Réalisé par Don Siegel
Avec
Clint Eastwood, Harry Guardino et Reni Santoni
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Harry le charognard, le vicieux, le flic passablement réactionnaire qui explose la racaille à l’aide de son Magnum 44. Et c’est ici que la saga Dirty Harry commence, grâce au talent de Don Siegel qui dessine mieux que quiconque la décadence des espaces urbains. Harry mène la chasse à un tueur psychopathe (Andy Robinson, exceptionnel), qui essaie d’extorquer une somme d’argent à la ville de San Francisco. Les policiers contemporains n’arrêtent pas de parler. Clint Eastwood, lui, agit. Mais ce serait une erreur de lire la saga de Dirty Harry au premier degré. A l’image de son flic désabusé, le film ironise sur les demi-teintes et sur les archétypes. Ici naît l’antihéros des années ‘70. Go ahead punk, make my day.
Question à 64.000 dollars : vous êtes les propriétaires d’un catalogue immense de films, et plus particulièrement d’une saga de policiers urbains avec un antihéros déjà inscrit aux annales du cinéma. On vous demande de les sortir en DVD. Que faites vous ? - A : un coup de chiffon au master vidéo, et c’est bon pour la troupe - B : je fais une édition spéciale et un coffret réunissant tous les titres de la saga - C : Dirty Harry, c’est quoi ?? C’est le titre d’un tube de Britney Spears ou N-Sync ?
Un mot : RIEN. On lui accorde un 0.5 uniquement pour son sous- écran d’informations.
Dire qu’il s’agit d’un master calamiteux, c’est un euphémisme. La copie de « Dirty Harry » doit avoir fait 25 aller-retour de et vers l’au delà, avant de se retrouver sur les bancs du Warner DVD Center. Image instable, couleurs irréels (admirer les visages violets dans le commissariat de police) ou délavés, scènes de nuit beaucoup trop sombres, définition ultra-limitée. Idéal pour les labos d’encodage, pour montrer exactement ce qu’il ne faut pas faire, lorsqu’on fabrique un DVD.
La rémasterisation de la piste VO en 5.1 n’est pas vraiment utile au récit, mais elle apporte un petit plus au rendu de la bande originale de Lalo Schifrin. Les pistes mono française et italienne sont plus dans la norme. Dans l’ensemble c’est correct, mais sans plus.