Deep End (1970) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector

Réalisé par Jerzy Skolimowski
Avec Jane Asher, John Moulder-Brown et Karl Michael Vogler

Édité par Carlotta Films

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Le 14/11/2011
Critique

Jerzy Skolimowski donne une exemplaire leçon de cinéma avec ce film, le meilleur de ceux qu’il ait, à ce jour, réalisés, avec Moonlighting (Travail au noir), disponible sur DVD depuis 2010. Un film tout à fait à part, à la fois tendre et drôle, cruel et tragique.

Un marivaudage bien inégal entre Susan, une belle fille d’une vingtaine d’années qui n’en est pas à sa première expérience avec les hommes, et qui entame un jeu du chat et de la souris avec Mike, un adolescent fasciné par sa beauté. Elle l’attire pour mieux le repousser, alors qu’il essaie, par tous les moyens, de s’interposer entre elle et les hommes qui la courtisent.

Ce film envoûtant vaut par l’interprétation des deux premiers rôles. Susan, lumineusement interprétée par Jane Asher, la muse de Paul McCartney pendant les années 60, qui fit ses débuts devant les caméras dès l’âge de six ans. Mike, interprété par John Moulder-Brown, âgé d’à peine 17 ans au moment du tournage, émoustillé et fragile, affolé par l’appétit qu’il suscite chez les clientes (particulièrement chez la plantureuse Diana Dors, la  » Marilyn anglaise « , dans une scène qui a miraculeusement échappé aux coups de ciseaux des censeurs !)

Mais le film doit aussi à la rigueur du scénario, coécrit par Jerzy Skolimowski et Jerzy Gruza, débarrassé de digressions qui auraient pu nous distraire de l’inexorable montée de l’obsession de Mike, à l’élégante légèreté d’une caméra (souvent portée, mais avec quelle maîtrise !), aux décors étranges des bains-douches dus à Tony Pratt (un petit-neveu de Boris Karloff !), à une palette de couleurs évocatrice de la fin des années 60, à l’illustration musicale par Cat Stevens et le groupe rock Can, au pittoresque des personnages secondaires…

Un diamant toujours étincelant, quarante ans après son tournage !

Présentation - 4,0 / 5

Pas d’extravagances, mais une belle jaquette et un coffret cristal, qui permet de voir, à l’intérieur, 54 photos miniatures du film.

Choix entre version originale avec sous-titres français facultatifs et version doublée en français, toutes deux en haute définition ; avec un petit plus pour la présence des dialogues dans la version originale.

Un beau menu, accessible en juste un petit peu plus d’une minute, 15 chapitres.

Bonus - 5,0 / 5

Point de départ : c’est la pièce maîtresse, un documentaire de 75 minutes tourné en 2010, riche d’informations sur le tournage du film (principalement à Munich) et bourré d’anecdotes, avec la bonne idée des retrouvailles de Jane Asher avec John Moulder-Brown, la tête encore pleine des souvenirs du tournage, 40 ans après !

Souvenirs des scènes coupées (12’15”) : bien qu’aucune scène coupée n’ait été conservée, on nous les fait revivre en justifiant pourquoi elles n’ont, finalement, pas été retenues. Original et passionnant.

Deep end : c’est moi ! (3’41”) C’est Étienne Daho qui parle, pour dire comment il s’était, en voyant le film à 15 ans, identifié au personnage de Mike.

Careless love (10’15”, 4/3) Ce standard de la chanson sert de toile de fond à une saynète à l’humour très noir, réalisée par Francine Winham. En prime, une recette imparable pour faire taire les enfants qui osent brailler au lieu de dormir.

Bande-annonce et Crédits qui donnent une idée, avec le générique de fin du film, de l’importance des moyens investis dans la restauration du film.

HD (AVC) pour l’image de tous les suppléments, son DD 2.0, format 1.77.

Image - 5,0 / 5

Tous les outrages du temps ont été effacés : le grain a été atténué, mais heureusement respecté, toutes les scories, tâches et rayures ont été éliminées, les contrastes sont rigoureusement équilibrés avec des noirs profonds et modelés (voir scènes du club, à partir de 48’20”) ; les couleurs ravivées en mettent plein la vue, à peine le film lancé, avec les rouges du générique.

Ce qui permet d’apprécier comment Jerzy Skolimowski, peintre à ses heures, joue avec les couleurs en opposant celles qui  » pètent  » avec les tons plus délavés des intérieurs décrépis des bains publics.

Du bon boulot !

Son - 4,5 / 5

Là aussi, on atteindrait la perfection sans quelques rares duretés, avec un son non compressé mono, incisif et pur et sans souffle (PCM 48k). Les dialogues sont clairs et l’acoustique de la piscine rendue avec réalisme.

Saluons le choix de faire profiter de la haute définition le doublage en français.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur InFocus IN76
  • Panasonic DMP-BD30
  • Denon AVR-3806
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918 (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080i - Diagonale image 270 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 14 novembre 2011
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