Les Contes aux limites de la folie (1973) : le test complet du Blu-ray

Tales That Witness Madness

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Freddie Francis
Avec Donald Pleasence, Kim Novak et Joan Collins

Édité par ESC Editions

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Le 22/01/2019
Critique

Contes aux limites de la folie

Le docteur Tremayne, un psychiatre, présente à un collègue quatre de ses patients. Il va lui dire comment ils ont dû être internés pour avoir été le jouet d’une étrange obsession…

Les Contes aux limites de la folie (Tales That Witness Madness), réalisé par Freddie Francis en 1973, est un des derniers films horrifiques à sketches tournés au Royaume Uni, un genre qu’avait lancé Amicus, une petite société fondée en 1962 par deux Américains, Milton Subotsky et Max J. Rosenberg.

Les Contes aux limites de la folie, comme les autres films du genre, doit se suffire d’un petit budget. L’ancrage de l’histoire dans le temps présent permet des économies de costumes et de décors. Le tournage est souvent bouclé en deux semaines. Et, pour attirer les spectateurs, des acteurs réputés tiennent le haut de l’affiche, mais ils ne seront restés sur les plateaux que le strict temps nécessaire, généralement un ou deux jours. Ici, Donald Pleasence, dans le rôle du docteur Tremayne, Jack Hawkins dans celui du visiteur, et deux stars au creux de la vague, Joan Collins et Kim Novak. Bien que celle-là n’occupe qu’une position secondaire dans le dernier sketch, elle fait l’affiche aux USA où le film sera distribué sous le titre Delirious.

Contes aux limites de la folie

En reprenant la structure d’une des productions Amicus, Asylum, réalisé par Roy Ward Baker l’année précédente, le scénario s’ouvre sur le sketch Mr. Tiger, l’histoire de Paul, un garçon de 10 ans qui s’imagine protégé des accès de colère de ses parents par un tigre. Le jeune acteur, Russell Lewis, a depuis taillé son chemin dans l’univers du cinéma : après avoir été acteur, surtout dans des séries, il s’est lancé dans l’écriture de scénarios, principalement de séries policières et, au moment où nous écrivons ces lignes s’est investi dans la série Les enquêtes de Morse (Endeavour). Le second cas ? Penny Farthing, est celui de Timothy, un antiquaire auquel on livre un grand bi (une bicyclette à la roue avant démesurée appelée « penny farthing » outre-Manche) auquel le regard de l’Oncle Albert, dont la photographie encadrée au-dessus, donne le pouvoir d’emmener Tim à l’époque victorienne. Le coup de foudre d’un homme pour un arbre mort aux courbes féminines (Mel) et une histoire de magie hawaïenne et de cannibalisme (Luau) sont les thèmes des deux autres contes extraordinaires.

Les Contes aux limites de la folie, comme la plupart des autres films du genre promu par Amicus, présente une horreur modérée avec quelques jets d’hémoglobine qui semblent plus là pour la décoration que pour effrayer le spectateur. Et, pourtant, le film fut interdit aux moins de 18 ans au Royaume Uni et classé R aux USA. Peut-être parce que, dans le dernier sketch, une des actrices apparaît nue, de dos.

Les Contes aux limites de la folie, est l’un des six titres déjà sortis d’une nouvelle collection lancée par ESC Éditions, British Terrors, qui comprend déjà Asylum, Le Caveau de la terreur (The Vault of Horror), Le Train des épouvantes (Dr. Terror’s House of Horrors), La Maison qui tue (The House That Dripped Blood) et Histoires d’outre-tombe (Tales from the Crypt), la plupart encore inédits en vidéo.

Les Contes aux limites de la folie n’est pas le meilleur de la série : le manque d’inspiration du scénario tend à faire ressortir l’économie des moyens mis en oeuvre pour la réalisation. Il lui manque aussi les petites audaces et les touches d’humour noir qui épiçaient les autres films.

Contes aux limites de la folie

Présentation - 4,0 / 5

Les Contes aux limites de la folie (90 minutes) et son supplément (12 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé, dans cette édition combo, en compagnie d’un DVD-9, dans un Mediabook non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, ou dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 1.0.

Un livret de 16 pages, écrit par Marc Toullec, rappelle que ce sera l’ultime contribution de Freddie Francis au genre, produite par World Film Services, après sept films réalisés avec Amicus de 1965 à 1972. Le scénario, écrit par Jennifer Jayne, une actrice que Freddie Francis avait déjà employée, reprend l’idée, que venait d’exploiter Asylum, de relier les quatre histoires entre elles en suivant les deux psychiatres dans la clinique. La production a dû, au pied levé, remplacer Rita Hayworth : commençant à ressentir les signes de la maladie d’Alzheimer, elle avait quitté Londres sans prévenir, la veille du tournage. Et Jack Hawkins était pratiquement aphone : il ne survivra pas à l’opération d’un cancer de la gorge qu’il dut subir aussitôt après le tournage. Le livret se termine par le chapitre La fin d’une époque, celle des films d’horreur à sketches. De l’horreur, justement, il n’y en avait pas assez au goût de la Paramount, intéressée par une distribution du film aux USA : Freddie Francis dut ajouter quelques plans sanglants en postproduction. Le film sortit sans campagne publicitaire et disparut vite du catalogue de Paramount.

Contes aux limites de la folie

Bonus - 3,0 / 5

Entretien avec Laurent Aknin (12’). Il rappelle que Freddie Francis, après avoir réalisé plusieurs films pour Amicus, dirige, avec Les Contes aux limites de la folie, un des derniers films d’horreur anglais de cette époque : le relais du cinéma fantastique se ferait désormais aux USA. Faute d’idées nouvelles et transgressives, le film restera dans l’ombre malgré son casting attirant.

Image - 4,0 / 5

L’image (1.78:1, 1080p, AVC), un peu douce, propose des couleurs ravivées, plutôt bien étalonnées. Un nettoyage efficace n’a laissé subsister que quelques taches blanches occasionnelles et réduit le bruit en respectant la texture originale.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 de la version originale, très propre lui aussi, pratiquement sans souffle, restitue clairement les dialogues, au timbre toutefois légèrement étouffé. Le doublage en français, assez monotone, les place beaucoup trop en avant.

Contes aux limites de la folie

Crédits images : © ESC Éditions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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GraveMaskin
Le 7 mars 2019
Pas de commentaire.
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Philippe Gautreau
Le 23 janvier 2019
Un des derniers films d’horreur à sketches tournés au Royaume Uni avec, pour attirer le public, des acteurs prestigieux employés le temps strictement nécessaire pour rester dans les limites d’un budget modeste. Cette fois, en tête d’affiche, Donald Pleasence et Kim Novak.

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