Réalisé par Duncan Jones
Avec
Travis Fimmel, Toby Kebbell et Paula Patton
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Le pacifique royaume d’Azeroth est au bord de la guerre alors que sa civilisation doit faire face à une redoutable race d’envahisseurs : des guerriers Orcs fuyant leur monde moribond pour en coloniser un autre. Alors qu’un portail s’ouvre pour connecter les deux mondes, une armée fait face à la destruction et l’autre à l’extinction. De côtés opposés, deux héros vont s’affronter et décider du sort de leur famille, de leur peuple et de leur patrie…
Son pesant d’Orcs
Après des débuts pas toujours heureux (Le Pôle Express et ses acteurs-zombies) la MoCap (contration de Motion Capture) fait désormais des merveilles. Après le Gollum du Seigneur des Anneaux ou les primates de La planète des singes, les Orcs de Warcraft : le commencement sont une preuve supplémentaire que cette technologie est désormais mûre et qu’elle permet de donner vie aux créatures les plus formidables tout en profitant de l’expérience corporelle et artistique des acteurs, et plus seulement de leur seule voix. Ces grandes baraques pleines de muscles sont en effet stupéfiantes de réalisme, jusque dans le moindre tressaillement de muscle, de paupière ou dans les regards qui ont gagné en vivacité. Un travail technique et graphique exemplaire signé par la société ILM (fondée par George Lucas) qui accouche finalement de l’un des seuls éléments marquants de ce Warcraft.
Il y a pourtant définitivement là une belle matière, portée par Duncan Jones (fils de David Bowie) que l’on avait croisé jusque là dans des productions cent fois plus modestes (le remarquable Moon - La face cachée et le très satisfaisant Source Code). Une matière qui ravira sans aucun doute les fans du jeu World of Warcraft dont elle est issue, et qui pourra facilement remporter l’adhésion des fans d’heroic fantasy de tous poils.
Mais face à cet affrontement Orcs/Humains, on se prend à rêver d’un film uniquement composé de créatures imaginaires tant la partie humaine du film reste trop souvent propre et fade. La faute sans doute à un casting vraiment très sage et résolument jeune.
Un portail magique, des créatures, des mages, une force maléfique, un affrontement titanesque, des sacrifices héroïques … les ingrédients d’une bonne partie de jeu de rôle sont là pour qui ne prendra pas trop au sérieux cette nouvelle tentative d’adaptation d’un jeu vidéo au cinéma, exercice définitivement casse-gueule et très rarement couronné de succès, mais qui ne devrait pas non plus trop mettre en péril la carrière de Duncan Jones dont le film a été certes un gros four aux États-Unis, mais a également trouvé son public dans le reste du Monde, notamment en Chine.
Il faudra par contre songer à laisser le compositeur Ramin Djawadi (Game of Thrones (Le Trône de Fer)) se reposer, car son inspiration est visiblement restée coincée ailleurs, entre Westeros et Westworld…
Les premiers exemplaires Blu-ray de Warcraft : le commencement sont proposés dans un boîtier SteelBook réversible, à savoir qu’il présente deux faces (deux personnages) pour qui voudra admirer l’un ou l’autre sur son étagère. Les deux personnages (l’Orc Durotan et l’humain Anduin Lothar) se retrouvent également sur la surface interne du SteelBook dans des portraits différents. La galette signée Universal ne présente rien de particulier en ce qui concerne les menus qui restent sur le même modèle depuis les premiers Blu-ray de l’éditeur. Deux leaflets sont insérés dans le SteelBook : celui de la copie digitale (VF SD en streaming et VF/VO HD en téléchargement) qui sert également de support au code de fidélité du studio, et un autre proposé par l’éditeur de jeu vidéo Blizzard qui offre 3 codes de téléchargement pour récupérer le jeu World of Warcraft ainsi que les personnages sorciers Gul’dan chez les Orcs et Medivh chez les humains.
Un peu plus de deux heures de suppléments sont à disposition
sur ce Blu-ray de Warcraft : le commencement :
- les 11 scènes coupées ou en version longue n’apportent
pas énormément et ne cumulent que 13 minutes, pas de quoi se
sentir lésé.
- le bêtisier est aussi court que communicatif et laisse
une premier fois entrevoir le mélange écrans verts/décors réels
qui laisse pantois face aux images finales.
- World of Warcraft sur pellicule est un making of très
classique et très promotionnel tronçonné en 6 featurettes qui
abordent bien trop brièvement les aspects artistique et
techniques de la conception du film. Il y a pourtant matière
à parler et expliquer pendant des heures sur ce travail
souvent titanesque.
- La communauté de Warcraft est un hommage à la véritable
communauté de fans du jeu vidéo qui ont largement attendu et
apporté leur soutien au film.
- Warcraft : Liens de fraternité est un comic book en
5 chapitres (et en avant-première en France puisqu’il ne
sort en librairie que début novembre 2016) qui se feuillette
tout seul avec les dialogues joués par des acteurs en
voice-over (VOST). Sur presque une heure, cette
bande-dessinée-animée relate une histoire qui se déroule 20
ans avant l’action du film.
- Warcraft : L’expérience Madame Tussauds nous fait
visiter l’exposition dédiée au film mise en scène dans le
célèbre musée londonien. L’occasion d’assister à la conception
et la fabrication des célèbres statues de cire.
- ILM : Derrière la magie de Warcraft n’est qu’un très
maigre aperçu du talent des artistes de la célèbre société
d’effets spéciaux de George Lucas. Sans aucun commentaire ni
la moindre explication, ce montage de scènes « avant/après »
démontre à quel point les images du film sont en réalité
composées d’innombrables couches et éléments.
- La bande-annonce de Warcraft - 2013, qui sert
également en partie d’introduction au film, est en fait une
séquence test conçue pour le Comic Con de la même année, alors
que le film n’était même pas réellement en production. Le
résultat était déjà fort encourageant.
Tournée intégralement en numérique au format 3.4K et mastérisé en 2K, Warcraft : le commencement offre des images très riches de textures, de détails et de couleurs très franches, voire fluo pour certains effets spéciaux. La définition exemplaire de ce Blu-ray saute aux yeux dans les moments de calme (les gros plans sur les Orcs), tandis que l’encodage AVC montre son talent dans les scènes de bataille ou les séquences aux effets vaporeux en ne laissant apparaître aucun artefact de compression.
Après avoir longtemps proposé des pistes VF en DTS standard, Universal rétrograde la langue de Molière au Dolby Digital 5.1, bien souffreteux pour un tel film en Blu-ray. La raison est qu’il faut laisser la place au Dolby Atmos de la VOST (compatible Dolby TrueHD 7.1 pour les installations non conformes au format Atmos). En 7.1 justement, la VOST montre déjà de quoi elle est capable, avec des basses abyssales et une directivité très dosée et peu démonstrative, ainsi que des dialogues toujours nets et précis.
Crédits images : © Universal Pictures