L'Homme des vallées perdues (1953) : le test complet du Blu-ray

Shane

Réalisé par George Stevens
Avec Alan Ladd, Jean Arthur et Van Heflin

Édité par Paramount Pictures France

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Le 01/10/2013
Critique

Joe et Marian Starrett accordent à Shane, cavalier solitaire, l’hospitalité dans leur petit ranch, convoité par les frères Ryker qui veulent récupérer par la force toutes les terres des petits propriétaires (homesteaders) pour y faire paître leurs troupeaux.

L’Homme des vallées perdues (Shane) a été réalisé par George Stevens qui, après avoir été chef op’ pendant une dizaine d’années, a accumulé les réussites avec la casquette de réalisateur, dans tous les genres : la comédie musicale avec Fred Astaire et Ginger Rogers (Sur les ailes de la danse - Swing Time), la comédie romantique avec Spencer Tracy et Katharine Hepburn (La Femme de l’année), le mélodrame avec Elizabeth Taylor et Montgomery Clift (Une place au soleil), l’aventure avec Cary Grant et Douglas Fairbanks Jr. (b>Gunga Din) et le grand spectacle avec Giant, le dernier rôle de James Dean.

Le scénario de L’Homme des vallées perdues, le seul western de George Stevens, suit la règle des trois unités du drame classique. Un thème : le droit doit prévaloir sur la violence. Un lieu : le paysage spectaculaire du parc national du Grand Teton dans le Wyoming où sont implantés le ranch des Starrett et le saloon local. Un temps très court : le drame se dénoue en deux ou trois jours.

La distribution symbolise l’opposition du bien et du mal. Alan Ladd, le héros fragile toujours impliqué dans des situations périlleuses dans une centaine de films de guerre, westerns et thrillers, incarne le bien, quoiqu’un doute soit entretenu sur son passé. Le mal, c’est Jack Palance, le méchant aux traits taillés à coups de serpe, l’homme au chapeau noir, celui qui ne manque jamais de tuer ses adversaires. Van Heflin, une des figures du western, donne une image crédible du fermier résolu à défendre coûte que coûte son maigre bien. Moins convaincante dans l’interprétation de son épouse, Jean Arthur tient là son dernier rôle sur le grand écran. Brandon De Wilde, l’interprète de leur fils, fit une carrière d’acteur, brutalement interrompue à l’âge de 30 ans par un accident de circulation.

Ce solide western, dans lequel on retrouve les symboles du genre (la vie simple des colons, le rodéo, les bagarres à poings nus dans le saloon à la John Ford), assure une montée progressive de la tension dramatique jusqu’au duel final.

Le remake, sous la forme d’une série (1966, 17 x 60’), avec David Carradine dans le rôle-titre (Shane), n’a pas encore eu les honneurs d’une transcription sur DVD ou Blu-ray.

Édition - 7 / 10

Cette nouvelle édition uniquement sur Blu-ray fait suite à deux sorties précédentes sur DVD, en 2003 et 2006. Boîtier bleu, menu fixe et muet, sérigraphie réduite au titre sur le disque, pas de supplément : le minimum syndical… sauf le surétui ! Dommage que le commentaire de George Stevens et du producteur Ivan Moffat, disponible sur le Blu-ray US n’ait pas été repris…

Cinq versions audio, cependant : version originale en anglais Dolby TrueHD 2.0 stéréo. Doublages en français, espagnol, allemand et italien DD 2.0 mono. Sous-titres en 22 langues dont le français, l’anglais et l’anglais pour malentendants.

L’image fut souvent recadrée pour des projections en Cinémascope qui venait de faire son apparition à la sortie du film en 1953. Ici, dans son format original de 1.37:1, elle est parfaitement restaurée : on est saisi, dès les premières séquences par la fidélité à la palette du technicolor, par la précision des détails du paysage, par la profondeur de champ, particulièrement dans les scènes bien éclairées, avec des noirs denses qui ont parfois une petite tendance à se boucher dans les séquences très faiblement éclairées de la fin du film.

Pour le son, le format TrueHD 2.0 stéréo de la version originale donne une belle ampleur à l’image sonore avec un spectre assez ouvert (animaux de la ferme et chants d’oiseaux dans les séquences d’ouverture). Clairs le plus souvent, les dialogues sont occasionnellement un peu étouffés. Une surprenante dynamique notamment dans les fusillades. Quelques saturations dans les forte de la musique très descriptive de Victor Young qui « téléphone » l’imminence de moments dramatiques, par exemple l’arrivée à cheval du cavalier au chapeau noir à 48’13”. L’image sonore de la version originale, avec une assez bonne séparation des deux voies est nettement préférable à celle, plus étriquée, délivrée par le format mono du doublage en français.

Crédits images : © Paramount

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
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Philippe Gautreau
Le 1 octobre 2013
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