Réalisé par André Øvredal
Avec
Emile Hirsch, Brian Cox et Ophelia Lovibond
Édité par Wild Side Video
Quand la police leur amène le corps immaculé d’une jeune fille inconnue, surnommée alors Jane Doe, Tommy Tilden et son fils, tous deux médecins légistes, pensent que l’autopsie ne sera qu’une simple formalité. Au fur et à mesure de la nuit, ils ne cessent de découvrir des choses étranges et inquiétantes à l’intérieur du corps de la défunte. Alors qu’ils commencent à assembler les pièces d’un mystérieux puzzle, une force surnaturelle fait son apparition dans le crématorium…
MALÉDICTION EN SOUS-SOL
Devant la pluie de films d’horreur de ces dernières années, il est forcément difficile de faire son trou, surtout pour une production indépendante comme The Jane Doe Identity (The Autopsy of Jane Doe qui n’avait nullement besoin d’être « traduit » par un autre titre en anglais). Mais là où le budget sera limité, surtout pour la promotion, ce seront surtout les idées, le cadre, le rythme et les acteurs qui feront la différence avec les productions actuelles et leurs recettes horrifiques qui commencent à sentir la naphtaline.
C’est pourtant manifestement dans les vieux pots qu’André Øvredal (Troll Hunter) est venu faire sa très bonne soupe. Le décor pour commencer, n’est pas la morgue clinique et immaculée à laquelle toutes les séries policières du moment nous ont habitué. La morgue des Tilden, père et fils, est vieillotte, brunie et patinée par le temps, et semble tout droit sortie d’un film des années 80. Puis, la direction photo, utilise elle, tous les artifices connus pour faire sursauter le spectateur, mais avec une efficacité redoutable et une montée progressive d’adrénaline d’autant plus efficace que le film s’ancre tout d’abord dans un quotidien très tangible et très naturel pour glisser ensuite bien fermement dans l’angoisse, le surnaturel et l’horreur. Jeux de miroirs, angles morts, éclairages vacillants, une tempête qui s’amplifie à l’extérieur… tout les ingrédients d’un bon vieux slasher movie maléfique sont là, avec tout de même une touche de modernisme bien présente dans le traitement du fameux corps de Jane Doe (ce nom est donné aux US aux corps non-identifiés - John pour les hommes). Celui-ci profite de techniques d’effets spéciaux récentes et d’avancées techniques colossales dans la représentation d’un corps humain et de son intérieur… c’est cru et d’autant plus saisissant de réalisme.
Tels deux Sherlock Holmes qui remontent le fil de l’histoire de cette jeune femme au fur et à mesure que l’autopsie avance, les deux personnages principaux vont s’enfoncer peu à peu dans un cauchemar macabre.
Les deux Sherlock en question sont impeccablement interprétés par Brian Cox (Jason Bourne, Deadwood) et Emile Hirsch (Into the Wild, The Girl Next Door), parfaitement appairé en père et fils dont la relation et les histoires personnelles vont venir s’entremêler au mystère de Jane Doe dont la plastique appartient à la jeune Olwen Kelly qui parvient à créer la fascination et l’angoisse sans bouger une paupière.
Son approche a beau être assez classique dans la forme, tous les ingrédients de The Jane Doe Identity fonctionnent à merveille et son fond ravira les amateurs du genre, tout comme il a déjà conquis les publics et jurys de nombreux festivals qui l’ont récompensé.
Testée sur check-disc, l’édition finale propose un boîtier Blu-ray glissé dans un surétui. Menus personnalisés et soignés, nous sommes bien chez Wild Side qui co-édite ce film avec F.I.P.
Astucieusement intitulé Dans les entrailles de Jane Doe, le seul bonus du disque donne la parole aux producteurs, au réalisateur, à Brian Cox et Emile Hirsch, et d’autres membres de l’équipe du film. Genèse du film, préparation, et tournage sont abordés et entrecoupés d’images du film. Les plus curieux auraient apprécié un petit tour du côté des ateliers d’effets spéciaux.
Superbe encodage vidéo ! Contrastées, lumineuses, parfaitement définies, les images de The Jane Doe Identity participent à merveille à l’immersion du spectateur dans cette enquête médico-horrifique. Les détails méticuleux sur les corps sont criants de vérité.
Double piste VF/VOST en DTS-HD Master Audio 5.1 parfaitement balancée. L’ambiance sonore suit de très près le cadre et n’offre pas d’effets trop lointains ou trop évidents. Les basses ronronnent agréablement. La VF est mixée un poil plus percussive avec des dialogues plus secs et moins ancrés dans l’espace du film, mais rien de dérangeant pour se laisser prendre par l’angoisse.
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