Réalisé par Lilly Wachowski
Avec
Mila Kunis, Channing Tatum et Sean Bean
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Née sous un ciel étoilé, Jupiter Jones est promise à un destin hors du commun. Devenue adulte, elle a la tête dans les étoiles, mais enchaîne les coups durs et n’a d’autre perspective que de gagner sa vie en nettoyant des toilettes. Ce n’est que lorsque Caine, ancien chasseur militaire génétiquement modifié, débarque sur Terre pour retrouver sa trace que Jupiter commence à entrevoir le destin qui l’attend depuis toujours : grâce à son empreinte génétique, elle doit bénéficier d’un héritage extraordinaire qui pourrait bien bouleverser l’équilibre du cosmos…
JUPITIÉ
Il est évident qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, ni à tous les coups. Les Wachowski l’ont compris depuis longtemps et, depuis Matrix, se prennent régulièrement des volées de bois vert plus ou moins méritées. La raison ? Un univers (trop) souvent extrême et une profusion d’idées plus ou moins originales et souvent récupérées dans leurs souvenirs de jeunesse ou encore dans la littérature graphique (comic books, mangas…), puis agencées avec une inspiration et un talent fluctuants.
Jupiter, le destin de l’Univers n’échappe malheureusement pas à cette malédiction de la surenchère clinquante et à même tendance à l’amplifier avec la profusion d’éléments que les Wachowski ont voulu y intégrer.
Empruntant tous azimuts au Magicien d’Oz, à Alice au Pays des Merveilles, à l’ensemble de la science fiction cinématographique et même à leurs propres idées (spoiler alert : les humains servent encore de carburant comme dans Matrix), le duo se déchaîne et noie littéralement le spectateur dans une soupe aux limites du digeste, tant aucune cohérence ne se dégage d’un récit auquel aucun des acteurs n’arrive à donner la moindre consistance.
Entre deux « waouh » face à quelques plans d’images de synthèse assez réussis, on est surtout enclin à bailler et à se dire qu’il y a plus de matière concrète dans un épisode de Metal Hurlant que dans deux heures de Jupiter, le destin de l’Univers (merci la France pour ce titre à rallonge pompeux).
Et en parlant de pompeux, même le compositeur Michael Giacchino, pourtant très doué, nous submerge d’une musique envahissante et sans âme… à l’image de ce film qui ne bouleversera justement pas le destin de l’Univers.
Cette édition propose le film sur Blu-ray uniquement, dans un boîtier « éco » à l’intérieur ajouré pour économiser du plastique. Un leaflet intégré permet de récupérer la copie digitale du film au format UltraViolet en VF et VO sans sous-titre français. Les menus sont à l’image du catalogue Warner actuel, simple, fixe, sonorisé et à base d’icônes.
Une petite heure de suppléments, composée de 7 modules thématiques, à se mettre sous la dent si l’on ne craint pas une nouvelle fois la langue de bois et la brosse à reluire que chacun sert à sa façon. On parle beaucoup, on explique un peu, et la part d’information réellement pertinente pourrait tenir en 20 minutes. Que l’on aime ou pas le film, le travail de conception et de production assez colossal méritait bien le Maximum Movie Mode que Warner semble avoir définitivement laissé tomber.
Si il y a bien une chose à sauver dans Jupiter, le destin de l’univers, c’est la photographie signée John Toll (Cloud Atlas, Vanilla Sky, La Ligne Rouge, Braveheart) et ses images souvent grandioses. Ce Blu-ray les restitue à la perfection et ne perd aucune occasion de prouver la valeur du support, que ce soit dans les larges plans spatiaux ou lors des scènes mouvementées à l’action hystérique.
Sans matériel adéquat pour la tester, impossible d’évaluer pleinement la piste Dolby Atmos 11.1 de ce Blu-ray. Encodée en Dolby TrueHD, elle passe cependant en 7.1 sur les matériels compatibles. On en prend alors plein les oreilles, notamment dans les basses qui secouent toute la pièce ou dans les ambiances spatialisées promptes à vous faire tourner la tête plus d’une fois et à immerger l’audience dans un déluge de sensations sonores.
Réduite à du Dolby Digital 5.1 et nanti d’un mixage aplatissant bon nombre d’ambiances, la VF est une fois de plus à éviter, à moins de vouloir amputer le spectacle de la moitié de son impact.
Crédits images : © Warner Bros.