Réalisé par Gábor Herendi
Avec
Ervin Nagy, Andrea Petrik et Tibor Gáspár
Édité par Koba Films
Hongrie, 1848. Entraîneur de pur-sang, le comte Blaskovich, soutien de l’indépendance de la Hongrie, est tué par son ancien ami, l’officier von Oettingen, venu l’arrêter pour trahison. Devenu orphelin, son fils Ernö est chassé du château confisqué par l’empereur et attribué à von Oettingen. Des années plus tard, Ernö mène une vie aventureuse entre les champs de courses et les conquêtes féminines. Mais la soif de vengeance ne l’a pas quitté. Sa revanche va prendre les traits d’un cheval réputé indomptable : Kincsem.
Kincsem (« mon trésor », en hongrois), c’est une jument si célèbre qu’elle a donné son nom au Kincsem Park de Budapest où on lui a érigé une statue. Engagée dans 54 courses prestigieuses, sur sa terre natale et à l’étranger, elle a 54 fois franchi la ligne d’arrivée en tête.
Kincsem est aussi le cinquième long métrage du cinéaste et scénariste Gábor Herendi dont l’oeuvre a rarement été exportée en vidéo hors de Hongrie, à l’exception d’une trilogie comique, A kind of Amerika 1, 2 et 3 (Valami Amerika), aux USA et au Royaume Uni. Kincsem, jamais sorti dans nos salles, nous arrive en France en première exclusivité sur Blu-ray et DVD grâce aux bons soins de Koba Films.
Le scénario, écrit par le réalisateur avec la complicité du scénariste Bálint Hegedûs, invente une romance dramatique autour de la jument mythique. « Somptueux spectacle ponctué de passions torrides », c’est l’accroche sur un bandeau rouge collé en bas de la jaquette qui, dans sa syntaxe particulière, donne une assez bonne idée du thème d’un film où les courses hippiques, en arrière-plan, servent essentiellement de prétexte à une histoire d’amour impossible, à la Roméo et Juliette, entre le jeune comte Ernö Blaskovich et la fille de l’assassin de son père, la belle Klara von Oettingen. Et, même, à un complot fomenté par l’empereur Franz Joseph I !
Du beau linge, donc, ce qui nous vaut des décors royaux et de magnifiques robes, des uniformes brocardés d’or, sous le soleil dans les tribunes des hippodromes ou sous les lustres des salles de bal. Une production qui a coûté 9 millions d’euros, record actuel en Hongrie.
La distribution n’est pas en reste avec, dans le rôle principal, Ervin Nagy, un acteur célèbre en Hongrie, avec une participation à une quarantaine de films, téléfilms et séries, dont l’étrange Corps et âme (Teströl és lélekröl, Ildikó Enyedi, 2017), édité par Le Pacte en mars dernier. C’est la belle Andrea Petrik, d’origine serbe, établie en Hongrie, qui lui donne la réplique.
Au menu, des courses hippiques bien reconstituées, les jockeys avec la jambe descendue au bas de longs étriers, mais aussi, et surtout, bien d’autres ingrédients : assassinat politique, vengeance, haine qui vire à l’amour fou et de nombreux rebondissements pour corser l’intrigue. En prime, un rapide coup d’oeil sur l’Histoire.
Tout ça est élégamment mis en scène et bien photographié.
Kincsem (117 minutes) tient sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier épais de 14 mm.
Le menu animé et musical n’offre que le choix entre le doublage en français au format DTS-HD Master Audio 5.1 et… le doublage en français au format DTS-HD 2.0 stéréo, sans la version originale !
Pas de bonus vidéo, non plus. Juste quelques lignes à lire sur l’histoire de la jument Kincsem et l’habituel Espace découverte de Koba Films avec bande annonce ou extrait de quatre séries : Victoria, Grand Hôtel, Palmiers dans la neige et Poldark (BBC 2015).
L’image (2.35:1, 1080i, AVC), lumineuse, très précise, déploie une palette de couleurs richement saturées et soigneusement étalonnées, mettant en valeur la belle photographie du film. Le mode entrelacé 1080i ne fait sentir ses faiblesses qu’occasionnellement, principalement dans certains plans de courses hippiques. Les contrastes sont fermes, avec des noirs denses.
Pour le son, seul le doublage en français est proposé, avec le choix entre deux formats, DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo. On regrettera d’autant plus l’absence de la version originale que les dialogues sont souvent débités avec monotonie et, occasionnellement, couverts par un niveau excessif de l’accompagnement musical.
Crédits images : © Koba Films