Donnie Darko (2001) : le test complet du DVD

Édition Prestige

Réalisé par Richard Kelly
Avec Jake Gyllenhaal, Patrick Swayze et Mary McDonnell

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 31/10/2002
Critique

Dans le monde, les choses sont rarement comme elles paraissent. « Donnie Darko » illustre que tout est une question de point de vue. Malgré les visions à répétition et l’effet de bouche à oreille, le débat est loin d’être clos. Voici un OVNI venu de nulle part - le premier film d’un jeune réalisateur qui ira loin.

Vu au premier degré, « Donnie Darko » est l’histoire d’un adolescent très perturbé, confronté à l’impossible : un affreux lapin qui luit dit que la fin du monde, c’est pour bientôt.

Mais « Donnie Darko » est un film qui aime creuser, où chaque détail dans l’image a sa raison d’être. Ce conte de fées dark plonge d’abord dans l’exploration de la solitude, et ensuite dans la spéculation des voyages dans le temps. D’où vient le réacteur d’un turbojet qui faillit de tuer Donnie ? Quelle est l’identité de l’homme-lapin ? Quels sont les secrets sordides de cette banlieue clean ? Et qui sont les « morts manipulés » ?

Comme le lapin de Lewis Carroll, on plonge dans le scénario le plus sophistiqué depuis les temps de Memento et dans une no man’s land digne de Blue Velvet. Ce plongeons dans les années ‘80 n’est pas fortuite : Richard Kelly nous dévoile tout le bien qu’il éprouve pour l’âge Reagan.

Ce qui frappe aussi dans « Donnie Darko », est cette touche Valium dans la mise en scène, et l’habilité de Richard Kelly de ressortir le meilleur de ses acteurs. Chaque visage filmé a le regard anticipateur de la catastrophe que nul ne pourra éviter. Et chaque accompagnement musical (on revient vers la new wave des 80’s) ajoute des étincelles poétiques à l’imagerie du désastre.

Jake Gyllenhaal (qui interprète Donnie) est un nouveau Tobey Maguire, un héros triste et romantique face à son destin. Les autres (grands) acteurs renforcent le coté revival de l’histoire. Et Drew Barrymore - ici dans la double casquette de comédienne et productrice - pourra se réjouir d’avoir offert la première chance à l’un des futurs visionnaires du Septième Art.

Présentation - 4,0 / 5

Voici une galette qui sera vue et revue et revue encore, pour saisir toutes les facettes de l’histoire. Un DVD bleu électrique, à l’image des tonalités dominantes dans le film, sa jaquette et ses menus.

Le label prestige n’est pas volé, même si l’un des deux commentaires reste en VO non sous-titrée. L’exploration des contenus et des dessous de l’histoire - notamment du coté des aspects écartés du montage final - est assez complète. Les sous-titres français sont imposés sur la VO. En contrepartie, Seven7 offre un petit bonus caché plutôt intéressant.

Bonus - 4,0 / 5

Le commentaire audio du réalisateur et de Jake Gyllenhaal (VOST) est intéressant et essentiel. Intéressant pour l’avalanche d’informations, le contexte et les détails qu’on va absorber au cours des 110 minutes suivants. Et essentiel car les deux compères pointent parfois vers des petits détails qu’on peut avoir raté pendant le visionnage du film.

Le deuxième commentaire audio est en VO uniquement… et on comprend aisément le pourquoi. Imaginez une troupaille d’une dizaine de personnes (nous en avons identifié neuf) qui parle souvent en même temps, et qui se renvoient des petites blagues. Pas facile de reconnaître les voix ? Il y a mieux : Drew Barrymore et les autres acteurs conviés à la session se présentent sous le nom du personnage qu’ils interprètent dans le film ! (James Duval se présentera donc comme Frank the Rabbit, normal, non ?).
Même si le réalisateur tente (en vain) de mettre de l’ordre, les propos ne sont pas très croustillants. Ce commentaire est plutôt à suivre pour la dédication des acteurs envers l’histoire et ce projet - mais seulement les anglophiles pourront en témoigner.

Les scènes coupées ou intégrales (VOST) sont au nombre de vingt, et elles constituent un élément clé pour approfondir certaines facettes du scénario. Interdit de les visionner avant d’avoir vu le film !
Chaque séquence peut être visionnée avec son audio d’origine, ou avec le commentaire du réalisateur (lui aussi sous-titré). Pourquoi elles se retrouvent sur le banc de touche ? Essentiellement car elles nuisaient au rythme du film. Mais il y en a d’autres qui ont été écartées (au grand regret du cinéaste) car elles vendaient le mèche trop tôt. Il y a aussi un plan gore qui concerne l’un des personnages de l’histoire (pas de spoiler, nous ne dirons pas qui), qui a été retiré pour le mieux : nous aimons bien cette personne, et elle ne mérite pas une fin si explicite..
En contrepartie, l’ergonomie de cette section est franchement irritante. Impossible de visionner les scènes de bout en bout, il faut les lancer une par une. La touche des langues est aussi « lockée », ce qui empêche le passage à la volée de l’audio du film au commentaire.

La touche la plus amusante du DVD est l’inclusion de l’infomercial de Jim Cunningham (5’40”). Il faut regarder le film pour comprendre. Il suffit de dire qu’il est hilarant. Les propos dans le commentaire greffé à la vidéo sont aussi tordants, car ils supposent… que l’informercial est « vrai ». Petite note pour les personnes qui souhaitent décrypter le film : il faut les voir/écouter jusqu’au bout. L’un et l’autre sont sous-titrés en français.

Dans l’interview d’un peu moins de dix minutes réalisée par les bons soins de Metropolitan France, le réalisateur revient sur les idées à la base du film et sur les conditions de production, notamment sur l’acquisition des droits musicaux. Petite déception, à un certain point, Richard Kelly fait une référence à un bonus… qu’on ne trouve nulle part dans ce DVD !

Le reste rentre dans les normes syndicales. Une bande- annonce (VF ou VOST), 5 spots TV (tous en VOST) et une belle brochette de filmographies.

Pour finir, une galerie d’images est dissimulée dans le disque en bonus caché. Il suffit juste de cliquer à gauche dans la page des bonus pour « allumer » l’oeil du lapin. Une jolie addenda au DVD..

Image - 4,0 / 5

L’image est très volontairement très refroidie et bleuâtre, pour donner au film l’air d’un univers qui se réveille au petit matin. La fluidité - essentielle sur les scènes musicales - tient bien le coup.

« Donnie Darko » est un film très dark et contrasté, mais parfois la photo s’assombrit au-delà des normes courantes pour une consommation homevidéo. Quelques regrets aussi du coté de la définition, qui n’est pas aussi crispée qu’on le voudrait.

Son - 5,0 / 5

Il n’y aurait pas de « Donnie Darko » sans son travail intelligent sur la musique, et vice-versa. Retour aux 80’s garanti grâce au traitement respectueux de la BO et aux tubes de Duran Duran, Echo & the Bunnymen ou Tears for Fears. Si ce DVD ressortira un jour en édition ultimate, vivement l’arrivée du clip de « Mad World » et j’ajout de la BOF dans le pack !

Le travail sur les ambiances sonores non musicales est tout aussi percutant, avec quelques jolis boost des graves (Donnie qui essaie de percer le vortex spatio-temporel avec la pointe d’un couteau).

Une bonne restitution sonore, que ce soit en VF ou en VO.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony WEGA 16/9 82 cm
  • Sony 300
  • Denon AVR-1801
  • enceintes frontales, centre et surround Davis Odyssée
Note du disque
Avis

Moyenne

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4
3
3
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1
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domuk789
Le 24 octobre 2017
ok time travel movie
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Réal
Le 20 juin 2011
Pas de commentaire.
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Jax Teller
Le 9 décembre 2010
Pas de commentaire.

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