Après le papier découpé, après les ombres chinoises, après
l’animation traditionnelle hyper colorée, Michel Ocelot remet
une fois de plus son ouvrage sur le métier et tente l’aventure
de l’image de synthèse.
Bien évidemment, le réalisateur de « Kirikou » n’est pas homme
à suivre les modes ou à se laisser dicter ce qu’il doit faire
par la machine. Alors, loin des images « parfaitement réalistes »
d’un Pixar, DreamWorks ou Blue Sky, Michel Ocelot a choisi de
laisser toute sa place à la poésie pure, à l’art du bas relief
ou de la tapisserie pour nous conter son histoire.
Privilégiant ainsi un rendu plutôt « 2D », le réalisateur nous
propose de véritables tableaux animés aux couleurs fantastiques.
Le scénario, lui, est imprégné d’une humanité bienvenue au
milieu de films souvent centrés sur l’action. Une fable où
humour, émotion et sentiments moins nobles permettront à
chacun de remettre en question ses propres défauts et surtout
aux enfants d’appréhender des thèmes aussi riches que la
tolérance, la différence, le partage et l’amour sans oublier
de s’émerveiller au passage devant les décors et créatures
exotiques.
2 ans après sa sortie, le film de Michel Ocelot n’a rien
perdu de sa force et de son universalité. À (re)découvrir
sans hésitation.
Un visuel repensé dans le bleus qui habille surétui, jaquette et disque. Menus simples et efficaces avec pop-up accessible pendant le film. Notons par contre l’impossibilité de changer de langue ou d’afficher des sous-titres sans passer par le menu (principal ou pop-up). Le boîtier SteelBook utilisé par les autres titres du catalogue TF1 aurait été du plus bel effet, mais c’est ici Diaphana qui décide. Un deuxième Blu-ray presque parfait pour cet éditeur.
Plus de deux heures de bonus viennent compléter le spectacle,
des bonus tous déjà vus sur les différentes éditions DVD du
film à l’exception de l’épilogue « L’invité aux noces » que l’on
a pu tout de même déjà apprécié dans le DVD Les Trésors cachés de Michel Ocelot.
Le portrait et la conversation avec Michel
Ocelot sont l’occasion d’en savoir plus sur cet artiste-réalisateur,
son bagage, ses influences, ses choix, sa carrière. À
regarder éventuellement à des moments séparés, car la diction
particulière de M. Ocelot peut vite servir de berceuse.
Le making of est un modèle du genre et revient avec
assez de précision sur les différentes étapes des 6 ans de
préparation/fabrication du film.
Les 4 scènes coupées introduites par Michel Ocelot
sont assez courtes et ne présentent pas un intérêt capital.
Les curieux et les enfants pourront s’entraîner au champ arabe
avec le court karaoké de la berceuse.
Le teaser et la bande-annonce du film viennent clôturer
la reprise des bonus DVD/
Comme annoncé plus haut, ce Blu-ray propose un plus par rapport
aux DVD : « L’invité aux noces » qui est une mini-suite et
fin au film imaginée par les enfants d’une école de Beyrouth.
Une très jolie petite histoire à regarder si possible dans la
foulée du film. Cet épilogue profite d’une résolution HD.
Mis à part l’ajout d’un commentaire audio, difficile de faire plus
complet.
Quel bonheur de (re)découvrir cette richesse graphique et cette palette de couleurs si riche en haute définition ! Aucune compression visible à l’horizon, l’encodage est impeccable. Seule ombre au tableau (sur notre matériel de test), un master à 50 images/secondes qui nous donne des tremblements et vibrations dès que l’image rencontre des lignes horizontales heureusement rares…
3 pistes sont ici présentes pour régaler tous les publics. La première est en 5.1 DTS-HD Master Audio et sera forcément celle à privilégier si vous avez l’équipement adéquat. De l’ampleur, de la finesse, des ambiances parfaites, rien à dire. Vient ensuite une stéréo en DTS classique qui fera l’affaire sur un équipement moins costaud mais qui manquera forcément de relief. Enfin, pour les aveugles et malvoyants, une piste stéréo DTS spéciale propose des commentaires descriptifs. Difficile de faire plus complet.