Les Malheurs de Sophie (2016) : le test complet du Blu-ray

Sophie de Réan, fille unique, habite un château. Une personnalité affirmée la pousse, en compagnie de ses cousines de Fleurville, des petites filles modèles, à défier les adultes en accumulant les bêtises, sous l’oeil réprobateur, mais intéressé, de son cousin Paul dont elle va devoir se séparer pour suivre ses parents en Amérique. Sa mère meurt durant la traversée. Son père, remarié, meurt à son tour. Sophie revient en France avec sa belle-mère, Madame Fichini…

Les Malheurs de Sophie est la dernière adaptation du roman écrit en 1858 par Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur (1799-1874) qui sera publié dans la Bibliothèque Rose, sous ses couvertures de percaline rouge dorées à l’or, créée deux ans plus tôt par Louis Hachette et inaugurée par Les nouveaux contes de fées, un autre ouvrage de la comtesse. Cent soixante ans plus tard, la collection existe toujours et Les Malheurs de Sophie se vendent encore comme des petits pains !

Plusieurs romans de la comtesse de Ségur ont été adaptés pour l’écran. Le premier, Un Bon petit diable, en 1923, sera repris en 1983 par Jean-Claude Brialy qui avait réalisé, en 1981, la deuxième version pour le cinéma des Malheurs de Sophie, après celle de Jacqueline Audry en 1946. Quatre romans furent mis en image pour le petit écran en 1962 dans la case Le Théâtre de la jeunesse et Les Malheurs de Sophie réapparurent en 1996 dans une série animée dirigée par Bernard Deyriès, éditée par Citel dans une intégrale de 5 DVD. Les plus grands enfants pourront même découvrir (sans grande peine, elles sont très légèrement vêtues !) Les Petites filles modèles dans une version polissonne réalisée par Jean-Claude Roy en 1971.

Resituée dans son époque, la relecture des Malheurs de Sophie par Christophe Honoré est classique (trop sage dirait certainement Sophie), ce qui convient sans doute au public de jeunes enfants auquel elle est destinée. Avec une illustration musicale bien choisie, elle respecte scrupuleusement l’esprit du roman : Sophie commet une faute qu’elle n’avoue pas, finit pas être confondue et reçoit sa punition.

Mais la fantaisie s’invite aussi avec l’apparition sur l’écran, dans trois saynètes, d’animaux animés, un écureuil, quatre hérissons et une grenouille et dans deux scènes de rêve, dont une montrant Paul, sur un âne, encerclé par des Indiens. La poupée de Sophie n’a pas résisté aux mauvais traitements qu’elle lui a infligés, fort heureusement, parce que ses funérailles nous valent la plus belle scène du film.

À côté des cinq enfants, quatre filles et un garçon, Golshifteh Farahani est la mère de Sophie, Muriel Robin, Madame Fichini, et Anaïs Demoustier, Madame de Fleurville.

Les Malheurs de Sophie (107 minutes) tient, avec ses suppléments, sur un Blu-ray double couche logé dans un boîtier blanc de 11 mm décoré avec l’affiche du film. Le menu animé et musical propose le choix entre trois versions audio : DTS HD Master Audio 5.1 ou 2.0, ainsi qu’une piste d’audiodescription DTS-HD MA 2.0 stéréo.

Sous-titres pour malentendants.

Cinq spots promotionnels, d’une durée moyenne de trois minutes, se succèdent avec la même introduction de 25 secondes, devenant vite lassante. Dans L’enfant diable, Isabelle Niéres analyse brièvement l’univers de Sophie, le premier des enfants-diables de la littérature qui commet les bêtises que les autres enfants n’osent pas faire. Puis dans Les petites filles modèles, La poupée de Sophie, Madame Fichini et Tristan (le seul garçon de la bande, l’interprète de Paul), les enfants livrent leurs impressions sur le tournage et les personnages.

Pour finir, des scènes coupées (4’), l’enregistrement de la chanson Tout tombe (3’) sur laquelle les enfants dansent sous la pluie dans la scène finale (réminiscence de la comédie musicale Les Chansons d’amour ?) et la bande-annonce.

Très léger, côté bonus !

L’image (1.37:1, 1080p, AVC) est lumineuse, avec des couleurs joliment saturées et des contrastes fermes, y compris dans les scènes de nuit, et un léger grain qui lui donne une texture agréable.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1, fin et précis, avec une forte dynamique et un spectre ouvert, donne une belle ampleur à l’accompagnement musical. Format DTS-HD MA 2.0 pour les installations sans multicanal.

Crédits images : © Jean-Louis Fernandez