Réalisé par Clint Eastwood
Avec
Clint Eastwood, Freddie Jones et David Huffman
Édité par Warner Bros. Entertainment France
L’infiltration dans un pays hostile, pour une mission impossible, avec policiers et agents spéciaux à tous les coins de rue aurait pu nourrir un bon suspense. Malheureusement, les moments de tension se comptent sur les doigts d’une main, au milieu de scènes trop bavardes.
La faute n’est pas imputable à la réalisation de Clint Eastwood, qui dirige là son huitième film, mais à un scénario pas assez construit, sans rythme, avec trop de temps morts. Accessoirement, le regard outrancièrement caricatural porté sur les Soviétiques donne à Firefox un sérieux coup de vieux, plus de vingt ans après la fin de la guerre froide.
Les scènes de combat entre avions étaient pourtant spectaculaires à l’époque du tournage, il y une trentaine d’années, même si elles ne souffrent plus la comparaison avec celles de films plus récents, comme Les Chevaliers du ciel, par exemple.
Le documentaire Clint Eastwood, réalisateur, tourné au moment de la sortie du film contient un entretien avec Clint Eastwood, interrogé par un journaliste, et des extraits recadrés en 4/3 de quelques films. Les scènes de Moscou ont été tournées à Vienne, dont le métro a été « maquillé » la nuit. John Dykstra, oscarisé pour les effets spéciaux de Star Wars, a signé la poursuite finale entre les deux « Firefox » : il nous dit comment les avions ont été, à l’aide de caches, insérés sur des vues du ciel et de la banquise, prises à une ou deux images par seconde, pour simuler la vitesse des appareils volant en rase-mottes. C’est probablement ce qui explique l’image horriblement bruité des arrière-plans.
La bande-annonce est en anglais, sans sous-titres.
Format vidéo de ces deux suppléments : MPEG-4 AVC ; audio : DD stéréo.
C’est bien connu : il ne faut pas toujours se fier à l’étiquette ! Une bonne démonstration de la pertinence de ce conseil est apportée par la mauvaise qualité de l’image « haute définition » 1080p AVC, avec des noirs charbonneux qui nuisent à la lisibilité des très nombreuses scènes tournées dans l’obscurité, comme celle de l’assassinat du vrai Sprague sur les bords de la fausse Moscova (en vrai, le Danube). S’ajoute à cela un fourmillement, visible dans tous les arrière-plans, carrément insupportable dans certaines parties du film (flashback au Vietnam et séquences de combat entre les deux avions).
Le son, pourtant DTS-HD Master Audio 5.1, est, lui aussi, très loin de profiter des possibilités techniques offertes par le nouveau support. Il faut attendre plus d’une heure pour que les enceintes surround commencent à sortir de leur mutisme avec l’explosion dans le hangar et les scènes aériennes ; de plus, la spatialisation n’est pas cohérente et le peu qui sort du caisson de basse manque de netteté. Tout le reste n’est, en réalité, que du son mono et pas d’une grande finesse. La version originale, à défaut d’être réussie, s’impose donc malgré tout, d’autant plus que le doublage monotone en français est léthargique.