Réalisé par Jack Sholder
Avec
Mark Patton, Kim Myers et Robert Englund
Édité par Metropolitan Film & Video
Jesse est un ado blondinet perturbé. Et pour cause : de toutes
les maisons vides qui existent aux Etats-Unis, il fallait que
ses parents achètent celle de Elm Street où vivait autrefois
la Nancy de (Les Griffes de la nuit). Jesse pense qu’une entité
maléfique essaie de s’emparer de son corps, et la suite des
événements lui donnera raison.
La Revanche de Freddy est le film de la saga qui trahit les règles.
La notion du non-lieu féerique des rêves et cauchemars -
pourtant bien entretenue par une puissante séquence au début -
est vide abandonnée, en faveur d’une classique invasion de
l’intérieur. L’infidélité se déchaîne dans la scène où Freddy
sort du rêve pour se propulser dans le monde réel.
Des choix malheureux mais nécessaires. Car La Revanche de Freddy -
ou plutôt son succès - est la pierre d’angle qui permet à
Freddy Krueger de devenir une « franchise ». Et,
rétrospectivement, on pourra même lui trouver des qualités.
La Revanche de Freddy passe à l’histoire comme le seul quasi-gay
movie de la saga, avec des fantasmes horror-sadomaso plutôt
explicites. Et, malgré un scénario qui s’effrite, Jack Sholder
arrive tout de même à maintenir une certaine cohésion
d’ensemble.
On pourra même pardonner au film le choix malheureux d’un
groupe d’acteurs qui ne sont pas vraiment à la hauteur de la
tâche (une fille est le clone parfait d’une Meryl Streep
jeune), et Jack Sholder reviendra ensuite à son thème de
l’invasion de l’intérieur, dans le beaucoup plus amusant
« Hidden ».
Deux ans après la sortie en Zone 1, la saga intégrale des
Freddy arrive en France. Seuls (en Digipack 3 volets à
l’unité), ou accompagnés (le tout dans un coffret).
L’attente a permis à Seven7 de soigner la localisation du
produit et corriger les erreurs de jeunesse du Z1. Le design
du packaging - jaquette française rouge sans d’un coté, visuel
US sur l’entre-volet - est luxueux. Des petits compléments sur
les cotés montrent que l’éditeur sait bichonner les gore-fans.
Sans être chargée, l’ergonomie des menus va droit au but.
Si la remasterisation audio en 5.1 (même en français) est un
réel atout, S7 étonne pour « locker » le changement de langue à
la volée. Et même si cette tendance à vouloir fragmenter les
interviews en de nombreux micro-documentaires est franchement
irritante, dans l’ensemble le DVD est un killer.
Comme le film est un titre mineur de la saga, le choix des
bonus est moins riche par rapport à d’autres épisodes.
Le clou de l’ensemble est constitué par les
documentaires (VOST), qui retracent en ordre séquentiel
tout au long des 7 DVD le chemin de la saga. Pour être tout à
fait franc, cette manie de couper la tarte en quatre pour
vendre chaque tranche comme un mini-documentaire, est très
ennuyeuse.
Mais heureusement, le contenu prime sur l’ergonomie. Surtout
grâce à Jack Sholder et Robert Shaye, qui sont des bons
conteurs d’histoires. Le réalisateur reconnaît à posteriori la
thématique gay du film et le fait que certains choix
(propulser Freddy dans le monde réel) n’allaient pas dans le
sens de la saga. Et si chez Métropolitan ils ont vu les
interviews en entier, que quelqu’un envoie au pauvre Robert
Englund cette affiche française qu’il demande à haute voix !
La bande-annonce (VOST) est en 16/9 et 5.1. Autre
élément commun à tous les DVD de la saga, l’accès direct
aux cauchemars du film.
Deux pages de filmographies (8 personnes) bouclent le
tout.
Dommage pour l’absence - pour des raisons de droits - des
nombreux bonus DVD-Rom inclus sur la galette yankee.
La Revanche de Freddy est un film où il ne faut pas confondre la pauvreté des moyens de la production pour des imperfections de l’encodage. Un fix de détail aurait été le bienvenu, mais était-il présent sur la copie 35 mm ? Le travail sur les contrastes est réussi. Mis à part un petit début de solarisation sur une scène de brouillard, l’image tient la route.
La VO 5.1 n’est pas aussi percutante que celle d’autres films
de la saga. Les shriiiiiiiiiiiiiek des lames de Freddy sur les
surfaces métalliques sont toujours une jolie torture pour les
oreilles, mais le rayonnage des graves est plus déficitaire et
le détail de l’ambiance sonore n’est pas là.
En contre-partie, la remasterisation 5.1 de la VF est honnête.
Malgré la pauvreté des sources, les tons aigus sont plutôt
bien retranscrit (ou boostés). Comme d’habitude pour les films
de cette époque, les voix centrales priment sur la bande son.
A noter également la présence de la VF en mono d’origine.