Thunder Road (2018) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jim Cummings
Avec Jim Cummings, Kendal Farr et Nican Robinson

Édité par Blaq Out

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Le 22/02/2019
Critique

Thunder Road

Tout va de travers pour Jimmy Arnaud, flic patrouilleur dans une petite ville du Texas. Sa femme a choisi un autre homme, Crystal, sa fille de huit ans, est intenable à l’école et sa mère vient de mourir. De plus, il a égaré le texte de l’élégie de sa mère qu’il s’apprêtait à lire, en uniforme, aux proches et aux amis réunis pour les obsèques. Qu’à cela ne tienne, il va leur faire entendre la chanson qu’elle préférait, Thunder Road de Bruce Springsteen, qu’elle lui chantait tous les soirs pour l’aider à s’endormir quand il était petit. Pas de chance : le lecteur de CD refuse de fonctionner !

Thunder Road, le premier long métrage de Jim Cummings, salué par sept prix dont le Grand prix du Festival du cinéma américain de Deauville 2018, est le développement de son court métrage éponyme, sorti en 2016, qui fut distingué par de nombreuses récompenses, parmi lesquelles le Prix du meilleur court métrage américain du Festival du film des Champs Élysées et, surtout, le Prix du meilleur court métrage à Sundance.

Thunder Road, le long métrage, s’ouvre sur un plan-séquence de douze minutes centré sur Jimmy, dont la caméra, du fond de la chapelle, s’approche dans un imperceptible travelling avant. Une oeuvre très personnelle de Jim Cummings, tout à la fois réalisateur, scénariste, acteur principal, producteur et monteur ! Une écriture filmique qui s’affranchit de toute règle.

Thunder Road

Je ne suis pas un acteur

C’est ce qu’affirme Jim Cummings dans la conférence de presse accordée à Deauville. Et pourtant, il réussit à donner une étonnante présence à un personnage qu’il rend très crédible, celui de Jimmy Arnaud, pas bien dans ses chaussures, pas sûr de lui, étourdi, maladroit, malchanceux, (dyslexique, s’excuse-t-il), incapable de contrôler ses émotions, ni ses pleurs, ni ses colères… aussi agaçant qu’attachant !

Quelques clowneries plutôt réussies, des dialogues bien écrits et, derrière une apparence chaotique, une mise en scène rigoureuse qui maintient, sans passage à vide, l’attention sur ce portrait tragi-comique qui sait faire rire et émouvoir et, par une série de petits coups d’oeil, jette un regard furtif, gentiment caustique, sur la société.

Thunder Road, voilà un premier film étonnamment maîtrisé et la démonstration d’un talent prometteur. En attendant le prochain long métrage de Jim Cummings, on accueillerait volontiers une édition vidéo de sa douzaine de courts métrages, dont un nous est proposé en bonus.

Thunder Road

Présentation - 3,0 / 5

Thunder Road (90 minutes) et ses suppléments (24 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier de 11 mm, glissé dans un fourreau.

Le menu fixe et musical propose le film dans sa version originale, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0 stéréo, avec sous-titres imposés qui auraient pu moins empiéter sur l’image.

Bonus - 4,0 / 5

Entretien avec Jim Cummings au festival de Deauville (14’). « Si ce que j’écris me fait pleurer, je sais que ça marche (…) Je pleure beaucoup. » Admirateur d’Alexandre Tarkovski, il aime les longs plans-séquences qui amènent le spectateur dans l’intimité d’un personnage. « Jimmy Arnaud est une version de moi, en beaucoup plus triste. », le contretype du macho valorisé dans la Louisiane de ses origines. Son conseil pour se faire un nom dans le cinéma ? « Do it yourself! N’attendez l’aide de personne ! » Ce qu’ont fait de nombreux réalisateurs des films présentés à Sundance. « Pas de magie : tout le monde peut faire ça ! » Les plans longs doivent être méticuleusement mis en scène, sans laisser de place à l’improvisation. Le financement du film a été en partie assuré par un appel au crowdfunding qui a permis de réunir une somme de 36 000 dollars.

The Robbery, court métrage (10’), écrit et réalisé par Jim Cummings en 2017. Crystal, dans un taxi, reçoit un appel de Josh : il n’a pas les 200 dollars pour sortir de la fourrière Kipper, leur pitbull. Crystal demande au taxi de s’arrêter cinq minutes devant une épicerie et sort un petit revolver… Avec Rae Gray qui a commencé sa carrière d’actrice encore enfant, notamment dans Boardwalk Empire et qu’on a vue récemment dans la saison 3 de Fear the Walking Dead.

Thunder Road

Image - 5,0 / 5

L’image (2.00:1, 1080p, AVC), lumineuse, agréablement contrastée, propose des couleurs naturelles, étalonnées avec soin. Une lisibilité parfaite dans toutes les conditions d’éclairage.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (ou DTS-HD MA stéréo, suivant l’équipement) garantit la clarté des dialogues et de l’illustration musicale… sans Thunder Road de Bruce Springsteen ! La répartition sur les cinq voies procure une impression d’immersion dans l’action un peu trop discrète, mais cohérente.

Thunder Road

Crédits images : © The 10 East, Vanishing Angle

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 22 février 2019
Voilà un premier film étonnamment maîtrisé et la démonstration du talent prometteur de celui qui cumule les emplois de réalisateur, scénariste, acteur principal, producteur et monteur ! Jim Cummings, un nom à retenir...

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Thunder Road
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