Le cinéma japonais s'invite chez DVDFR

Contes cruels de la jeunesse, de Nagisa Ôshima (1960)

Un Dictionnaire des Cinéastes Japonais chez Carlotta

Le 14 octobre 2016, Carlotta a édité le beau ouvrage "L'âge d'or du cinéma japonais 1935-1975" : un coffret livre de 250 pages + 6 DVD avec un dictionnaire collectif, supervisé par Pascal-Alex Vincent, comportant 101 notices biographiques, historiques et esthétiques, sur 101 cinéastes couvrant l'histoire du cinéma japonais des origines muettes à nos jours. On y trouve aussi bien des cinéastes classiques (Kenji Mizoguchi, Akira Kurosawa) que des maîtres populaires du cinéma-bis d'exploitation (Inoshiro Honda, Nobuo Nakagawa) ou expérimentaux (Yoichi Takabayashi, Hiroshi Teshigahara).

L'ouvrage comporte de nombreuses informations de première main (des traductrices émérites telles que Catherine Cadou permettent au lecteur français d'accéder à des documents originaux pour la première fois) et a été revu par le cinéaste Kiyoshi Kurosawa qui a validé personnellement le choix des cinéastes et même augmenté la liste initiale. Bien sûr certains jugements sont inégaux (L'Eau était si claire de Takabayashi n'est pas du tout un film « pittoresque » comme l'écrit l'auteur de la notice mais un film expérimental sans dialogue, particulièrement tendu et exigeant), certaines phrases ne respectent pas toujours les règles de la syntaxe (« Une expérience comme nombre d'autres puissances occidentales aiment s'adonner à l'époque », p.28 dans la notice sur Inoshirô Honda) mais enfin comment résister au plaisir de pouvoir enfin tout savoir sur la biographie et la carrière de Noriaki Yuasa, le réalisateur du premier « kaiju eiga » (film fantastique de monstres géants) de la série des Gamera, le fabuleux Gaméra l'invincible ou de Kinji Fukasaku, le plus grand cinéaste de « yakuza eiga » (films de gangsters) du siècle passé ?

Saviez-vous qu’Akira Kurosawa ignorait que son film Rashomon avait été présenté au Festival de Venise, où il venait pourtant de remporter le Lion d’Or ? Que son acteur fétiche, la star Toshirô Mifune, fut le réalisateur d’un seul film ? Que, dans les années 1930, Masahiro Makino tournait parfois deux films en même temps en s’aidant de substances interdites ? Que le cinéaste de La Harpe de Birmanie, Kon Ichikawa, fit appel à Michel Legrand pour composer la musique d’une de ses superproductions ? Et que l'un des maîtres du cinéma érotique produit par la firme Nikkatsu dans les années 1970, Chusei Sone, disparut subitement pour réapparaître, des années plus tard, en spécialiste de l’aquaculture ? Vous l'apprendrez dans ce dictionnaire accessible à tous, novices comme cinéphiles, qui retrace le parcours des réalisateurs et des films à l’origine de l’âge d’or du cinéma japonais (1935-1975) et comporte un cahier d'illustrations et 6 classiques en DVD dont un film inédit en vidéo de Mikio Naruse, le maître dont le grand Teruo Ishii était si fier d'avoir été l'assistant.

Harakiri, de Masaki Kobayashi (1962)

Liste des cinéastes présentés dans le dictionnaire :
^{(en bleu : films parus en France en DVD ou Blu-ray - cliquer sur les liens pour accéder aux filmographies)}

Masao Adachi
Toshiya Fujita
Kinji Fukasaku
Hideo Gosha
Heinosuke Gosho
Susumu Hani
Kazuo Hara
Kazuhiko Hasegawa
Shinobu Hashimoto
Yoichi Higashi
Seiji Hisamatsu
Ishirô Honda
Kon Ichikawa
Miyoji Ieki
Kazuo Ikehiro
Hiroshi Inagaki
Shôhei Imamura
Umetsugu Inoue
Teruo Ishii
Mansaku Itami
Daisuke Ito
Akio Jissoji
Motoharu Jonouchi
Fumio Kamei
Katsu Kanai
Tai Kato
Shintaro Katsu
Yuzo Kawashima
Teinosuke Kinugasa
Keisuke Kinoshita
Masaki Kobayashi
Eiichi Kudo
Kei Kumai
Tatsumi Kumashiro
Yoji Kuri
Kazuo Kuroki
Akira Kurosawa
Masahiro Makino
Kenzo Masaoka
Yasuzô Masumura
Sadatsugu Matsuda
Toshio Matsumoto
Zenzo Matsuyama
Toshirô Mifune
Kenji Misumi
Kenji Mizoguchi
Kazuo Mori
Shiro Moritani
Nobuo Nagakawa
Ko Nakahira
Sadao Nakajima
Noboru Nakamura
Mikio Naruse
Katsumi Nishikawa
Yukio Noda
Yoshitaro Nomura
Noburo Ofuji
Kihachi Okamoto
Nagisa Ôshima
Shigehiro Ozawa
Yasujiro Ozu
Kôichi Saitô
Torajiro Saitô
Tazuko Sakane
Yasuchi Sasaki
Tadashi Sawashima
Minoru Shibuya
Kôji Shima
Yasujiro Shimazu
Hiroshi Shimizu
Kaneto Shindô
Masahiro Shinoda
Shusei Sone
Hideo Suzuki
Norifumi Suzuki
Seijun Suzuki
Yoichi Takabayashi
Kinuyo Tanaka
Tokuzo Tanaka
Tetsuji Takechi
Shuji Terayama
Hiroshi Teshigahara
Osamu Tezuka
Tomu Uchida
Kirio Urayama
Kôji Wakamatsu
Kunio Watanabe
Taiji Yabushita
Yoji Yamada
Eiichi Yamamoto
Kajiro Yamamoto
Satsuo Yamamoto
Sô Yamamura
Sadao Yamanaka
Kosaku Yamashita
Atsushi Yamatoya
Kimiyoshi Yasuda
Yoshishige Yoshida
Kozaburo Yoshimura
Noriaki Yuasa

Voyage à Tokyo, de Yasujiro Ozu (1953)

Inclus dans le coffret du dictionnaire, Carlotta propose également 6 DVD en version restaurée : Voyage à Tokyo (1953) de Yasujiro Ozu, Contes des chrysanthèmes tardifs (1939) de Kenji Mizoguchi (disponible uniquement dans ce coffret), Harakiri (1962) de Masaki Kobayashi, Contes cruels de la jeunesse (1960) de Nagisa Ôshima (disponible uniquement La Trilogie de la jeunesse : 3 films de Nagisa Oshima), Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946) d’Akira Kurosawa, Une femme dans la tourmente (1964) de Mikio Naruse (ce dernier inédit en vidéo).

Une femme dans la tourmente, de Mikio Naruse (1964)
 
Au total, l'ensemble constitue une initiation presque (on aurait souhaité une filmographie au moins sélective pour chaque cinéaste mais le lecteur pourra la trouver dans des dictionnaires des films japonais et des histoires du cinéma japonais, sans oublier certains sites internet anglophones ou francophones) parfaite à l'un des cinémas les plus beaux du monde.

COFFRET L'AGE D'OR DU CINEMA JAPONAIS 1935-1975 : livre de 250 pages + 6 DVD (dont un inédit). Edition limitée à 1 500 exemplaires - Carlotta, 69,99 €.
 

4 films de Shôhei Imamura en Blu-ray : les tests

Le profond désir des dieux, de Shôhei Imamura (1968)

Elephant Films poursuit la diffusion, dans sa collection Cinéma MasterClass, des premiers films, jusque-là inédits en France, de Shôhei Imamura, un des porte-drapeau, avec Nagisa Ôshima, de la Nouvelle Vague japonaise et salué par deux Palmes d’Or pour La Ballade de Narayama en 1983 et pour L’Anguille en 1997. Philippe Gautreau a analysé les 4 films publiés le 15 novembre 2016 (3 en Blu-ray combo et un en DVD) :

Désirs volés - Blu-ray
De Shôhei Imamura, avec Osamu Takizawa et Shin’ichi Yanagisawa
Editeur : Elephant Films - Distributeur : Elephant Films
Date de sortie : le 15 novembre 2016 (Amazon : 19,99 €)
Note : 7 / 10

Mon deuxième frère - Blu-ray
De Shôhei Imamura, avec Hiroyuki Nagato et Kayo Matsuo
Editeur : Elephant Films - Distributeur : Elephant Films
Date de sortie : le 15 novembre 2016 (Amazon : 19,90 €)
Note : 7 / 10

Le Profond désir des dieux - Blu-ray
De Shôhei Imamura, avec Rentarô Mikuni et Chôichirô Kawarasaki
Editeur : Elephant Films - Distributeur : Elephant Films
Date de sortie : le 15 novembre 2016 (Amazon : 19,90 €)
Note : 7 / 10

Désir meurtrier - DVD
De Shôhei Imamura, avec Masumi Harukawa et Kô Nishimura
Editeur : Elephant Films - Distributeur : Elephant Films
Date de sortie : le 15 novembre 2016 (Amazon : 16,99 €)
Note : 7 / 10

Ces 4 titres font suite à une première livraison, fin 2015, de 3 autres films de Shôhei Imamura, que nous avions testé en Blu-ray : Cochons et cuirassés (1961), La Femme insecte (1963) et Le Pornographe (1966).