Réalisé par Morten Tyldum
Avec
Jennifer Lawrence, Chris Pratt et Michael Sheen
Édité par Sony Pictures
Alors que 5000 passagers endormis voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains…
Un jour sans fin
La Science Fiction profite définitivement d’un regain d’intérêt à Hollywood et vient se mêler aux autres genres pour donner des films hybrides qui tentent de ratisser un public plus large. Dans le cas de Passengers, on vise clairement la romance (avec deux acteurs à la bankabilité galopante), mais sans oublier d’y mixer suspense et réflexion philosophique.
Ce scénario qui empreinte à Seul au monde, Un jour sans fin et même à WALL-E (qui prête également son compositeur Thomas Newman) est signé Jon Spaihts, un habitué de la SF en tous genres puisqu’on le retrouve derrière les histoires de The Darkest Hour, Prometheus ou encore Doctor Strange. Mais si ces « sources » sont facilement identifiables, c’est justement parce que la trame de Spaihts ne brille ni par son originalité, ni par sa faculté à surprendre. Un bon gros fil blanc maintient toute cette histoire qui se déroule comme le prévoit rapidement le spectateur.
Pour chercher la surprise et l’originalité, il faut plutôt se concentrer sur la partie visuelle du film et sur la performance de ses deux acteurs principaux. De la forme du vaisseau aux effets parfois spectaculaires (l’eau de la piscine en apesanteur) en passant par les designs intérieurs, Passengers possède une grande classe graphique dans laquelle évoluent deux comédiens qui poussent leur jeu dans un registre intime inattendu. Chris Pratt, notamment, que l’on connaît surtout pour des rôles d’hommes sûrs et confiants (Les Gardiens de la Galaxie, Jurassic World, Les 7 mercenaires), porte toute la première partie du film seul et montre une capacité à s’effondrer qui rappelle la performance de Tom Hanks dans Seul au monde. Jennifer Lawrence (Happiness Therapy, Hunger Games, X-Men - La Prélogie : X-Men : Le commencement + X-Men : Days of Future Past + X-Men : Apocalypse), elle, continue de crever l’écran avec un talent insolent qui lui permet de passer avec le plus grand naturel de l’inquiétude à la joie en passant par la rage la plus noire.
Si ce voyage spatial n’est donc pas taillé pour marquer les esprits, il a au moins le mérite d’avoir une classe folle et de ne pas ennuyer le spectateur en manque d’une SF plus « calme ». Une nouvelle mise en forme réussit pour Morten Tyldum après Imitation Game, mais qui aurait mérité un fond moins évident.
Profitant d’une quadruple sortie vidéo (DVD, Blu-ray, combo 3D et combo UHD), Passengers joue la sobriété avec cette édition Blu-ray + copie digitale. Boîtier standard et surétui, pas de fioriture et une jaquette claire et complète, malgré l’omission du standard Auro-3D sur le surétui uniquement.
Si elle n’évite pas la pommade et la brosse à reluire, la partie suppléments aborde suffisamment d’aspects pour ne pas ennuyer et même divertir.
On commence avec 8 scènes coupées assez intéressantes car elles montrent certaines pistes inexplorées. Puis une première featurette dégoulinante de superlatifs nous présente le casting du film qui, s’il n’est pas énorme, ne se cantone pas au duo Pratt/Lawrence. Puis, L’espace à l’écran, Sur le tournage avec Chris Pratt et La création de l’Avalon s’attaquent vraiment aux coulisses et bien évidemment aux effets spéciaux, qu’ils soient visuels (images de synthèse fabuleuses) ou réels (décors grandioses).
On arrive déjà à la fin avec un inévitable bêtisier et 4 fausses publicités vantant les mérites de la Homestead Company et de ses voyages interstellaires vers ses colonies.
Captées en 6.4K et masterisées en 4K, les images signées Rodrigo Prieto (Silence) feront le bonheur de ceux qui sont équipés pour l’UHD, mais elles font déjà merveille sur ce Blu-ray AVC qui porte à la perfection toute leur luminosité et leur définition. Cette dernière permet par ailleurs de profiter de fonds spatiaux très détaillés.
Là où d’autres éditeurs hésitent plutôt entre DTS-X et Dolby Atmos, Sony Pictures continue d’expérimenter la piste de l’Auro-3D (voir notre article). Encore assez peu répandu, ce format qui peut positionner le son selon 13.1 canaux, est ici proposé pour la VOST. Pas d’inquiétude si votre installation n’est pas 100% Auro-3D (comme celle de ce test d’ailleurs), car cette piste est portée par un encodage DTS-HD Master Audio 5.1 qui propose déjà un spectacle très convaincant avec des ambiances finement enveloppantes et des basses à tout casser.
Proposée sur une piste DTS-HD MA 5.1 native, la VF est un peu moins percutante et moins profonde, surtout dans les moments de dialogues qui sonnent assez plat.
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