Réalisé par Mark Osborne
Édité par Paramount Pictures France
C’est l’histoire d’une histoire. C’est l’histoire d’une petite fille, intrépide et curieuse, qui vit dans un monde d’adultes. C’est l’histoire d’un aviateur, excentrique et facétieux, qui n’a jamais vraiment grandi. C’est l’histoire du Petit Prince qui va les réunir dans une aventure extraordinaire.
L’ESSENTIEL EST INVISIBLE POUR LES YEUX
Un drôle de paradoxe pour un film d’animation… Mais il ne faudra pas chercher à trouver ici une adaptation fidèle du texte de Saint-Exupéry, mais plutôt à sentir que Mark Osborne a voulu l’interpréter et mettre en images tantôt modernes, tantôt artisanales, une des idées principales du livre : garder son âme d’enfant et l’entretenir.
Usant d’un manichéisme graphique aussi osé que réussit, le réalisateur de Kung Fu Panda confirme tout le bien que l’on pensait déjà de lui en offrant au Petit Prince un superbe tremplin vers les générations abreuvées d’images synthétiques. Car dans son film, le monde des adultes est en synthèse (avec une animation tout de même soignée à l’extrême) et le monde poétique du Petit Prince en animation image par image avec des matériaux bruts. Le contraste est saisissant et la différence d’émotions véhiculées par les deux techniques flagrante. Il n’est pas question ici de remettre en question les incroyables talents qui officient chez Pixar, Blue Sky, DreamWorks et les autres, mais il faut bien admettre qu’il se dégage une chaleur encore inégalée dans les mouvements de ces morceaux de papiers, de cartons et de terre…
Même si on peut y trouver quelques scènes « d’action » vers la fin, Le Petit Prince n’est pas un film à grand spectacle mais bien à grandes émotions qui pourraient même dérouter les plus jeunes spectateurs et toucher profondément les adultes. C’est en tout cas une belle occasion de dialoguer avec les enfants à l’issue du film, car il y réside une matière qui dépasse largement le cadre du divertissement contrairement à bon nombre de films actuellement destinés à la jeunesse qui se gobent comme des pop-corns et s’oublient aussi vite. Personnellement, je ne suis pas prêt d’oublier celui-là…
L’affiche du film aux teintes bleues a viré au jaune solaire pour la jaquette de ce Blu-ray logé dans un boîtier Blu-ray classique de couleur blanche.
Le menu est fixe et muet, présentant une navigation très simple sur fond d’affiche du film.
Pas de copie digitale, ce qui est une habitude chez Paramount.
La partie suppléments est malheureusement très très courte pour un film qui a demandé autant de travail et a nécessité les talents d’artistes de deux techniques différentes d’animation.
L’animation du film s’est faite sur les dialogues anglais du film , mais c’est la version française qui est mise en avant dans Les coulisses du doublage, une featurette gentillette avec Florence Foresti, André Dussollier et les deux jeunes acteurs.
Seul vrai moment en coulisses, L’histoire d’une histoire donne la parole à l’équipe du film et à Mark Osborne en particulier qui souligne le paradoxe de la phrase L’essentiel est invisible pour les yeux et le fait d’en faire un film. Les deux techniques d’animation sont très légèrement détaillées ici, mais c’est vraiment trop court et frustrant.
On termine par le clip de la chanson de Camille et deux galeries photos qui donnent à voir les superbes dessins préparatoires du film.
Encore un bel exemple de ce que le Blu-ray est capable de restituer et ce dans diverses conditions. Lignes droites et quasiment monochromes du début ; douceur, couleurs et textures détaillées de la maison de l’aviateur ; puis chaleur, rugosité et imperfections des animations en volume ; rien n’échappe à l’encodage AVC appliqué sur un master impeccable aux lumières et couleurs splendides.
Il faut attendre un film français pour avoir une piste HD chez Paramount… C’est ainsi que Le Petit Prince profite d’un encodage Dolby TrueHD 7.1 en VF et VOST. Les deux mixages sont quasiment identiques avec des dialogues toujours un peu plus secs en français. Le reste de la bande sonore est un festival d’ambiances finement réparties sur tous les canaux, y compris celui réservé aux basses. L’immersion dans les différents univers dépeints pas le film est immédiate.
Crédits images : © 2015 - Onyx Films, Orange Studio, On Entertainment