Chef (2014) : le test complet du Blu-ray

Carl Casper, chef d’un restaurant réputé de Los Angeles, démissionne quand le propriétaire, réagissant à l’article au vitriol d’un critique gastronomique, lui fait comprendre qu’il doit désormais suivre ses consignes à la lettre. À Miami, où il accompagne pour quelques jours son fils et son ex, résolu à rebondir, Carl achète un vieux food truck.

Avec Chef, Jon Favreau renoue avec les comédies du début de sa carrière. Il s’était, en effet, lancé dans le métier avec l’écriture, en 1996, du scénario de Swingers, avant de se lancer dans la fabrication de blockbusters avec Iron Man, Iron Man 2 et Cowboys et envahisseurs.

Chef surfe sur le thème de la cuisine qui, depuis deux ou trois ans, congestionne nos petits écrans dans divers programmes de téléréalité. Il titille aussi la fibre sentimentale en donnant une large place au retissage des liens entre père et fils, distendus par une séparation et par l’investissement professionnel quasi-exclusif de Carl.

Chef a aussi des allures de road movie. Partant de Los Angeles, il nous emmène, à bord du food truck of course, de Miami à Austin, en passant par La Nouvelle Orléans.

Mais c’est partout un peu la même histoire, dans l’ambiance foutraque du food truck rythmée par le crépitement des couteaux (de chef !) ciselant le persil ou éminçant les oignons, le chant de l’huile dans les bacs à friture et de la viande qui rissole sur les plaques de cuisson : Carl Casper fait un malheur, peinant à servir les longues queues de clients avides d’avaler ses sandwiches !

Cette success story par temps de crise est à mettre du crédit de… Twitter ! Le petit oiseau bleu a certainement dû vendre quelques plumes pour compléter le budget de production et se payer ce gros coup de pub’. Malgré les ambitions modestes de l’entreprise, le coût de production a dû être alourdi par le poids de quelques noms inscrits sur l’affiche : Dustin Hoffmann, dans le rôle du propriétaire du restaurant, Scarlett Johansson dans celui du maître d’hôtel et Robert Downey Jr., dans le rôle de l’ex-mari de l’ex, chacun pour une contribution strictement minutée !

Mais la vraie vedette, c’est Jon Favreau dans le rôle-titre. Il se donne à fond dans son incarnation du cuisinier. Il aurait même poussé la conscience professionnelle jusqu’à faire un stage de quelques semaines auprès d’un (vrai) cuisinier !

Curieusement étiqueté  » R  » (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés d’un adulte) pour ses dialogues un peu lestes, le film sort en France avec la classification  » tous publics « .  » Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà « , n’aurait pas manqué de redire Blaise Pascal en faisant fi de la géographie !

Assez sympathique, dopé par un accompagnement musical entraînant, cet hymne à la bonne bouffe (réduite ici à des sandwiches à 5 dollars !) aurait gagné à être élagué de quelques couplets : près de deux heures, c’est nettement trop long pour la minceur du scénario.

Le disque est logé dans le boîtier bleu standard. Sur la jaquette et le fourreau, le montage photographique qu’on retrouve sur le menu fixe sur accompagnement de salsa. La version originale, en anglais et en espagnol, et le doublage en français sont au format DTS-HD Master Audio 5.1. Sous-titres en huit langues pour le film, dont le français et l’anglais. En français et néerlandais pour les suppléments.

Dans la section des bonus, pas grand-chose sur la carte.

Le commentaire du film par Jon Favreau donne trop de place à ce qui se passe sur l’écran, pas assez aux options du tournage. Suivent des scènes coupées (10’) et Dans le food truck (8’) avec quelques recettes de sandwiches.

L’image (2.40:1, 1080p, AVC) répond à toutes les attentes : bonne définition, couleurs fraîches et naturelles, contrastes affirmés avec des noirs bien denses. Un sans-faute !

Même satisfecit pour le son (DTS-HD Master Audio 5.1, pour la version originale et le doublage en français) : une excellente dynamique sert particulièrement bien la salsa qui s’impose (un peu trop même) en toile de fond.

Crédits images : © Sony Pictures