Réalisé par Mario Bava
Avec
Barbara Steele, John Richardson et Andrea Checchi
Édité par Films sans Frontières
Ames sans paix. Sorcières et vampires contraints à subir
l’affreux supplice du masque du démon (un masque avec des
pointes métalliques qui est planté sur le condamné).
Malédictions, résurrections et vengeances de l’au-delà. Et au
dessus de tout, le visage mi-ange mi-démon de Barbara Steele,
d’une des scream queens du vingtième siècle, qui trouve ici sa
consécration.
Voir « Le masque du démon » est un peu comme aller à la grande
messe du fantastique. Même si le cinéma fantastique italien
était né trois ans plus tôt avec Riccardo Freda, Mario Bava
(un directeur de la photo, qui débute ici dans la mise en
scène) lui offre une crédibilité, un charme visuel et charnel,
des sources littéraires un peu aux abords des pistes connues,
un maniérisme qui ne le quittera jamais, et un goût raffiné
pour le sadisme. C’est ici que le cinéma horror découvre une
nouvelle voie, et se fabrique une nouvelle star digne des
Christopher Lee et Peter Cushing de la Hammer.
Mario Bava poursuivra sa carrière avec des hauts et des bas.
Mais avec « Le masque du démon », il impose des codes qui seront
ensuite étudiés et cultifiés par tous les Dario Argento,
Carpenter et De Palma de ce monde. 90 minutes formels, qui
résistent encore au temps.
C’est à Films Sans Frontières qui revient l’honneur de sortir
en DVD l’un des piliers du cinéma d’épouvante. Les affres du
temps et les balades vertigineuses des droits ont fait en
sorte que cette édition du « Masque de démon » vienne d’un
master américain dépoussiéré il y a peu - ce qui explique la
présence des titres du générique en couleurs.
Aucune explication sur la disparition de la bande-son
italienne d’origine. Il faudra donc se contenter de la version
doublée en anglais, ou de la VF (les sous-titres ne sont pas
imposés). Si le plaisir de la redécouverte du film reste
entier, on regrette l’absence de finition (un Anchor Bay
aurait fait ici des miracles) et le master vidéo en 4/3.
Même si le film a plus de 40 ans, même s’il provient d’un
studio-system qui ne pensait qu’à mettre en boîte le produit,
l’écouler sur les marchés étrangers, et passer vite au
suivant, les suppléments sont vraiment justes pour une oeuvre
d’une telle envergure.
Il faudra donc se contenter des longues (mais complètes) notes
de production, et des fiches biographiques et filmographiques
de Mario Bava. Les deux premières sont déroulantes (et
traînent un peu en longueur), tandis que la dernière est en
écrans fixes.
L’image est au format respecté 1.66 mais… en 4/3 ! La
définition en souffre, et le zoomage sera possible seulement
en VF, car la moitié des sous-titres se retrouveront rognées
du cadre.
La vidéo compense ses détails déficitaires avec des noirs très
profondes et un contraste très vif qui met en valeur la caméra
de Mario Bava et les scènes effrayantes (le visage de Barbara
Steele qui se recompose).
Doublage en anglais, ou doublage en français ? Pas de VO (italienne) proprement dite sur ce disque. Le choix se fera donc en fonction des goûts personnels. La piste dual mono anglaise montre cependant un minimum de profondeur ; la VF est d’une qualité téléphonique.