La Bête humaine (1938) : le test complet du Blu-ray

Édition limité Digibook - Version restaurée et remasterisée

Réalisé par Jean Renoir
Avec Jean Gabin, Simone Simon et Fernand Ledoux

Édité par Studiocanal

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Le 20/12/2013
Critique

Jacques Lantier est le fils d’Auguste Lantier et de Gervaise, de la famille Rougon-Macquart. Mécanicien à la SNCF sur la ligne Paris-Le Havre, il est persuadé, bien qu’il ne boive pas, que l’alcoolisme qui a fait des ravages dans la famille a fait de lui… une bête humaine.

La Bête humaine est l’adaptation cinématographique du roman éponyme d’Émile Zola, le dix-septième volume des Rougon-Macquart, sur un scénario écrit par Jean Renoir, qui avait, douze ans plus tôt, porté à l’écran Nana, le neuvième volume de la série.

Réalisé dans la foulée de La Marseillaise, un échec commercial, La Bête humaine trouva facilement son public, tant en France qu’à l’étranger. Piqué au vif par le succès du jeune Marcel Carné, Jean Renoir, de douze ans son aîné, a voulu démontrer qu’il était capable, dans le courant qu’on appelait alors  » le réalisme poétique  » de faire encore mieux que Marcel Carné avec Le Quai des brumes.

La photo de Curt Courant, les cadres, les éclairages, le montage concourent à l’envoutante beauté de certaines scènes, par exemple celle ou Lantier et Séverine se retrouvent, la nuit sous la pluie, dans une petite cabane, le tout accompagné par la musique de Joseph Kosma.

Pour faire entrer l’intrigue de La Bête humaine dans le cadre restreint de la durée habituelle d’un film, Jean Renoir a focalisé le scénario sur trois personnages, Jacques Lantier, Roubaud, le sous-chef de la gare du Havre et son épouse Séverine. Flore, un des personnages principaux du roman, n’occupe qu’une scène du film.

Jean Gabin, dans le rôle de Lantier, est confronté à Simone Simon, revenue pour l’occasion de Hollywood où elle poursuivait sa carrière (elle y retournera, notamment pour y incarner La Féline - Cat People - sous la direction de Jacques Tourneur). À leurs côtés, Fernand Ledoux, le sous-chef de gare, et dans le rôle de l’aide mécanicien, Julien Carette, le petit parigot gouailleur, tête enfoncée sous le béret, clope au bec, l’acteur fétiche de Jean Renoir. « Ledoux » et « Carette », ainsi apparaissent-ils au générique au temps où on en escamotait volontiers les prénoms. Plus surprenante est, dans la peau du mécanicien Cabuche, la prestation de Jean Renoir, mieux à sa place quand il réalise que quand il « fait l’acteur ».

Un autre personnage, de poids, c’est « Lison », la locomotive lancée à toute vapeur dans une course rugissante que rien ne semble pouvoir arrêter, aussi inquiétante que cette force incoercible, dans la tête de Lantier, qui le pousse vers son tragique destin.

Un grand film qui méritait bien de nous revenir dans une version restaurée.

Édition - 8 / 10

Seul le disque nous a été fourni. Il est logé dans un élégant digibook noir.

Menu animé et musical avec quelques séquences extraites du film.

Un seul supplément, mais quel supplément ! La Bête humaine : une mort aux trousses, un passionnant documentaire de 63 minutes réalisé par Dominique Maillet. Deux historiens du cinéma, spécialistes de Jean Renoir, Claude Gauteur et, surtout, Olivier Curchod, nous font découvrir la genèse du film, nous aident à relire certaines scènes, nous livrent des anecdotes et, à l’occasion, remettent les pendules à l’heure : contrairement à ce que prétendait Jean Renoir, Jean Gabin (bien qu’il ait été sacré « mécanicien d’honneur » par la SNCF quelques mois après la sortie du film) n’a jamais conduit la Pacific 231 du Paris-Le Havre. Illustré d’extraits du film, complété d’entretiens avec Jean Renoir et avec certains de ceux qui l’ont assisté pendant le tournage, ce bonus est un modèle du genre.

L’image (1080p, encodage AVC) au format 4/3 d’origine. Bien que le fourmillement soit presque inexistant la texture argentique a été respectée. Une soigneuse restauration a éliminé toute tache ou rayure. On reprochera, cependant, de trop faibles contrastes et des noirs qui ont tendance à se boucher. Quelques sauts d’image étaient probablement irréparables.

Le son DTS-HD MA 1.0, propre, exempt de souffle, restitue clairement les dialogues. Quelques saturations dans les forte de l’accompagnement musical et un déficit des graves. Mais, vu l’âge du film, il était vraisemblablement difficile de faire beaucoup mieux.

Crédits images : © Studiocanal

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
8 / 10
Avis

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P. de Melun
Le 22 février 2021
N'ayant pas lu l’œuvre littéraire, je ne juge que le film. Le jeu d'acteurs est passable, Jean Gabin, notamment nous a prouvé ensuite qu'il savait faire beaucoup mieux. Ici, difficile de croire en son mal intérieur. Pour le reste, l'intrigue policière n'est pas franchement excitante et il y a beaucoup trop de lenteurs. La musique, classique et omniprésente, empêche certains silences salutaires de s'installer. Sûrement un film qui en son temps a marqué, mais aujourd'hui, l'impression générale est plus mitigée. Par contre, c'est bien filmé avec l'omniprésence de la "Lison"
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Philippe Gautreau
Le 20 décembre 2013
Pas de commentaire.
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cineberry
Le 16 septembre 2011
Pas de commentaire.

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