Les Revenants - Saison 1 (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Fabrice Gobert
Avec Anne Consigny, Clotilde Hesme et Céline Sallette

Édité par Studiocanal

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Le 29/11/2013
Critique

Dans une ville de montagne dominée par un gigantesque barrage, le même jour, des personnes d’âges et de milieux différents, toutes désorientées, cherchent à rentrer chez eux. Ils ne savent pas encore qu’ils sont morts depuis plusieurs années, qu’ils n’ont pas vieilli et que personne ne les attend. Déterminés à reprendre une place qui n’existe plus, ils découvrent peu à peu qu’ils ne sont pas les seuls revenants et que leur retour s’accompagne de dérèglements croissants. Et si ce n’était que le début d’un bouleversement plus majeur encore ?

Les Revenants reprend un thème qu’avait déjà exploité la série américaine The 4400 (2005-2007) dans un contexte un peu différent, puisque les disparus, laissés pour morts, réapparaissant, en un même lieu, à un même moment, dotés de pouvoirs surnaturels, avaient été enlevés par des extra-terrestres.

Le scénario de la minisérie française, tiré de celui du film éponyme, écrit et réalisé par Robin Campillo en 2004 est divisé en huit épisodes - les sept premiers portant le noms des personnages principaux, Camille, Simon, Julie, Victor, Serge et Toni, Lucy, Adèle, le dernier, celui où les revenants se regroupent, s’intitulant La Horde. Il contient de nombreux flashbacks nous ramenant avant leur mort.

À la différence des zombies, autres morts-vivants qui ont récemment envahi les écrans, les fantômes de Fabrice Gobert, créateur de la série, ont toutes les apparences des vivants et les mêmes besoins vitaux (et sexuels), sauf qu’ils peuvent se passer de sommeil. Ils ne savent ni pourquoi, ni comment ils sont revenus et n’aspirent qu’à reprendre le cours de leur existence là où il s’est arrêté.

Ce choix d’économiser les moyens pour Les Revenants, de refuser d’utiliser les ressorts du film d’angoisse et les ficelles du maquillage, évitait le risque de refaire une énième mouture d’un genre très visité au cours de la dernière décennie, mais jalonné de réussites qui ne se comptent que sur les doigts d’une main. La « normalité » des revenants, hormis leur apparente invulnérabilité, suffit à inquiéter le spectateur, plus subtilement, mais aussi fortement que le feraient des signes plus visibles de leur nature inhumaine. Le scénario exploite habilement les différences ténues qui distinguent les vivants des revenants : bien qu’ils ne soient pas intrinsèquement menaçants, le pouvoir que certains d’entre eux sembleraient avoir d’imposer leur volonté peut alarmer. Ajoutent au trouble créé par la série, les incertitudes sur la nature des personnages de Julie, Lucy et Adèle : n’ont-elles pas été renvoyées dans le monde des vivants après que la mort eût, un court instant, fait son oeuvre.

Avoir choisi d’emprisonner le village dans un cirque de montagnes, en fait un lieu clos que les habitants ne peuvent pas quitter, par l’effet d’un mystérieux sortilège, rappelant celui qui frappait les invités de L’Ange exterminateur de Luis Buñuel. Fabrice Gobert choisit de ne pas fournir les clefs qui permettraient d’élucider les mystères, encore épaissis par un épisode final discutable, que dissipera peut-être la saison 2.

Restent inexpliquées d’autres manifestations étranges, comme l’apparition de plaies bizarres qui s’étendent sur la peau de Simon et de Camille, et aussi de sa soeur Léna, sa jumelle. Les plaies de Léna ne sont-elles pas les stigmates de sa culpabilité : elle a trahi sa jumelle en couchant avec son petit ami, ce qui a, peut-être, provoqué l’accident qui a coûté la vie de Camille ? À l’instar de Lost, Les Revenants, dont la première saison se clôt par une fin ouverte, pose plus de questions qu’elle n’apporte d’explications rationnelles aux phénomènes observés, comme l’émergence fantomatique au-dessus de la surface des eaux du village englouti il y a 35 ans.

Un scénario bien construit est l’atout essentiel de cette série plutôt que la réalisation, assez conventionnelle, qui doit surtout à la photo du chef op’ Patrick Blossier. Autre atout : un casting solide avec des acteurs confirmés comme Frédéric Pierrot (qui tenait également un rôle dans le film original), Anne Consigny et Clotilde Hesme, mais aussi avec de jeunes acteurs, parmi lesquels Yara Pilartz (elle avait à peu près l’âge de Camille au moment du tournage) découverte dans 17 filles, le premier long métrage de Delphine et Muriel Coulin.

À saluer aussi la musique, dominée par des tonalités mineures et des vibrations longuement soutenues, qui accompagne efficacement l’image. La série Les Revenants, avec une énigmatique première saison s’écartant résolument des sentiers battus, a été achetée outre-Manche par Channel 4 (sous le titre Rebound), mais vendue aussi en Suède, en Israël, en Turquie, en Nouvelle Zélande, en Hongrie et à Hong Kong. Une belle diffusion hors de l’hexagone, sur les traces d’Engrenages (alias Spiral).

Il faudra attendre l’automne 2014 pour la diffusion de la saison 2 dont le tournage doit commencer en février. Un remake américain est annoncé !

Édition - 6 / 10

Test effectué sur check discs. Les trois disques sont logés dans un boîtier Blu-ray noir avec la même jaquette que celle du coffret DVD sorti un an plus tôt. Menu animé musical. Une seule version audio DTS-HD Master Audio 5.1. Sous-titres pour malentendants.

Aucun revenant ne vient troubler l’absence de suppléments !

L’image est, dans l’ensemble, décevante. Elle manque de précision et de contrastes, particulièrement dans les séquences d’intérieur en basse lumière qui montrent des noirs tirant sur le verdâtre.

Le son, avec un spectre assez large, restitue clairement les dialogues. Pas beaucoup d’action dans cette série : l’image sonore est concentrée sur les enceintes frontales, les latérales n’étant discrètement stimulées que par la musique d’accompagnement.

En conclusion, l’apport de la haute définition est difficilement mesurable.

Crédits images : © Jean-Claude Lother/Haut et Court TV

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 29 novembre 2013
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