de Cheyenne Carron, une page avec les neuf autres DVD, et une autre page avec la couverture du livre Le Cinéma ou rien.

Image - 5,0 / 5

L’image 2.35:1, sans défaut de compression, d’une texture agréable, propose des couleurs naturelles, bien étalonnées et des contrastes fermes assurant une parfaite lisibilité de tous les plans, quelles que soient les conditions d’éclairage.

Son - 5,0 / 5

Le son Dolby Digital 2.0 stéréo, limpide et aéré, avec une bande passante généreusement ouverte, restitue finement le bruit du vent, le craquement d’une branche qui déchire le silence de la forêt… tous les bruits de la nature dans laquelle on se sent immergé grâce à une bonne séparation des deux voies.

Le Corps sauvages

Crédits images : © Carron Editions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 19 mars 2019
Un film personnel, bucolique, une communion avec la nature accompagnée du chant des oiseaux, du bruissement des feuilles dans le vent, du brame des cerfs, du hennissement des chevaux… dans les landes et forêts de Bretagne, magnifiquement photographiés.

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