Réalisé par David Hand
Édité par Walt Disney France
Blanche Neige. Quel enfant a pu passer à côté de cette histoire
des frères Grimm ? En tout cas, pas Walt Disney ! En pleine
gloire grâce à ses courts métrages qui ne rapportaient pas assez
d’argent, il pense que l’avenir est aux longs métrages, nous sommes
en 1934 et aucun long métrage de dessins animés n’existe encore.
Alors un soir, il convoque son équipe d’animateurs et il les
stupéfie en leur racontant sa version de Blanche Neige et en
jouant tous les rôles. Galvanisés par autant de conviction, ces
animateurs n’auront de cesse de rendre ce rêve réel. Mais à
l’époque, ce projet est considéré comme une folie et le financement
du film sera un véritable parcours du combattant pour obtenir
l million et demi finalement nécessaire (une somme considérable
à l’époque).
C’est un soir de décembre 1937 que la première du film réunira
tout le gratin hollywoodien. Début 38, le film sort en salles et
c’est le triomphe. Walt Disney, sans le savoir, vient alors d’établir
ce « genre » cinématographique au niveau des films avec acteurs dans la
mesure où il n’est plus cantonné aux gags et à la légèreté et permet
désormais de raconter de vraies histoires. 63 ans plus tard, et 7
sorties en salles au compteur, Blanche Neige s’offre un écrin digne
de sa gloire.
L’histoire est celle de la belle et douce Blanche Neige aux lèvres
rouges comme la rose, aux cheveux noirs comme l’ébène et à la peau
blanche comme la neige. Mais cette beauté fait de l’ombre à celle de
la Reine. Cette dernière décide alors que Blanche Neige doit mourir.
Epargnée par l’homme de main de la Reine, Blanche Neige se réfugie
dans une petite cabane au beau milieu de la forêt, cabane qui
appartient à 7 nains qui ne tardent pas à rentrer du boulot…
C’est toujours frais, les petits seront ravis et bon nombre de
grands également
Packaging digipack très classe. Très jolie sérigraphie.
Les menus sont plus que réussis puisqu’en plus d’être assez joli, le
menu principal est décrit oralement par le miroir magique qui vous
sert de premier hôte. Le chapitage est présenté sur un grimoire.
Les transitions par le miroir sont un peu longues mais peuvent être
évités d’un coup de « next » sur la télécommande. Le miroir, encore lui,
ne manquera pas de vous rappeler gentiement à l’ordre si vous vous
endormez justement sur la télécommande.
Grande et bonne nouvelle pour les fans exigeants : le seamless branching
qui permet en fonction de la langue du film choisie de voir les textes,
couverture du livre de conte, titre du film ou encore les noms des
nains sur leurs lits dans la bonne langue ! Car il faut savoir que déjà
avec ce film, Walt Disney avait exigé que chaque pays dans lequel serait
diffusé le film devait avoir les textes dans la langue de ce pays.
Une première pour ce DVD, c’est la visite guidée des suppléments
effectué par Pierre Tchernia en français et par Angela Lansbury
(l’Apprentie sorcière et la série Arabesque) en anglais après une
très courte introduction de Roy Disney. Cette visite de 15 minutes
explique ce que sont les différents bonus en montrant quelques
extraits. Chose bizarre, cette présentation enchaîne toute seule sur
le jeu dans la mine des nains.
Les nouveaux venus dans le monde du DVD risquent bien d’attraper le
virus des bonus grâce à cette visite guidée.
Le (trop) court making of du film donne tout de même un très
bon aperçu des coulisses du tournage.
Le commentaire audio de ce DVD est tout simplement incontournable !
Introduit par Roy Disney, c’est John Canemaker (un grand spécialiste
du film d’animation) qui « accompagne » Walt Disney en personne dans ce
commentaire. Vous avez bien lu ! Walt Disney, en grand maniaque de
l’archivage a fait conserver des bandes sur lesquelles il enregistrait
ses propres interviews. Les fragments montés ici sont issus de la
douzaine d’heures de bandes enregistrées sur une période de 30 ans.
De part les connaissances de John Canemaker et les anécdotes de
Walt Disney, ce commentaire audio est un véritable document de grande
valeur à lui tout seul. On y apprend par exemple que les anglais
avait censuré le film (déjà à l’époque !) pour sa « violence »…
2 bonus musicaux ferment la marche :
- le clip vidéo de la célèbre chanson « One Day My Prince Will Come »
interprété pour l’occasion par Barbra Streisand sur des images du film;
- le karaoké du nom moins célèbre « Hé-Ho » des 7 nains en français ou
en anglais en fonction de la langue choisie à l’accueil du DVD.
Vous en voulez encore ? Est-ce que 3H40 de bonus supplémentaires
vous irait ? Alors direction le deuxième disque ! Et encore, dans
cette durée n’est pas compris le temps passé sur les quelques 567
dessins et photos !
Le deuxième disque est lui aussi introduit par Pierre Tchernia.
Le menu est composé de 5 « mondes » et d’une pomme. Les 5 mondes
sont ceux décrit ci-dessous et la pomme à l’avantage de mettre à plat
ces 5 mondes sur une seule page pour un accès plus simple.
Le chaudron mène au DONJON DE LA REINE dans lequel on trouve
les concepts abandonnées, des scènes à l’état de storyboards et layouts
accompagnés de bandes sonores : une version alternative de la rencontre
entre Blanche Neige et le prince, une version très « Fantasia » de la
chanson « Un jour… » et la capture du prince par les gardes de la
reine qui tombait amoureuse du prince dans une des versions du scènario.
On trouve également ici un documentaire sur les 3 restaurations du
film (1987, 1993 et 2000).
LE PUIT AUX SOUHAITS propose un peu de lecture avec la
biographie de Walt Disney (qui s’arrête en 39), le journal
de la production du film et le conte original des frères Grimm.
Le tout est très instructif.
Au fond du puit, vous trouverez 4 comparaisons storyboard/film.
LE CHATEAU DE LA REINE pourrait s’appeler la « salle de torture
pour télécommande » car il abrite les galeries de dessins. Et il faut
voir la taille des galeries ! Avant chaque galerie, une option
permet d’obtenir un commentaire audio sur les dessins marqués d’une
pomme. Les galeries sont composées de murs sur lesquels sont accrochés
un maximum de 8 tableaux. Pour certains de ces murs, un commentaire
général est diffusé.
Ces galeries (dont les détails se trouvent sur la fiche)
présentent des croquis préparatoires, des décors et des banques de
recherches sur les personnages du film.
Plusieurs documentaires viennent compléter ces immenses archives :
un sur la composition de l’image, un sur le court métrage « Le vieux
moulin » qui servit de test aux animateurs pour des rendus réalistes
d’éléments naturels, mais qui servit aussi de test pour la caméra
multiplan qui permit d’obtenir une profondeur et un relief inédits
jusque là. Un autre documentaire revient d’ailleurs sur la technique
de cette caméra multiplan. Un documentaire truffé d’images d’archives
nous montre comment les techniciens de chez Disney ont appréhendé
l’utilisation du Technicolor pour le film en faisant beaucoup de tests.
3 autres documentaires s’attardent sur le choix des voix originales
(avec des scéances d’enregistrement assez folkloriques), l’utilisation
de modèles humains pour servir de base à l’animation et sur le processus
de l’animation proprement dite.
LA MINE DES NAINS accueille quelques joyaux. Les scènes coupées
par exemple. La fameuse scène de la soupe est fidèle au rendez-vous
avec en prime et en introduction, un extrait de l’interview accordé
par Walt Disney à Pierre Tchernia (seul journaliste français à l’avoir
rencontré). La scène de construction d’un lit pour Blanche Neige
quoi qu’un peu longue était truffée de gags que l’on a plaisir à
découvrir aujourd’hui.
Une curiosité dans cette mine est le montage des génériques originaux
d’ouverture et de fin qui affichait tout simplement le logo RKO,
distributeur du film à sa sortie. Ces génériques furent changés plus
tard quand Walt Disney racheta les droits du film (sur les conseils
avisés de son banquier) pour les distribuer lui même.
Vient ensuite un documentaire sur la carrière de Walt Disney et de ses
studios depuis leur création jusqu’à nos jours. Ce documentaire est
entrecoupé des bandes-annonces de chaque époque.
Et on arrive à la fin de cette longue découverte en arrivant à
LA CHAUMIERE DES NAINS qui proposent beaucoup de documents
radiophoniques d’époque (1h18 au total) tous sous-titrés. Certains
sont un peu longs et d’autres relativement intéressant comme les
interviews de Walt Disney par Cecil B. DeMille.
On retrouve ici les bandes-annonces déjà présentes dans la mine des
nains. Un album photo permet de de découvrir des photos d’époque
et une série d’affiches du film tout au long des années.
Enfin on peut découvrir ici deux documentaires rares. Le premier
avait été commandé par la RKO (en 1947) pour que les investisseurs comprennent
ce qui se passait réellement dans les studios. Le deuxième est une
reprise du précédent, mais remonté pour être diffusé au grand public.
Je ne sais pas vous, mais moi, je suis épuisé… de bonheur !
Absolument incroyable ! On croirait que le film a été dessiné, mis en couleur et filmé la veille ! Le travail de restauration est tout simplement époustouflant ! L’image est fine, contrastée et les couleurs sont éclatantes. Une véritable redécouverte du film !
Ce qui est proposé ici est de qualité, même si on se demande vraiment
à quoi sert ce nouveau mixage 5.1 qui ne propose rien d’extraordinaire.
Votre caisson de basses va s’ennuyer ferme et vos enceintes arrières
n’auront que la musique pour seule compagnie.
Pour le reste, il n’y a pas à dire, la piste anglaise a été récupérée
au même niveau que l’image. C’est clair et précis.
Le nouveau doublage français ? Pas génial et pas catastrophique non plus.
Les « vieux » fans seront déçus et les petits nouveaux n’y verront que
du feu. De toute façon, c’est à voir en VOST pour la qualité de
l’interprétation.