Réalisé par Hayao Miyazaki
Édité par Buena Vista Home Entertainment
Il y a tout de même un aspect bien particulier de Miyazaki qui
mérite d’être souligné, c’est sa capacité à ne pas se poser les
questions embarrassantes que se posent bon nombre de réalisateurs
quant à l’impact de tel ou tel élément narratif. Miyazaki le répète
assez : il fait ses films avec son coeur et n’y met que ce qu’il a
envie d’y trouver au moment où il les réalise.
Alors bien sûr, arrivé déjà à son 9ème long métrage, on commence
à détecter bon nombre de thèmes qui lui sont chers et bon nombre
d’élément qu’il affectionne au point de les placer dans presque
tous ses films (une jeune héroïne par exemple).
Mais comme il n’est pas non plus homme à se reposer sur ses
lauriers, il continue de puiser dans tout ce qui l’entoure de
nouvelles idées, de nouvelles fantaisies, de nouveaux thèmes
humains, fantastiques, dramatiques, poétiques et magiques.
Malgré son côté « compilation Miyazaki » Le Château Ambulant
n’en n’oublie donc pas de renouveler le plaisir infini que procure
la découverte d’un nouveau film d’Hayao Miyazaki.
Que ce soit la richesse de l’histoire (qui s’étale tout de même sur
près de 2 heures) ou la richesse graphique, tout ce qui fait qu’un
film de Miyazaki est inoubiable est bel et bien présent sous une
forme qui continue à tendre vers la perfection.
Si vous ne l’avez pas encore vu, c’est le moment d’en prendre
plein les yeux et la tête, que ce soit entre adultes ou avec des
enfants qui vous parleront de Calcifer pendant des semaines…
Franchement, heureusement que le film est l’élément le plus important dans l’achat d’un DVD ! Car sinon, celui-ci ne présenterait pas grand intérêt. Menus fixes et silencieux en 4/3, absence de la version anglaise, sous-titres toujours trop hauts, bonus peu réjouissants, packaging banal… D’accord que le flacon importe peu pourvu qu’on ai l’ivresse, mais tout de même, du Chanel n°5 livré dans une bouteille de Destop, ça fait mal !
Les bonus sont tous réunis sur le second DVD mais comme de plus
en plus souvent avec la collection Ghibli, il n’y a pas de quoi
sauter au plafond…
Les fondus retrouveront pour commencer, le désormais sempiternel
storyboard intégral du film.
Les connaisseurs avertis en effets spéciaux apprécieront le mini
making of sur les différentes techniques utilisées par les artistes
du studio Ghibli. Ce document montre d’ailleurs à quel point ils
maîtrisent à la perfection des outils que des studios comme DreamWorks
ou Disney peinent encore à appréhender… Attention cependant ici
au vocabulaire très technique qui pourra perdre bon nombre de non-initiés.
Une collection de bandes-annonces et spots TV termine la première page de
bonus
La deuxième page est consacrée à … Pixar ?! La raison est simple :
aux Etats-Unis, c’est le studio de John Lasseter qui dirige les
adaptations des films Ghibli en langue anglaise. On se retrouve donc
ici avec deux reportages japonais : l’un sur la venue de Miyazaki dans les
locaux de Pixar accompagné d’une interview d’un John Lasseter qui nous
livre des propos pré-machés aux limites du supportable ; l’autre
est une interview de Pete Docter (superviseur des acteurs américains lors du
doublage) qui offre pour sa part un discours plus frais et enthousiaste mais
sans grand intérêt non plus… Ajoutons pour enfoncer le clou que la
fameuse version anglaise dont il est question maintes fois dans ces reportages
n’est même pas présente sur ce DVD !!!
Pas de making of, pas d’interview de Miyazaki, rien sur la fabuleuse musique
de Hisaishi, rien sur le roman qui a inspiré le film… étant donné la notoriété
grandissante de Miyazaki en dehors du Japon et le très bon score du film
au box-office, on reste sans voix devant un tel manque d’imagination…
La qualité de l’encodage est parfaite ! Les images sont splendides et l’on se prend déjà à rêver de les revoir en haute définition pour dire définitivement adieu aux quelques scintillements et vibrations qui subsistent ici du fait de la définition verticale maximum du DVD.
Fabuleuse piste DTS en français, dommage que la VO japonaise (déjà très très riche) doivent se contenter du DD5.1 … Mais surtout, où est la « fabuleuse version anglaise » dont les bonus nous ont rabattus les oreilles ??? Il y avait pourtant là une belle distribution à découvrir (Lauren Bacall, Christian Bale et Billy Crystal entre autres) !