Réalisé par Peter Jackson
Avec
Elijah Wood, Ian McKellen et Viggo Mortensen
Édité par Metropolitan Vidéo
Les baby boomers ont eu « Star Wars », « Indiana Jones » ou
« Retour vers le futur ». Et ensuite basta : pas de monuments ni
des référents multiculturels pour les générations futures.
Jusqu’à Peter Jackson, et à sa quête titanesque de donner vie
à l’univers de Milieu de Tolkien.
Un rêve esquissé, décliné dans plusieurs filiations
(Willow), mais jamais accompli sur la matière
première. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à
Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’Anneau, le premier volet de la
Trilogie fantasy, qui donne un nouvel élan au cinéma de genre
et qui remet dans les mains de son auteur le flambeau de Lucas
et Spielberg.
A anneau unique, film unique. Une épopée simple, audacieuse et
respectueuse de l’univers de Tolkien (mis à part le recours aux
chansons pour raconter l’Histoire), qui devient la mère de
toutes les quêtes du merveilleux.
Bilbon et ses compagnons de l’Anneau ont entre leurs mains le
destin de la Terre du Milieu : quitter les maisons à jamais
pour défaire l’anneau unique avant que les forces du Mal de
Sauron s’en emparent. Oui, mais un anneau qui corrompt humains
et magiciens avec l’illusion du pouvoir éternel. C’est donc à
la race la plus improbable - les minuscules Hobbits - qui
revient la responsabilité l’accomplir le sacrifice le plus
grand du monde.
Le Bien contre le Mal, mais dans l’histoire qui a inspiré un
demi-siècle de littérature fantasy. Et un film destiné à
devenir un monument du Septième Art. Il a fallu à Peter
Jackson un courage de Hobbit de réunir un cast incroyable (de
Elijah Wood à Ian McKellen - magnifiques, en passant par
Christopher Lee, Ian Holm ou Viggo Mortensen), et des moyens
considérables pour tourner les trois films back-to-back en
Nouvelle Zélande, dans une épopée logistique qui ne sera pas
répétée de sitôt, et tout en sauvegardant le bien le plus
précieux : l’humilité.
« La communauté de l’Anneau » est la concrétisation d’un rêve,
qui attend impatiemment ses deux suites…
Il est tout sauf basique, et en même temps il n’a pas les
fonctions et les gadgets de la future version longue. Bref, il
s’agit d’un véritable (double) DVD du Milieu, et peut-être
d’une des dernières occasions de voir le film de Peter Jackson
dans son homologation « salle ».
Bien sûr, celle qu’on pourrait définir en langage courant
comme « édition de base », a tout de même la taille de deux DVD-
9 remplis à raz bord, plus la force de frappe de New Line et
ensuite de Seven7, qui localise le tout. Il suffit de cliquer
sur le logo NL, vers les crédits jamescameroniens du DVD, pour
se rendre compte de l’ampleur du chantier.
On pourra arguer que les menus animés des deux disques n’ont
pas les effets CGI des dernières mega-productions. Ils
opposent la finesse à la force brute, avec des délicieux
fondus-enchaînés qu’on ne se lasse pas d’activer.
Ce n’est guère étonnant que la qualité vidéo et de l’audio VO
soit de top niveau, ni que les éditeurs s’efforcent de pousser
le 16/9 et le 5.1 jusqu’à la plupart des suppléments.
La vraie dichotomie du disque consiste plutôt dans son choix
d’agrémentation, en sachant que la version longue (avec son
DTS) s’approche à grands pas, et qu’un dépouillement massif de
cette version aurait comporté le risque d’aliéner certains
acheteurs potentiels. Où placer le commentaire audio ? Peter
Jackson dit de préférer ce montage « salles », mais ce sera
l’autre version à offrir ses propos. Des choix difficiles.
Tout serait paisible dans la contée… s’il n’y avait pas le
grain de sable qui faillit d’enrayer la machine. Et ce grain
de sable est la VF du film, qui a n’a été optimisée pour
compenser la 25ème image du PAL (on en reparle plus bas,
dans la partie audio). Est-ce un pêché mortel pour les
adeptes des versions doublées ? On serait tentés de répondre
par non. Il suffira juste de prendre des dispositions zen, et
de ne surtout pas switcher sur la VO pendant les parties
musicales du film. On peut vivre avec… mais ne vous laissez
pas tenter par la touche de changement de langue !
Trouver la juste mesure des bonus, sans courir le risque de
cannibaliser le future
version longue, ni
affaiblir celle-ci. Telle semble être la préoccupation
principale de New Line - et par ricochet celle des éditeurs
affiliés, dont Métropolitan, qui a procédé à une localisation
intégrale des suppléments, y compris les spots TV.
A l’exception des Crédits DVD kilométriques sur le
premier DVD (orphelin d’un commentaire audio), tous les bonus
sont logés sur le disque 2 :
Bienvenue en Terre du Milieu (16’45” - VOST) :
Un hybride. Cette featurette a l’objectif d’introduire le
grand public à l’univers de Tolkien, tout en offrant un aperçu
des coulisses du film. Comme ces dernières sont examinées en
profondeur dans les documents suivants, on retiendra surtout
l’interview de Rayner Unwin, qui publia la première édition de
la trilogie de l’Anneau dans les années ‘50.
La Quête de L’Anneau (21’26” - VF et VOST) :
Ce reportage/preview - réalisé en occasion du lancement du
film en salles, est aussi disponible dans son intégralité dans
le DVD La Quête de l’anneau. Il donne un bon aperçu du
premier volet de la trilogie, mais rétrospectivement il fait
double emploi avec le reste des bonus de cette édition.
Le Voyage vers la Terre du Milieu » (41’38” -
VOST) :
Voici le « véritable » making of du disque. Si vous découvrez
les suppléments en ordre chronologique, vous tomberez sur
quelques déclarations déjà entendues avant. Pour que par
paresse, on suspecte que ce double emploi a le but de garder
suffisamment de « contenus vierges » pour les suppléments de la
future édition spéciale. En tout état de cause, ce long
document - reparti en plusieurs sections - offre davantage de
détails sur la formidable production de la trilogie, tout en
se gardant bien de dévoiler des secrets des deux films à
venir..
Les featurettes (39’ - VOST) :
Le DVD inclut l’intégrale des 15 featurettes produites pour le
site Internet du film. Selon leurs noms et intitulés
(Hobbitebourg, les langues parlées, la musique, les
acteurs..), on a droit à des « mini-spots » droit au but sur le
sujet - d’une durée moyenne de 2’. Des courts dans leur forme,
mais pas dénuées d’intérêt, notamment pour les sujets dans la
deuxième page.
Les bandes-annonces et les spots TV (VF et/ou
VOST) :
En suivant l’ordre chronologique, on trouve ensuite 2 teasers
et la bande-annonce, en traitement grand luxe (16/9 et 5.1
dans toutes les sauces). L’onglet suivant donne accès à 6
spots TV pour les chaînes US qui, fait rare, sont tous sous-
titrés en français. Bravo, Seven 7.
Le clip vidéo :
Le clip musical de « May It Be » d’Enya.
Présentation de l’édition Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’Anneau
(3’05” - VOST) :
Bon, on passe aux choses sérieuses ? Voici 3 bons minutes (en
16/9 et 5.1) à faire baver les fans d’avance, sur les contenus
de la version longue du DVD, entrecoupés notamment par des
déclarations de Peter Jackson et Howard Shore. Opération « pre-
vente » assurée. En même temps, tout laisse entendre que ce DVD
sera le seul à offrir la version salles du film, histoire de
ne pas trop le désavantager.
Preview de Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours (10’42” - VOST) :
Encore plus fort, voici près de 11 minutes en 16/9 et 5.1 de
preview sur « Les deux Tours », dans celui qui sera sans doute
le premier bonus à savourer dès l’ouverture du disque, surtout
parmi les fans de Tolkien. Que d’autre ajouter, sinon que la
Trilogie est bien en passe de devenir un monument du Septième
Art ?
Présentation du jeu vidéo (3’01” - VOST) :
Dernière preview et dernier bonus tout court du DVD, une
avant-première du jeu vidéo « Les deux Tours » conçu par
Electronic Arts, avec des synergies très poussées avec New
Line. Une featurette promotionnelle sans plus, dont son unique
tort est de venir après les feux d’artifice des deux
bonus précédents.
Une compression parfaitement maîtrisée, qui permet de loger un film de trois heures dans un seul disque, sans rien sacrifier à la qualité de l’image. Un DVD de démo.
Fans de la VO aux anges, adeptes de la VF raisonnablement
contents, à condition de ne pas voir (ou plutôt écouter) ce
qui se passe dans la piste à coté. Mais procédons par ordre.
La VO en Dolby Digital EX est triomphale. Goûter le film avec
cette version est un véritable délice, à la fois pour la
symphonie intemporelle d’Howard Shore, la précision des
dialogues et de l’espace sonore, et la pêche de la dynamique
et des graves. Il reste à voir comment la future DTS pourra
faire mieux, sur les installations Home Cinema des communs
mortels.
Et ensuite, il y a le cas de la VF..
En admettant d’être zen et s’autoconvaincre que la VO n’existe
pas, on se retrouve face à une version de qualité, certes sans
le fix des graves du EX, et avec les voix un peu tirées vers
les aigus.
Et c’est justement ça la problème : la VF est « spedée » pour la
25ème image du PAL, et - à différence de la VO - elle n’a pas
été optimisée pour retrouver la vitesse d’origine de la
version argentique. En langage naturel, la VF est un demi-ton
plus « haute » que la VO. Il suffit de zapper entre les deux
pendant une séquence musicale pour se rendre compte. Certes,
il ne s’agit pas du premier ni du dernier DVD à avoir cet
effet malvenu, mais comme il s’agit de « l’Anneau », cela saute
aux oreilles…
Nous avons cependant choisi de donner au DVD une note audio de
4.5, car une notation inférieure aurait injustement pénalisé
les exploits de la VO, qui reste à notre avis la meilleure
façon d’apprécier le film.