Blanche Neige et les Sept Nains (1937) : le test complet du 4K UHD

S’il n’est pas le pionnier absolu du genre, « Blanche Neige et les Sept Nains » reste un phare dans l’histoire des longs métrages d’animation.

Blanche-Neige est une princesse d’une très grande beauté, ce qui rend jalouse sa belle-mère. Celle-ci demande quotidiennement à son miroir magique de lui dire qu’elle est la plus belle ; mais un jour, le miroir affirme que la plus belle femme du royaume est Blanche-Neige. La reine décide alors de la tuer mais le garde chargé de cette tâche ne trouve pas le courage et abandonne Blanche-Neige dans la forêt. Perdue, à bout de forces, elle échoue dans une maison où habitent sept nains.

IL ÉTAIT UNE PREMIÈRE FOIS…

Quel enfant a pu passer à côté de ce sinistre conte des frères Grimm ? En tout cas, pas Walt Disney ! En pleine gloire grâce à ses courts métrages qui ne rapportaient pas assez d’argent, il pense que l’avenir est aux longs métrages, nous sommes en 1934 et les longs métrages de dessins animés ne sont alors les oeuvres (perdues pour la plupart) que d’une poignée de courageux de par le monde.

Alors un soir, il convoque son équipe d’animateurs et il les stupéfie en leur racontant SA version de Blanche Neige et en jouant tous les rôles. Galvanisés par autant de conviction, ces animateurs n’auront de cesse de rendre ce rêve réel. Mais à l’époque, ce projet est considéré comme une folie et le financement du film sera un véritable parcours du combattant pour obtenir l million et demi finalement nécessaire (une somme considérable à l’époque) pour payer les animateurs, les petites mains qui vont peindre tous les dessins, mais aussi perfectionner et construire la fameuse caméra multiplane permettant d’ajouter de la profondeur de champ dans les décors. Walt Disney ira même jusqu’à hypothéquer sa maison pour boucler le budget.

C’est un soir de décembre 1937 que la première de Blanche Neige et les Sept Nains (Snow White and the Seven Dwarfs) réunira tout le gratin hollywoodien. Début 38, le film sort en salles et c’est le triomphe. Walt Disney, sans le savoir, vient alors d’élever ce « genre » cinématographique au niveau des films avec acteurs dans la mesure où il permet de gagner de l’argent… beaucoup d’argent et n’est plus cantonné aux gags et à la légèreté, mais offre de raconter de grandes et véritables histoires. Il faut dire que Disney a insufflé dans la production et dans les esprits de son équipe, une certaine quantité de références cinématographiques bien senties, allant du Nosferatu, une symphonie de l’horreur de Friedrich Wilhelm Murnau (1921) au Roméo et Juliette de George Cukor (1936), en passant par le Docteur Jekyll et Mr. Hyde de Rouben Mamoulian (1931) ! De quoi s’éloigner suffisamment des Silly Symphonies, fond de commerce de Walt Disney à l’époque, pour attiser la curiosité et changer le regard du grand public sur ce « moyen d’expression » qu’est l’animation.

87 ans plus tard, la fascination reste intacte, les frissons et l’amusement demeurent. C’est toujours frais, les plus jeunes seront certainement impressionnés et bon nombre d’adultes également.

Assez timidement, Walt Disney passe le cap du 4K Ultra HD en France pour ses grands classiques longs métrages animés, avec ce premier titre, qui est aussi le premier long métrage historique du studio. Cette timidité se sent jusque dans cette édition : un boîtier 4K UHD noir tout juste habillé d’un surétui carton avec impression métallisée… on est loin des habits de conte de fées ! Ce packaging contient le 4K Ultra HD du film, ainsi que le Blu-ray exploité depuis 2009.

Comme le disque 4K Ultra HD ne contient aucun bonus, pas même le commentaire audio de Walt Disney présent sur le Blu-ray, c’est ce dernier qui contient l’ensemble des suppléments, qui sont donc toujours les mêmes depuis 2009 :

- le commentaire audio de Walt Disney en VOST ;
- les « premières images » (qui commencent du coup à dater) du film La Princesse et la grenouille ;
- Les coulisses de la production (en VOST) qui regroupe Blanche-Neige revient (8’44”) et 2 scènes coupées (10’35”) ;
- le clip « Some Day My Prince Will Come » par Tiffany Thronton (3’34”) ;
- 3 jeux interactifs ;
- des bandes-annonces Disney… de 2009.

C’est franchement très faible, surtout quand on considère la quantité de bonus disponibles pour ce film, notamment dans l’édition DVD collector de 2001.

C’est à la rubrique image que cette édition 4K Ultra HD de Blanche Neige et les Sept Nains prend tout son sens. Si l’édition Blu-ray de 2009 était déjà une réussite, il s’agit ici d’un nouveau master conçu à partir d’un nouveau scan 4K des négatifs nitrate. Les seuls défauts que l’on pourra trouver dans l’image sont d’origine et l’on remercie Disney de ne pas avoir joué les George Lucas pour effacer ces témoins temporels. Le grain est également préservé et le gain de définition apporté par la 4K est tout simplement merveilleux pour qui aura à coeur de plonger dans les moindres détails de l’image, des coups de crayon autour des personnages aux traces de pinceaux dans les décors. Qui dit 4K UHD, dit HDR, avec ici un « simple » encodage HDR10 qui termine de placer ce nouveau disque bien au-dessus du Blu-ray, avec une richesse qui permet là aussi de profiter de tout l’art des artistes ayant oeuvré sur ce film, tant il subsiste une infinité de teintes dans l’aquarelle des décors et de subtils choix dans les couleurs des personnages.

Si le Blu-ray permet toujours de choisir le mode d’affichage 4x3 avec bandes noires sur les côtés ou le « Disney View » avec bandes colorées et décorées à la place des bandes noires (un mode plus perturbant qu’autre chose), le disque 4K UHD reste simple et affiche le film en 4x3 avec bandes noires.

Après être monté en 7.1 sur le Blu-ray (DTS-HD HRA en VF et DTS-HD MA en VOST), tout le monde redescend en 5.1 sur le 4K Ultra HD (toujours avec les mêmes encodages VF/VOST). Ce nouveau mixage préserve tout de même une scène sonore assez frontale avec quelques effets bien sentis pour certaines ambiances ou pour la musique. Le 7.1 n’était franchement pas nécessaire, mais une absence pourra faire grincer les puristes : la piste mono d’origine, pourtant présente sur le Blu-ray. Un « choix » très curieux qui s’explique difficilement étant donnée la place que propose un tel disque.

Crédits images : © Walt Disney Productions