Réalisé par Paul Verhoeven
Avec
Casper Van Dien, Dina Meyer et Denise Richards
Édité par Touchstone Home Video
A good bug is a dead bug.
Paul Verhoeven part en guerre contre les insectes monstrueux
et contre les lobbies politically correct qui jugent que
toutes les space opera doivent être gentilles, innocues et
grand public. Deux heures d’adrénaline à l’état pur, sans
quartier et sans angles ronds.
Avec ses Barbie et Ken eugéniques dans l’espace, « Starship
Troopers » a même été accusé (à tort) de proto-militarisme. En
réalité, l’extrémisme du roman d’Heinlein (dont le film est
tiré) a été détourné au deuxième degré. Mais vous connaissez
le style Verhoeven : chez l’hollandais volant, l’ironie est
aussi délicate que le proverbial éléphant dans un magasin de
cristaux…
« Starship Troopers » a déjà rattrapé sa carrière un peu
malheureuse en salles, pour devenir l’un des symboles vivants
de l’âge du DVD. Combien de démos ont-elles été faites de la
scène du fort Apache ? Combien de sexy arrêts sur image
sur Denise Richards ou Dina Meyer ? Grâce à ses effets
sublimes et à ses overdoses d’énergie, « Starship » est un rite
de passage incontournable pour la génération 5.1.
Would you like to know more ?
Deux ans et deux mois. C’est le temps qu’il a fallu attendre
pour disposer d’une édition égale à celle d’outre-Atlantique,
et pour oublier le faux pas du
précédent DVD, au régime sec et codé en deux faces.
Buena Vista améliore le look & feel de son homologue nord-
américain, mais maintient une certaine retenue sur les menus
(vaguement animés) et l’interactivité. A l’instar des autres
titres de la collection, il est impossible de changer de
langue en cours de route, bien que les sous-titres ne soient
pas imposés : une politique assez incompréhensible, qui prive
les fans de sautiller d’une piste à l’autre sur les meilleures
répliques. On parie que ce « Starship » ne sera pas le dernier.
Le film de Verhoeven vaut bien une édition Ultimate, non ?
Cette « Edition Spéciale » reprend les contenus du Z1. Et c’est
un peu là le problème : les contenus des DVD n’ont pas cessé
d’évoluer, et ce qui pouvait être considéré collector il y a 3
ans, ne l’est plus aujourd’hui…
Après la proverbiale projection standard, les fans se rueront
sur l’énergétique commentaire audio du réalisateur,
sous-titré en français (rien n’empêche de le suivre à l’aide
des sous-titres, tout en choisissant l’audio du film.
Pas de gore, pas de bugs : les 5 scènes inédites (VOST)
explorent les rapports entre Carmen et Johnny (avec des
détails intéressants sur la notion de « citoyenneté »). On
découvre également le final original du film, un cas d’école
pour montrer comment on peut changer le sens d’une scène en
altérant légèrement le montage. Le disque permet également de
visionner toutes les scènes en un seul bloc.
Les courts bout d’essai (VOST) entre Casper Van Dien et
Denise Richard (qui reprennent pour l’essentiel les scènes
coupées du film), n’offrent pas d’intérêt particulier. Il en
va autrement pour l’analyse de Paul Verhoeven de 2
séquences d’action avec FX non finalisées, qui offrent un
regard rare sur les recettes numériques de l’oeuvre. La
troisième scène est une surprise : il s’agit du teaser culte
« Ne regardez pas », que certains spectateurs eurent la chance
de découvrir plusieurs mois avant la sortie du film.
On passe ensuite par la classique featurette sur les
coulisses du film, qui n’apporte rien de nouveau à
l’horizon, suivie par le teaser et la bande-annonce. En
complément au programme, Buena Vista ajoute à chaque « Edition
Spéciale » la bande-annonce internationale de « Pearl Harbor »
(en 5.1).
Globalement, la qualité de ces suppléments est au rendez-vous.
Mais pour atteindre le nirvana, les fans devront patienter
jusqu’à une éventuelle édition ultime du film..
L’image est fluide et colorée, mais la définition n’atteint pas les sommets du Z1. C’est la dure loi du bit-budgeting, qui a contraint de caser un film de 125 minutes, 5 pistes audio (dont trois en 5.1) et tous ses suppléments sur un seul DVD-9. On ne veut pas donner l’impression de se répéter, mais une édition ultime sur deux disques aurait permis de contourner le problème.
Attention, la guerre est déclarée ! Que ce soit en français ou en anglais, l’audio de « Starship » reste l’une des références incontournables pour tester le seuil de résistance des vitres, et des tympans des voisins. L’ambiance sonore n’est pas aussi sophistiquée que celle des dernières productions, mais elle se rattrape amplement sur la puissance brute.