Réalisé par Xavier Gens
Avec
Lauren German, Milo Ventimiglia et Michael Biehn
Édité par BAC Films
Vingt mètres plus haut, les explosions nucléaires détruisent le centre de New York. Qui a commencé la guerre ? Ou s’agit-il d’un sacrifice déséspéré pour détruire un virus mortel qui a contaminé la ville ? Personne ne le sait. Vingt mètres plus bas, dans la cave d’un immeuble, une dizaine de survivants s’agglutinent dans un huis clos. Des secours arrivent, mais ils ne sont en rien ce qu’ils espéraient. Et à fur et à mesure que le temps passe et les stocks de nourriture s’amenuisent, l’humanité s’efface et la sauvagerie prend le dessus…
The Divide est le survival à la chair de poule qu’on n’a pas vu venir. Xavier Gens, qui a réalisé l’horror gore Frontière(s), en connaît des tas dans le rayon. Mais au lieu de se contenter de se la jouer slasher movie (ce qui était, au passage, la première version du scénario), le jeune cinéaste français nous étonne en signant un thriller psychologique post-apocalyptique d’une rare réussite et d’une précieuse méchancheté.
Oui, survivre. Survivre au feu nucléaire, à la radioactivité, aux nettoyeurs militaires, aux camarades de mésaventure qui se transforment peu à peu en authentiques psychopathes. Telle est la recette de ce » day after » dont l’histoire du financement est presque aussi spectaculaire du récit du film. Grâce à The Divide, Xavier Gens gagne les galons du nouveau génie Frenchie qui sait livrer des thrillers d’une rare efficacité malgré les moyens du bord. Il peut aussi compter sur une excellente complicité des acteurs, qui n’ont pas hésité à perdre 10-15 kilos pendant le tournage comme leurs personnages, et à la prestation intense des deux stars du film, Michael Biehn et Rosanne Arquette.
The Divide est un petit OVNI à découvrir et apprécier sans modération.
BAC Vidéo sort The Divide directement en Director’s Cut non censuré. Le Blu-ray se présente dans un boîtier noir translucide. Fidèle à ses bonnes habitudes, des pistes en DTS-HD Master Audio sont offertes à la fois en VF qu’en VO. A noter que l’éditeur a varié les bonus selon le support. Seule l’édition collector 3 disques contient l’intégralité des suppléments, mais le contenu présent sur ce Blu-ray nous semble déjà excellent.
Xavier Gens est le genre de type avec qui on voudrait traîner au pub pendant une attaque de zombies. Il en fallait de la bonne humeur et de l’optimisme pour venir au bout des obstacles homériques qui ont failli couler The Divide des dizaines de fois.
De The Shelter à The Divide : interview de Xavier Gens est l’un des modules les plus francs et éclairants des dernières années sur la difficulté de financer le cinéma indépendant. Un vrai parcours de combattant : script remanié, nouveau titre, un projet de tournage avorté en Hongrie, puis en Angleterre, et ensuite au Canada le retrait soudain d’un fonds financier qui a contraint les cinéastes à repousser le tournage… et à perdre la plupart du cast (dont Seann William Scott), et enfin la main de Dieu, ou plutôt celle des parents d’un jeune stagiaire, qui ont fini par s’improviser investisseurs et prêter à la prod ce qui manquait pour boucler le tournage !
On retrouve plus en détail cette mésaventure (et toujours sans poils sur la langue) dans La préparation au financement, une featurette d’une vingtaine de minutes et en noir et blanc, pour des raisons qui nous échappent.
La fin alternative (en version brute sans effets visuels) est un épilogue plus ou moins happy end que l’équipe a dû tourner pour prémunir si jamais un producteur l’avais demandé. La fin » définitive « , beaucoup plus madmaxienne, est sans doute meilleure.
Deux autres featurettes - Les effets spéciaux et La musique du film (au demeurant excellente), et la bande-annonce, bouclent le tout. Un point en plus pour la franchise de Xavier Gens dans ses propos, une rareté de nos jours.
BAC Vidéo réalise un quasi sans faute. Un encodage AVC éblouissant, fluide et digne des productions à gros budget. Le mérite en partie aussi au chef-op, qui éclaire The Divide comme un film Studio malgré les moyens du bord. L’image est parfois sombre, souvent décolorée, mais sans bouchonner les noirs. Pas de raccords visibles entre les séquences Director’s Cut et le reste du film.
Un festival sonique et un cauchemar pour les voisins dans la première partie du film, où le sub est mis souvent à contribution. Le tissu sonore se conforme ensuite au huis clos de l’oeuvre, mais toujours avec une précision et une localisation des détails sonores que seul le DTS-HD Master Audio peut garantir. Egalité quasi parfaite entre la VF et la VOST.