Réalisé par Chad Stahelski
Avec
Keanu Reeves, Halle Berry et Laurence Fishburne
Édité par Metropolitan Film & Video
John Wick a transgressé une règle fondamentale de la High Table, le conseil qui gouverne les principales organisations criminelles : il a tué à l’intérieur même de l’Hôtel Continental, un lieu sanctuarisé. « Excommunié », tous les services lui sont fermés et sa tête mise à prix pour 14 millions de dollars. John se retrouve sans soutien, traqué par les plus dangereux tueurs du monde…
John Wick 3: Parabellum (John Wick: Chapter 3 - Parabellum), le troisième volet de la franchise avec les personnages et histoires imaginés par le scénariste Derek Kolstad qui a également contribué à l’écriture du scénario, a été, comme les deux premiers, réalisé par Chad Stahelski, ex-cascadeur et coordinateur de cascades. Il s’était, notamment, illustré dans Matrix (Lana et Lilly Wachowski, 1999) en doublant Neo, le personnage interprété par Keanu Reeves.
Keanu Reeves, titulaire du rôle-titre, reste entouré, comme dans l’épisode précédent, par Ian McShane, Laurence Fisburne et Lance Reddick. Deux nouveaux venus, dans le rôle de The Elder (L’Ancien), notre compatriote Saïd Taghmaoui, maintenant installé aux USA. Et, dans celui de Zero, un maître du katana, Mark Dacascos. Côté dames, on voit arriver Anjelica Huston, Halle Berry et Asia Kate Dillon, dans le rôle de l’adjudicatrice, celle qui veille à la stricte exécution des décrets de la High Table.
Le scénario de John Wick 3: Parabellum, comme celui des deux films précédents, pourrait tenir sur un ticket de métro, avec ses personnages à peine esquissés, ce qui convient particulièrement à Keanu Reeves, plus apte à bouger (il participe lui-même à la plupart des combats, nous dit-on) qu’à susciter l’émotion.
Et ça n’arrête pas de bouger, dans une suite de scènes d’action chorégraphiées comme des ballets, avec des courses poursuite en plein Manhattan, en voiture, à moto et même à cheval, et des combats avec des armes à feu de tout calibre, des armes blanches allant du poignard au katana en passant par la hache. Des armes moins conventionnelles, crocs de chiens et ruades de cheval, entrent même dans la liste des armes fatales de John Wick. La violence graphique de certaines scènes a justifié une interdiction aux moins de 12 ans avec avertissement.
Un pur film d’action, donc, hypertonique, avec des touches d’humour, bien réalisé, filmé par une caméra à la fois mobile et bien contrôlée et servi par un montage nerveux. De bonnes idées de mise en scène s’ajoutent à ça. Par exemple, celle du combat dans un labyrinthe de glaces vers la fin du film, spectaculaire, probablement inspirée de La Dame de Shanghaï (The Lady from Shanghai, Orson Welles, 1947)… mais, malheureusement, déjà vue dans John Wick 2 !
Faire le compte des morts requiert un oeil exercé. En se fiant aux décomptes publiés sur la toile, le nombre de morts dans John Wick 3: Parabellum, en nette progression, atteint 164. Il porte à 306 le coût humain de la franchise.
Sur la même pente, John Wick 3: Parabellum a, et de loin, battu les records de recettes des deux chapitres précédents : aux USA, alors que le premier, John Wick, avait rapporté 43 millions de dollars, John Wick 2 a plus que doublé la somme avec 92 millions. Des broutilles en comparaison des recettes du troisième qui atteignirent la bagatelle de…161 millions !
Plus que largement suffisant pour motiver les producteurs, les équipes et les acteurs à remettre le couvert : la sortie de John Wick 4 dans les salles américaines a été programmée pour le 21 mai 2021. Et ce n’est pas tout : on nous mijote une série dans laquelle Keanu Reeves ferait plusieurs apparitions.
John Wick 3: Parabellum, en dépit de la minceur de son scénario, est plutôt divertissant et réjouira sans aucun doute les amateurs de films à 100% d’action.
John Wick 3: Parabellum (132 minutes) et ses généreux suppléments (81 minutes) tiennent sur un disque Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier SteelBook non fourni.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, au format audio Dolby Atmos, compatible Dolby TrueHD 7.1, et dans un doublage en français au format DTS-HD Master Audio 7.1.
Piste d’audiodescription Dolby Digital 2.0 stéréo.
Sous-titres pour malentendants.
Le film est sorti simultanément en 4K UHD, Blu-ray et DVD.
Une suite de onze documents :
Parabellum : l’héritage de la Grande Table (11’) dans lequel le réalisateur dit avoir voulu faire « plus grand » que dans les deux précédents chapitres. Pourra-t-il continuer crescendo dans les suivants ?
Excomunicado (10’) : le décret de la High Table interdit à quiconque de venir en aide à John Wick et ordonne son élimination.
Dans la ligne de mire (10’) montre les répétitions des combats par Halle Berry et l’entrée du personnage de Zero, interprété par Mark Dacascos.
En selle, Wick ! (5’) : Keanu Reeves s’entraîne à monter à cheval.
Motos, lames, ponts et autres broutilles (6’) : un des modules le plus intéressants où l’on voit, dans une salle tapissée en vert, face à la caméra, des motos montées sur des cadres à roulettes, déplacées latéralement par des hommes complètement emmitouflés dans des combinaisons vertes. Surréaliste !
Continental dans le désert (10’) nous transporte dans le palais de L’Ancien et sur les dunes du Sahara. Des scènes tournées au Maroc, la plupart à Essaouira.
Dog Fu (8’) : l »entraînement des chiens au combat par le dresseur des loups de Game of Thrones (Le Trône de Fer).
La maison de verre (7’) : la combinaison d’une construction et d’effets visuels.
Plan par plan (9’) évoque le montage du film.
Pour finir, John Wick Hex : coups de Gun Fu (7’) sur la fabrication d’un jeu vidéo édité par Lionsgate Games, dans lequel le joueur contrôle le personnage de John Wick, et le teaser de John Wick Hex (1’).
Cette suite de suppléments, si elle n’ajoute pas autant qu’on pouvait le souhaiter au visionnement du film, a au moins le mérite de montrer la sérieuse préparation des scènes d’action. Ce qui n’est pas une surprise quand on sait que le réalisateur a un lourd passé de coordinateur de cascades.
L’image digitale (2.39:1, 1080p, AVC), d’une fine texture, parfaitement résolue, fouille les détails des cadres, sur toute la profondeur de champ. Avec des blancs lumineux et des noirs denses, agréablement contrastée, elle propose une chaude palette de couleurs joliment saturées mettant en valeur les décors, notamment ceux du Continental, plus froide, avec une dominante bleue, dans « la maison de verre ».
Le son Dolby Atmos, compatible Dolby TrueHD 7.1 (format sous lequel i a été testé), avec une forte dynamique, une large ouverture du spectre et une sollicitation appropriée des sept canaux, immerge le spectateur dans l’action. Spectaculaire, le son ne manque pas de finesse et restitue les dialogues avec clarté.
Ce constat vaut pour le doublage en français au format DTS-HD Master Audio 7.1, particulièrement pour les scènes d’action qui font l’essentiel du métrage. Les dialogues, plutôt rares, manquent un peu de vie.
Crédits images : © Niko Tavernise