Réalisé par Wes Craven
Avec
Robert Englund, Heather Langenkamp et Miko Hughes
Édité par Metropolitan Film & Video
Freddy était mort le chapitre précédent (ils disent toujours
pareil..). Mais Wes Craven va voir un jour les ponts de New
Line Cinema pour leur dire qu’il a trouvé une nouvelle
approche pour son personnage…
Cette histoire (vraie) n’est pas très lointaine des 106
minutes que vous allez suivre. Dans « Freddy sort de la nuit »,
on rentre dans la maison d’Heather Langenkamp (l’inoubliable
Nancy du 1er film) - pas de son personnage, de l’actrice tout
court. Elle se résigne à laisser à la baby-sitter son enfant
troublé, pour participer à un talk-show où est l’invitée
d’honneur, aux cotés de Robert résigne. Fini l’enregistrement,
elle se rend chez New Line, où Robert Shaye et Sara Risher lui
disent qu’elle doit absolument jouer dans le dernier Freddy de
la saga, que Wes Craven est en train d’écrire…
Sauf que son mari - un gourou d’effets spéciaux de maquillage -
meurt dans un accident de voiture, et les horribles blessures
sur son cadavre laissent supposer qu’une certaine main
métallique est la responsable de sa mort. Et tout le monde
autour de Nancy se met à cauchemarder ; les coups de fil d’un
maniaque se poursuivent ; et l’enfant troublé de la fille est
convaincu qu’un homme à la chair brûlée veut du mal à la
famille…
Pour le 7ème et dernier (pour l’instant..) épisode de la saga,
Freddy Krueger fait donc un virage à 180°. Wes Craven tourne
ici un faux documentaire sur la médiatisation de Freddy, qui
vire au cauchemar. C’est le cinéma qui se parle, le mythe qui
ressort de sa boîte chinoise.
Selon Craven, tout a déjà été dit et scénarisé sur le
personnage. Pour garder en vie Freddy, il fallait le sortir
dans le réel, lui enlever ce chapeau de croquemitaine, le
rendre plus effrayant. Bref, un film où tout le monde -
spectateurs inclus - doit jouer le jeu.
Deux ans après la sortie en Zone 1, la saga intégrale des
Freddy arrive en France. Seuls (en Digipack 3 volets à
l’unité), ou accompagnés (le tout dans un coffret).
L’attente a permis à Seven7 de soigner la localisation du
produit et corriger les erreurs de jeunesse du Z1. Le design
du packaging - jaquette française rouge sans d’un coté, visuel
US sur l’entre-volet - est luxueux. Des petits compléments sur
les cotés montrent que l’éditeur sait bichonner les gore-fans.
Sans être chargée, l’ergonomie des menus va droit au but.
Si la remasterisation audio en 5.1 (même en français) est un
réel atout, S7 étonne pour « locker » le changement de langue à
la volée. On peut aussi s’interroger sur le cadre contraignant
de la localisation, qui ramène en France quelques bonus un peu
trop yankee, alors qu’une approche européenne aurait été plus
bienvenue. Mais dans l’ensemble, le DVD est un killer.
On commence par le commentaire audio (VOST) - toujours
bienvenu - d’un Wes Craven un peu distant. Depuis le temps des
Freddy, de l’eau est passée sous les ponts, et la prose du
réalisateur tient plus à la mécanique huilée qu’à
l’implication personnelle. Ses propos scénaristiques (sur
comment « déstabiliser l’audience ») et ses nombreux anecdotes
sont beaucoup plus intéressants que les discussions sur le
mythe et la forme.
Wes the Man est encore à l’affiche dans La parole à Wes
Craven (17’ - VOST), une interview segmentée par thèmes
qu’on peut heureusement voir dans son ensemble. A ne pas rater
ses parts initiales, sur les débuts rocambolesques du
cinéaste.
Sous Les interviews (17’ env. - VOST) se cache le
complément le plus irritant et le plus caché du DVD. Irritant
car on commence par des propos d’un historien taillées pour le
public nord-américain (où le genre horror doit encore être
justifié auprès de l’establishment). Caché car, si vous
décidez de laisser tomber et passer à autre chose, vous
rateriez des interviews de Clive Barker, Sean Cunningham ou
Robert Englund ! Un conseil, passez les 3 premiers segments en
avance rapide et arrêtez-vous au quatrième, c’est là où le fun
commence..
La bande-annonce (VOST) est en 16/9 et 5.1. Autre
élément commun à tous les DVD de la saga, l’accès direct
aux cauchemars du film.
Deux pages de filmographies (7 personnes) boulent le
tout.
Dommage pour l’absence - pour des raisons de droits - des
nombreux bonus DVD-Rom inclus sur la galette yankee.
Etant le tout dernier de la série, le septième volet de Freddy est aussi celui avec l’encodage vidéo le plus spectaculaire. Piqué au top, couleurs effrayants, stabilité et colorimétrie exemplaire, pas de vrais défauts visibles. Cauchemars profonds assurés.
New Line a bichonné au maximum sa VO 5.1 pour mieux effrayer
le spectateur. L’ambiance onirique de la saga vous pousse
instinctivement à monter le volume à fond et éteindre les
lumières.
Cette Freddy-vision ne saurait se goûter autrement que par la
VO. Malgré sa remasterisation 5.1, la VF est plate et moins
incisive. Tant qu’à faire, les adeptes des versions doublées
peuvent écouter le film dans sa version stéréo d’origine, il
n’y a pas beaucoup de différence…