Réalisé par Nacho Vigalondo
Avec
Anne Hathaway, Jason Sudeikis et Austin Stowell
Édité par TF1 Studio
Gloria, la trentaine, découvre qu’elle a la capacité de contrôler mentalement une créature titanesque qui terrorise la Corée. Afin d’empêcher toutes nouvelles destructions, Gloria doit déterminer pourquoi son insignifiante existence a un impact si colossal sur le monde…
CUITEZILLA
Ce que ne dit pas ce synopsis, c’est que Gloria est à un moment charnière de sa vie, sans travail, dans une relation conflictuelle avec son petit ami et rongée par un alcoolisme qui lui coupe les jambes et l’empêche de prendre sa vie en mains. Tel un miroir, cet extraordinaire concours de circonstances qui l’amène à « contrôler » ce kaiju cornu, va lui permettre de prendre conscience que sa propre déchéance ne l’entraîne pas seule dans la destruction.
Dans la rubrique quasiment inclassable, voici donc Colossal, un ovni américano-hispanique sorti chez nous directement en vidéo, ce qui est bien dommage tant ses qualités sont nombreuses. L’originalité de la forme, bien évidemment, fait de Colossal un spectacle d’une grande fraîcheur, teinté d’émotions vraies. Les effets spéciaux, tout à fait dignes, assurent l’étonnement et une certaine poésie. Mais ce que l’on retient avant tout, ce sont les performances des deux acteurs principaux.
En tête, Anne Hathaway qui, à la recherche d’un scénario bizarre, a été largement servie ! L’actrice caméléon qui peut passer des Misérables à Interstellar en passant par Batman - The Dark Knight Rises est formidablement touchante dans ce rôle de jeune femme paumée au destin hors du commun.
En face, Jason Sudeikis joue lui aussi les caméléons en mettant les pieds dans un registre sombre et ambigüe, bien loin des pantalonnades de la saga Comment tuer son boss ? ou des délires de Les Miller, une famille en herbe. On le savait donc doué pour la comédie, mais il s’avère excellent dans le tourment.
Aux commandes de Colossal, se trouve Nacho Vigalondo, plus ou moins remarqué pour le déjà original Timecrimes et Open Windows, plus conventionnel. Le réalisateur espagnol, fort d’une filmographie chargée en courts métrages, trouve ici le bon rythme, entre éléments humains et événements fantastiques, et offre un terrain de jeu fabuleux aux acteurs et aux spectateurs qui dérouleront en même temps les raisons et conséquences de ce jeu de marionnettes géantes.
Testé sur Blu-ray sans packaging, Colossal est édité par TF1 Studio (que l’on peut déjà saluer pour cette proposition direct-to-video) dans un boîtier Blu-ray classique, accompagné de la copie digitale du film.
Pour seul bonus, un making of/featurette qui semble prendre les acteurs au saut du lit, ou en tout cas en pleine concentration, tant ils ont l’air d’être ailleurs. On y apprend tout de même comment ce drôle de scénario est arrivé jusqu’à eux et comment le réalisateur à imaginé cette histoire.
Captées en Super 16, les images de Colossal conservent un ton automnal tout le long du film, une sorte de teinte nostalgique, sans doute liée à l’état interne du personnage principal. L’encodage AVC du Blu-ray se charge avec grâce de ce matériau et le restitue impeccablement, avec des contrastes fins et une définition aux petits oignons.
Côté son, deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1 sont au rendez-vous, comme toujours chez TF1, avec une large préférence pour la VOST, son naturel et sa profondeur, surtout lors des dialogues. Le reste du mixage est assez similaire sur les deux pistes avec des ambiances discrètes qui se réveillent un peu lors des séquences de kaijus et des basses bien senties.
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