Dune (2000) : le test complet du Blu-ray

An 10191. L’univers est totalement gouverné par la recherche d’une substance source de vie et de pouvoir : l’Épice. Les alliances entre les différentes puissances se font et se défont dans le seul but d’obtenir cette Épice. Paul est l’héritier de la Maison des Atreides. Son père, Leto, est envoyé sur Dune, la planète-désert, seul endroit où l’on trouve l’Épice, afin d’en surveiller la production. Leto est assassiné, et une guerre se prépare…

Titanesque. S’attaquer à l’adaptation de Dune, la gigantesque saga littéraire de Frank Herbert, était une tâche titanesque, même s’il ne s’agit ici que du premier roman qui contient déjà assez de matériel pour rendre fou n’importe quel réalisateur. Beaucoup s’y sont d’ailleurs cassé les dents pendant près de 10 ans avant que le film Dune de David Lynch puisse voir le jour. C’était en 1984.

Plus de 15 ans après, une équipe de passionnés remet ça. Mais cette fois, le développement va mener tout ce petit monde vers le petit écran. L’avantage : la durée de diffusion. L’on peut alors se permettre de prendre plus de temps pour raconter et montrer bien plus que dans les limites d’un seul long métrage de cinéma.

Et c’est exactement ce qu’a décidé John Harrison tout en gardant à l’esprit de ne surtout pas trahir Herbert, ni froisser les millions de fans de la saga.

20 millions de dollars et 4h30 de film plus tard… du bon et du mauvais. Le roman est fortement respecté, les fans vont même enfin pouvoir visualiser certains endroits ou certaines coutumes qui n’avaient pas encore été matérialisés par le film de Lynch. Le récit reste ainsi prenant, même pour ceux qui en connaissent l’issue. Par contre, côté exécution, il y a largement à redire. Jeu d’acteur outrancier (surtout Ian McNiece qui campe un baron Harkonnen peu effrayant), images de synthèses balbutiantes, incrustations passables… Le summum de l’amateurisme est atteint avec les cycloramas (grandes toiles peintes) qui servent de fonds désertiques à la majorité des scènes en « extérieur » et sur lesquels on peut voir des plis ou les coutures des différents morceaux… Certains décors, énormes, rattrapent ces défauts et nous rappellent que cette production était bel et bien un tour de force pour une production télé du début des années 2000.

On se prend tout de même à imaginer ce que donnerait une adaptation avec les moyens disponibles en 2013…

Tout comme le film de Lynch qui n’est certainement pas exempt de défaut, cette adaptation conserve finalement assez de charme exotique pour se laisser porter par l’univers d’Arrakis et le voyage initiatique du jeune Paul Atréides vers son rôle de libérateur.

Nous sommes loin des digipacks et menus animés en synthèse des premières éditions DVD. Boîtier classique, menus très légers… la composition de la jaquette est assez originale.

Les bonus sont au format DVD et la galette vient d’ailleurs de l’édition triple DVD et porte le numéro 3.

On trouve ici des modules vidéo réalisés par la télé allemande et réunis en deux parties : interview et tournage.

La partie tournage se contente la plupart du temps des images en coulisses sans aucune explication ni aucun commentaire. La partie interview est elle en revanche très bavarde.

Ici aussi on regrettera les bonus de la première édition DVD, séparés eux aussi en deux grands modules, mais avec un montage bien plus dynamique.

C’est évidemment beaucoup plus au niveau de l’image que cette édition Blu-ray était attendue. Et il faut bien admettre que la rémastérisation est plutôt réussie compte tenu du matériau d’origine. Ce sont les plans en intérieur qui en profitent le plus avec une belle définition qui laisse l’occasion d’admirer les détails des costumes et décors. Les plans d’incrustation et d’images de synthèse en revanche, de par le fait qu’ils soient réalisés en vidéo et non sur pellicule, font un peu peine à voir et voient leurs défauts magnifiés par le passage en HD. Une HD en 1080i, il faut d’ailleurs le préciser.

Pour ce qui est du son, pas de jaloux ! En plus de pistes Dolby Digital 2.0 en VF et VOST, le DTS-HD Master Audio est au rendez-vous pour les deux langues. Comme souvent, le mixage de la VF est plus étouffé et moins généreux que la VOST qui offre de beaux effets et de belles basses ici et là.

Crédits images : © Victor Television Productions et Beta Film